Emma Daumas et Mathias Miramon en interview
Emma Daumas et Mathias Miramon sont à l'origine d'un très beau concept pour petits et grands : "Les larmes de crocodile et autres fables". Un livre-disque actuellement disponible, et regroupant notamment Marcel Amont, Alain Chamfort, Gérard Darmon, Elodie Frégé ou Caroline Loeb. Trois générations d'interprètes au service d'une magnifique projet. Nous les avons rencontrés.
Bonjour Emma et Mathias. D'où vous est venue l'idée de réaliser un livre-disque pour enfants (Thierry Braguette, rédacteur) ?
Emma Daumas : Après avoir rencontré le producteur de l'album pour enfants des Weepers Circus "A la récré", sur lequel je fais une petite apparition. Il m'a envoyé quelques textes sur lesquels les mélodies me sont venues assez naturellement. Par la suite, j'ai rencontré Mathias et nous avons commencé à bosser ensemble sur mon EP "Acoustic" sorti en mai sur Internet, puis nous avons décidé de nous lancer dans l'aventure du disque pour enfants ensemble, car notre collaboration fonctionnait bien. Nous avons tout repris à zéro et après réflexion, Mathias a eu l'idée du concept des fables. Une fois l'idée lancée, est né l'album "Les larmes de crocodile et autres fables" (sourire).
Connaissiez-vous le genre avant de vous lancer dans cette aventure ?
Mathias Miramon : C'est difficile de parler de genre, et je n'ai jamais écouté de musique en pensant ainsi. Une bonne chanson reste une bonne chanson, que ce soit dans un Disney, un Salvador ou du punk. Mais pour tout dire, je trouve le genre de l'adulte qui s'adresse aux enfants, que ce soit avec paternalisme ou en se mettant à leur niveau, souvent désespérant... (sourire).
ED : J'avais de vieux souvenirs d'enfance, et puis j'avais beaucoup aimé Le Soldat Rose" quand je l'ai vu à la télé. J'ai trouvé attrayant l'idée de réunir autour de chansons pour enfants des artistes au public adulte. Le ton était intelligent, les chansons sympathiques. Ça change de Bébé Lily ou de René la taupe !
Emma, après deux premiers albums pop/rock, un troisième chanson, n'as tu pas peur de te disperser et de brouiller les pistes avec ce projet pour enfants ?
ED : J'ai toujours fait des albums au feeling, qui me ressemblaient au moment de leur élaboration. Avant "Les larmes de croco", je ne m'étais jamais posée la question du public auquel je m'adressais. C'est une façon assez égoïste de concevoir la musique c'est sûr (sourire) ! Mais j'y trouve quand même une certaine cohérence. Je suis française et les mélodies de mes albums s'en sont toujours ressenties, les arrangements eux ont toujours été influencés de musique pop plus internationale. Je trouve que c'est une combinaison qui me ressemble. En avançant, j'ai eu envie de revenir à des choses plus simples, c'était l'idée de l'EP "Acoustic", des mélodies, la voix en avant, des guitares et peu d'instruments autour. Cet album pour enfant est la juste continuité de tout ce travail.
D'où es-tu originaire Mathias, et quel est ton parcours ?
« Non, "Le Soldat Rose" n'est pas à l'origine de tout ça »MM : Je suis parisien. Après le bac, hypokhâgne, khâgne, licence de philo, l'ESSEC, Campagnes présidentielle et législative en 2002, stage en maison de disques à Barcelone, en finissant mes études, je me suis dit que c'était le moment ou jamais d'essayer quelque chose qui n 'avait rien à voir avec tout ça, mais plutôt avec mes passions, l'écriture ou la musique. Evidemment, la musique, c'est un peu la facilité (rires) ! Je me suis enfermé dans mon garage pendant deux ans, sans démarcher, sans rencontrer personne, pour me mettre à niveau avec les “machines”, composer et écrire en français, apprendre à enregistrer et surtout, essayer de trouver un moyen d'expression, un style qui me correspondent. Je n'ai pas encore réussi, et je ne suis pas sûr d'être content de moi un jour. C'est ma seule véritable ambition concernant la musique. Tant que je ne serai pas satisfait, tout cela restera sur mon disque dur. Ensuite, j'ai accompagné mon père sur scène, composé des musiques pour lui, entamé quelques collaborations, puis rencontré Emma. La musique n'est donc que depuis peu mon activité principale. Mais elle m'a toujours accompagné, une sorte de vie parallèle. Je regrette d'ailleurs un peu le temps où je l'appréhendais entièrement comme un divertissement. Tous les gens, les métiers qui gravitent autour de l'artistique mais qui ne touchent pas une bille artistiquement, pourrissent un peu cette naïveté, cette fraicheur que les musiciens trouvent entre eux assez naturellement lorsqu'ils jouent. Ils pourrissent aussi les artistes malheureusement...
Aldebert avec "Enfantillages", Vanessa Paradis et les musiques de Franck Langolff sur "Dr Tom", "La maison Ronchonchon" inspiré de la chanson d'Alexis HK, il semblerait que les contes musicaux ou disques pour enfants soient à la mode, non ? Pensez-vous le succès du "Soldat Rose" de Louis Chédid et Pierre-Dominique Burgaud, ait ouvert la brèche il y a deux ans ?
ED : Je pense effectivement que "Le Soldat Rose" à lancé un courant populaire parce que justement c'est un concept fort qui réunit la famille. Mais Mathias pense le contraire (rires).
MM : Moi je ne crois pas non. Je crois surtout qu'on cherche toujours de nouveaux “marchés”, à créer des genres, justement, qui collent toujours plus près de classes d'âge, de chapelles. On a créé le marché ado dans les 60's, aujourd'hui c'est au tour des seniors et des enfants de trouver leur chaîne TV, leur magazine, leur musique, tous spécialisés... C'est un peu dommage, car c'est très artificiel, mais c'est un état de fait.
ED : Mais l'histoire et les personnages du "Soldat Rose" parlent aux enfants, les interprètes et la musique, aux parents. C'est dans cette lignée que nous avons voulu nous inscrire. Henri Salvador l'avait déjà fait avant la famille Chédid sur l'album "Le loup, la biche et le chevalier" ! Ce qu'ont rajouté -M- et Louis Chédid, c'est l'idée du conte. Nous avons préféré la formule de la fable pour son côté réaliste, ancré dans le quotidien, qui ne se finit pas toujours en “happy end”. Ayant été personnellement très influencée par les dessins animés de Walt Disney, j'avais tendance à croire aux contes de fées plus que de raison (sourire) ! C'est bien que les enfants puissent rêver, mais il faut aussi leur apprendre que la vie est parfois difficile, qu'il faut savoir se responsabiliser et que certains comportements peuvent rendre malheureux. J'ai aussi beaucoup tendance à me parler à moi-même dans mes chansons !
MM : Je crois qu'une chanson de Salvador comme "L'abeille et le papillon" peut toucher n'importe quel individu, quel que soit son état civil. Donc non, "Le Soldat Rose" n'est pas à l'origine de tout ça selon moi, c'est une tendance bien plus profonde qui parfois, est exploitée à bon escient.
Aldebert a par ailleurs une nouvelle chanson qui se nomme aussi "Les larmes de crocodile" ? Hasard, coïncidence ?
MM : Ni l'un ni l'autre. Nous nous sommes ponctuellement “accrochés” sur ce point, puis nous nous sommes téléphonés et tout est rentré dans l'ordre. Avec Emma, nous lui avions fait écouter nos premières maquettes lors d'une séance studio, début avril, nous avions déjà le titre de l'album et il a écouté, entre autres, le titre éponyme, "Les larmes de crocodile". Je me souviens qu'il avait apprécié. Je ne l'accuse pas de plagiat, je lui ai dit que j'aurais pu l'apprendre autrement qu'en visitant sa page Facebook quelques jours avant la sortie de notre album, et que cela manquait de classe, que j'étais déçu... J'aurais même été flatté qu'il nous dise avoir trouvé son titre, qui n'a rien à voir avec le nôtre je le répète, après cette séance. Il m'a dit comprendre ma gène, et m'a parlé d'inconscient... Je veux bien y croire après tout. Après, c'est vrai que, moi qui aime lire le magazine "Platine", lorsque je tombe sur une interview où il raconte que le même genre d'histoire lui est arrivé, mais dans l'autre sens, avec Renan Luce, il semble trouver cela “bizarre”, émettre des doutes... (sourire). Pourtant, Renan doit bien avoir un inconscient lui aussi ! Et après avoir connu cet épisode désagréable avec nous, il était pourtant bien placé pour être indulgent à son tour (rires) !
ED : Nous sommes ravis en tous cas de constater que notre musique marque l'inconscient à ce point (sourire) ! Nous avons du coup décidé de faire passer des messages subliminaux dans le disque, si vos enfants commencent à vous demander d'acheter tous mes albums et ceux de Marcel Amont - ce qui commence à représenter un bon budget (rires), ne nous en voulez pas, c'est la crise et tous les moyens sont bons (sourire) !
Ecoutiez-vous beaucoup d'artistes pour enfants étant petits ?
MM : Jusqu'à l'âge de 10 ans, j'avais une passion pour le piano classique, je voulais être concertiste, je n'écoutais que ça. Alors, les artistes de mon enfance sont Mozart, Chopin... et mon père (ndlr : Marcel Amont).
ED : De mon côté, c'était Chantal Goya, "Emilie Jolie", les chansons de Disney et les génériques des dessins animés de Dorothée !
Quel est le premier disque que vous ayez acheté ?
ED : Mon premier disque était un vinyle, le générique des "Snorky" ! Le premier que j'ai acheté devait être "Wanna Be", le premier single des Spice Girls !
MM : Pour moi c'est un souvenir très fort ! Les débuts du CD. Il s'agissait de "Bad". Je l'ai retrouvé à la mort de Michael, dans mon garage, un message de sa part sans doute... (rires).
Mathias, ton papa Marcel Amont a indirectement chanté pour les enfants, non ("Le tam-tam des gorilles" en 1985) ?
MM : C'est vrai. Et lorsque je le vois écrire et chanter "Le dinosaure", je me dis qu'il est vraiment passé à côté de quelque chose... Mes amis de mon âge ne connaissaient pas "Bleu blanc blond" ou "Le chapeau de Mireille", mais ils avaient le vinyl du "Tam-tam des gorilles"... Mon père avait aussi monté un spectacle pour enfant, "Les croque-notes", que pas mal de gosses ont du voir dans les années 80, mais il n'y participait pas.
Dans quel points de ventes trouve-t-on "Les larmes de crocodile et autres fables", aux magnifiques illustrations de Marie-Laure Béchet ?
ED : Il y a deux versions. La version livre-disque que l'on trouve en librairies, en Fnac, chez France Loisirs, et la version CD simple chez les disquaires.
Mathias, toi qui a composé, puis arrangé, et réalisé (avec Emma Daumas) cet album, pourquoi n'y chantes-tu aucun titre, mis à part quelques chœurs ?
MM : J'aurais peut être chanté "Le paresseux" si on s'était fait planter par Gérard (sourire). Mais il n'en a jamais été question, on ne m'a pas proposé et je ne me voyais pas demander !
Est-ce que cela a été facile de convaincre les protagonistes du livre-disque ?
MM : Oui, tous ont été emballés. Maxime Le Forestier était partant aussi, mais des problèmes personnels nous ont privé de sa présence sur le disque. A notre grand regret. Eternel pour ma part, puisqu'Emma a déjà collaboré avec lui... J'espère le retrouver pour l'album de mon père. Me concernant, tout est simple avec Gérard, un grand fan de papa, un mec talentueux et charmant. Le genre de type avec qui tu as envie de partir faire la bringue... et des chansons ! J'étais moins confiant concernant Alain Chamfort, car j'ai en plus beaucoup d'admiration pour lui. Son dernier album et son spectacle sur Yves Saint-Laurent sont d'une qualité et d'une cohérence rares... Je le connaissais un peu, il a aimé la chanson et a joué le jeu avec une grande simplicité. Bref, nous n'avons pas eu à convaincre. De plus, les chansons étaient un peu faites pour eux, et puis il faut dire qu'elles sont d'une qualité exceptionnelle (rires) ! Nos maquettes étaient bien foutues et Emma, comment dire... a un pouvoir d'attraction certain (sourire) ! C'est agréable de voir que les artistes les plus talentueux sont ceux qui jugent sur pièce, qui se foutent des préjugés et des réputations. En revanche, Mathieu Boggaerts a décliné l'invitation. Il nous a très gentiment dit qu'il ne le sentait pas, qu'il doutait. Très classe. Je ne me voyais pas insister. J'espère que nous aurons chacun l'occasion de le croiser un jour.
ED : Nos invités sont tous des artistes proches, soit de Mathias et sa famille, soit de moi. Marcel est évidemment arrivé tout naturellement sur le projet étant le père de Mathias (sourire). Vif et travailleur, il nous a rapidement proposé des idées de textes et en a écrit quatre sur l'album dont le formidable "Dino le dinosaure", que j'ai le plaisir d'interpréter en sa compagnie. Gérard Darmon, grand fan de Marcel, avait participé à son dernier album "Démodé", Alain Chamfort est un ami de la famille, ma copine Elodie avait co-écrit le texte de la chanson "Dansez" sur mon dernier album, et Caroline Loeb avait mis en scène le spectacle du "Chemin de la maison". Nous avons donc fait appel à des “proches”, dans une ambiance conviviale pour un album familial, c'était important pour nous de sentir que nos interprètes étaient à l'aise et en harmonie avec le projet. Ce fût le cas.
Combien de temps vous a pris l'élaboration du projet ?
MM : Emma avait déjà composé deux musiques ("L'ami lapin" et "Petit rhinocéros") avant de me connaître, mais nous avons du refaire les textes. Pour tout le reste, nous avons commencé par écrire et faire des petites maquettes dès le mois de février dernier. Nous sommes entrés en studio en mai, et en sommes sortis en aout. Mais nous y sommes encore ! C'est un job à plein temps ! Ce projet a habité et accompagné nos vies quotidiennes pendant plusieurs mois. J'ai essayé de couper cet été, et non ! Je me baladais sur Broadway et au bout de 5mn, je cherchais une connexion Internet, en chantant "L'ami lapin", pour savoir si j'avais reçu des mails d'Emma ou des autres protagonistes (sourire)...
ED : Trois mois pour l'écriture, la composition et l'enregistrement de toutes les guitares par Mathias dans mon home studio. Puis nous sommes rentrés en studio pour l'enregistrement des instruments et des voix, ça a duré plus d'un mois. En tout, entre le moment ou nous avons commencé à écrire jusqu'à la sortie de l'album, se sont écoulés sept mois de travail acharné !
Pourra-t-on un jour retrouver ce conte sur scène ?
MM : Croisons les doigts. Emma déborde d'idées, de bonnes idées.
ED : (sourire) Nous y réfléchissons oui. Ce serait génial !
Dans l'immédiat, vous avez réalisé des showcase non ? L'accueil-a-t-il été chaleureux ?
ED : En effet, nous faisons des showcase en Fnac, et ça fonctionne plutôt bien. Les enfants sont attentifs et réactifs, surtout sur la chanson "L'ami lapin" sur laquelle ils reprennent le refrain en chœur en tapant des main. C'est très agréable car ils participent, lèvent le doigt quand ils ont des questions. C'est adorable ! Ils apprécient les illustrations du livre et les chansons leur plaisent... le pari a l'air gagné !
MM : Oui, c'est un exercice charmant (sourire).
Pensez-vous être suffisamment soutenu par les médias autour de ce beau projet ?
ED : Forcément non ! C'est un projet réalisé dans une petite boîte de production et nous ne disposons pas de gros moyen notamment pour faire un peu de pub ! Mais nous sommes plutôt satisfaits et heureux de constater l'accueil des médias à qui nous le présentons. Même si à la fin, c'est le public qui compte, les médias sont importants pour faire le relais et nous aimerions évidemment pouvoir en parler au plus grand nombre...
MM : Personnellement je ne crois pas qu'on ait à se plaindre. Mais il n'existe pas vraiment de créneaux grands publics pour ce genre de projets, et notre projet n'est pas assez spécialisé pour vraiment parler aux chaînes pour enfants, puisqu'on est un peu allé à l'encontre des lois du genre justement. Et c'est le problème de ces classifications par genre : qui dit album pour enfants dit “chaînes pour enfants”, et c'est vrai que de ce point de vue, on ne sent pas vraiment de frémissement... je trouve ça un peu dommage. Comme Alexis HK ou Anna Karina, notre projet se voulait un peu bâtard, transgénérationnel, afin de plaire autant aux petits qu'à leurs parents et grands-parents... L'aspect musical, le choix des invités, tout cela bouscule peut être un peu les lignes et les genres justement (sourire). Cet album n'est spécialisé en rien ! Ainsi, il me semble qu'il y a peu de chances pour qu'on entende une de nos chansons sur un plateau de variétés ou sur un programme pour les tout petits. En revanche, on verra Emma faire des jeux, chanter une chanson qui n'a rien à voir, et faire rapidement la promo pour l'album... C'est pareil pour tout le monde me semble-t-il (sourire).
Quels sont vos projets respectifs à présent ?
MM : En 2011, je vais essayer de faire avec mon père ce que j'ai fait avec Emma cette année. Et j'espère bien entendu, continuer à travailler avec Emma, d'une manière ou d'une autre. J'ai beaucoup appris depuis un an, et cela va me servir, un jour, pour mes projets plus personnels.
ED : En ce qui me concerne, travailler sur la promotion de ce disque, un spectacle aussi si c'est possible, et puis commencer à réfléchir à un nouvel album.
Emma, ta reprise "Freed From Desire" a été utilisé pour une publicité en Espagne (voir sur ce lien), est-ce que les téléchargements légaux du morceau s'en sont fait ressentir ?
ED : C'est justement par Internet que les Espagnols de la société Movistar ont connu cette reprise, et j'en ai été agréablement surprise ! Bien sûr, les téléchargements sur ce territoire s'en sont fait ressentir et c'est toujours agréable d'élargir son horizon à un autre pays. J'espère avoir l'opportunité d'aller jouer là bas un jour.
Emma, es-tu satisfaite de l'accueil qu'à reçu ton dernier album "Le chemin de la maison" ?
ED : On ne peut pas être complètement satisfait quand un album ne trouve pas son public. Maintenant, c'est un album qui compte dans ma carrière car il amorce un tournant. Notamment dans ma façon de chanter et d'interpréter. Plus subtile, plus éthéré. C'est un album plus musical que les précédents, tant au niveau des mélodies que des arrangements. Un album sur lequel j'ai pris énormément de plaisir à travailler, riche en collaboration. Mickaël Furnon (ndlr : Mickey 3d) m'a offert des textes à la fois simples, drôles et très efficaces, tandis que Marcel Kanche et son écriture classieuse m'a apporté un élément essentiel à mon sens, la beauté des mots, des formules associées à celle de la sonorité de la langue qui est parfois compliquée en français. C'est également un album qui m'a permis de développer ma capacité à composer. Bref, un album qui compte. Mais comme les deux précédents ! Ce sont des étapes, des cailloux que je sème le long du parcours. Mes choix artistiques et ma façon de les incarner ne sont pas toujours cohérents, j'en ai conscience. Je suis quelqu'un qui se cherche souvent et je ne peux pas demander au public d'adhérer à tout ce que je fais. Mais j'avance petit à petit, j'ai encore beaucoup à apprendre, à faire, à affiner mais tout ça se fait. Et puis j'ai la chance de faire de belles rencontres, je ne serai pas grand chose sans elles (sourire)...
Pour finir, voulez-vous des enfants ?
ED : Oui, quand je serai grande !
MM : Tu me présentes la femme de ma vie, et je m'y mets tout de suite (sourire).
Publié le mardi 21 décembre 2010
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