Downton Abbey - Ici Radio-Canada
Modérateur : Elise-Gisèle
Downton Abbey - Ici Radio-Canada
S'enticher de Downton abbey
La série télévisée britannique Downton abbey connaît un grand succès en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Deux amateurs, Hugo Dumas, chroniqueur à La presse, et Marie-Josée Lestage, recherchiste à C'est juste de la TV, se réunissent pour nous faire part de cet engouement télévisuel. Downton abbey se déroule au début du 20e siècle dans un domaine d'aristocrates où le créateur de la saga, Julian Fellowes, met en scène la vie des nobles Crawley et celle de leurs domestiques.
La production a triomphé à la 63e cérémonie des Emmy, remportant plusieurs prix. Diffusée sur PBS, elle fracasse des records de cotes d'écoute pour la chaîne de télévision publique américaine. Radio-Canada a d'ailleurs acheté les droits et diffusera la première saison en version française en 2013.
Nos invités ont lu deux livres qui complémentent la série afin de mieux comprendre les codes de la société hiérarchisée de la Grande-Bretagne au début du 20e siècle :
- Below stairs : the classic kitchen maid's memoir that inspired Upstairs, downstairs and Downton abbey, Margaret Powell, St. Martin's Press, 1968, réédition 2011
- The world of Downtown abbey, Jessica Fellowes, St. Martin's Press, 2012
http://www.radio-canada.ca/emissions/pl ... que=207943" onclick="window.open(this.href);return false;
https://twitter.com/zaptele/statuses/265483089785008128" onclick="window.open(this.href);return false;
La série télévisée britannique Downton abbey connaît un grand succès en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Deux amateurs, Hugo Dumas, chroniqueur à La presse, et Marie-Josée Lestage, recherchiste à C'est juste de la TV, se réunissent pour nous faire part de cet engouement télévisuel. Downton abbey se déroule au début du 20e siècle dans un domaine d'aristocrates où le créateur de la saga, Julian Fellowes, met en scène la vie des nobles Crawley et celle de leurs domestiques.
La production a triomphé à la 63e cérémonie des Emmy, remportant plusieurs prix. Diffusée sur PBS, elle fracasse des records de cotes d'écoute pour la chaîne de télévision publique américaine. Radio-Canada a d'ailleurs acheté les droits et diffusera la première saison en version française en 2013.
Nos invités ont lu deux livres qui complémentent la série afin de mieux comprendre les codes de la société hiérarchisée de la Grande-Bretagne au début du 20e siècle :
- Below stairs : the classic kitchen maid's memoir that inspired Upstairs, downstairs and Downton abbey, Margaret Powell, St. Martin's Press, 1968, réédition 2011
- The world of Downtown abbey, Jessica Fellowes, St. Martin's Press, 2012
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Dernière modification par Anya le ven. oct. 03, 2014 9:35 pm, modifié 2 fois.
Re: Downton Abbey - 12 janvier à Radio-Canada à 20 hres
Je suis rendue à la saison 2 en anglais, c'est bon
- geneviève-2
- Immortel du Domaine
- Messages : 13820
- Inscription : jeu. août 25, 2005 12:00 am
Re: Downton Abbey - 12 janvier à Radio-Canada à 20 hres
J'ai vu les 2 premières saisons (et le spécial de Noël) en anglais et j'attends que la saison 3 commence avec impatience.
C'est une excellente série, je vous la recommande fortement.
C'est une excellente série, je vous la recommande fortement.
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- Angelicaro
- Manitou de la Parlotte
- Messages : 1920
- Inscription : dim. oct. 21, 2007 12:00 am
Re: Downton Abbey - 12 janvier à Radio-Canada à 20 hres
Même chose qu'Edna, cette série est du bonbon! J'ai hâte de voir la saison 3!!
- rosebonbon
- Immortel du Domaine
- Messages : 11398
- Inscription : mer. mai 18, 2005 12:00 am
Re: Downton Abbey - 12 janvier à Radio-Canada à 20 hres
juste avant Dre Grey. Les séries américaines ou autres a Radio Canada sont souvent le vendredi ou samedi.
Le retour américain de Downton Abbey miné par la divulgation de secrets
Il y a plusieurs délicieuses raisons de s'asseoir devant son téléviseur dimanche soir pour profiter du retour de Downton Abbey à la chaîne américaine PBS, mais une autre, exaspérante, de passer son tour: plusieurs éléments clés de l'intrigue ont d'ores et déjà été dévoilés.
Dans ce qui prend des allures de revanche pour la Révolution américaine - ou une punition pour des années d'exportation de mauvaise télévision américaine ? - les Britanniques partagent Downton Abbey avec les États-Unis seulement après s'être régalés de la première diffusion sur leur chaîne ITV.
Cela n'aurait pas grand impact si nous vivions encore, comme dans la série, au début du XXe siècle, mais ce n'est pas le cas. Et avec Internet, il est pratiquement impossible d'empêcher les secrets de se propager comme la grippe espagnole.
Comme pour les amateurs de sports qui doivent se tenir loin des médias s'ils ne veulent pas savoir le résultat d'un match qu'ils n'ont pas encore vu, les accros de Downton Abbey doivent éviter toute nouvelle au sujet de la série britannique, que ce soit sur les sites spécialisés ou les blogues, qui dissertent sans gêne sur le sort des divers personnages. (NDLR: Aucune divulgation du genre n'apparaît dans ce texte.)
Une simple recherche sur Internet avec les mots «Downton Abbey saison trois» garantit essentiellement de gâcher toute surprise. Et qui est parvenu à tenir sa curiosité jusqu'à maintenant devra essayer de tenir bon jusqu'au dernier épisode, qui sera diffusé le 17 février.
Rebecca Eaton, productrice exécutive de la tribune Masterpiece qui accueille Downton Abbey, croit qu'il est prématuré d'évaluer l'impact, en Amérique du Nord, de la diffusion au Royaume-Uni, qui a pris fin le jour de Noël. Les cotes d'écoute américaines seront-elles minées par les surprises éventées ou par le piratage?
«Ce sera difficile à dire avant la diffusion américaine», a estimé Mme Eaton.
La barre est haute par rapport à l'an dernier, alors que Downton Abbey est devenue la série la plus écoutée de l'histoire de «Masterpiece» avec plus de 17 millions d'auditeurs pour sept épisodes. La série dramatique qui allie histoires romantiques et révolutions sociales d'après-guerre a en outre conféré à PBS une nouvelle aura très «tendance».
Pour le nouvel arrivage de Downton Abbey, le créateur et scripteur Julian Fellowes s'est inspiré en partie de l'approche narrative américaine des séries ER et The West Wing, ce qui a pour effet d'accélérer le rythme de l'histoire. Si la trame reste propre à l'époque des années 1920, l'énergie y est «beaucoup plus moderne», explique M. Fellowes.
ITV est le principal bailleur de fonds de Downton Abbey et détient les droits internationaux de première diffusion. Mais le succès de la série continue de franchir les frontières et Radio-Canada commencera le 12 janvier à en diffuser la première saison en version française.
http://www.lapresse.ca/arts/television/ ... ecrets.php" onclick="window.open(this.href);return false;
Il y a plusieurs délicieuses raisons de s'asseoir devant son téléviseur dimanche soir pour profiter du retour de Downton Abbey à la chaîne américaine PBS, mais une autre, exaspérante, de passer son tour: plusieurs éléments clés de l'intrigue ont d'ores et déjà été dévoilés.
Dans ce qui prend des allures de revanche pour la Révolution américaine - ou une punition pour des années d'exportation de mauvaise télévision américaine ? - les Britanniques partagent Downton Abbey avec les États-Unis seulement après s'être régalés de la première diffusion sur leur chaîne ITV.
Cela n'aurait pas grand impact si nous vivions encore, comme dans la série, au début du XXe siècle, mais ce n'est pas le cas. Et avec Internet, il est pratiquement impossible d'empêcher les secrets de se propager comme la grippe espagnole.
Comme pour les amateurs de sports qui doivent se tenir loin des médias s'ils ne veulent pas savoir le résultat d'un match qu'ils n'ont pas encore vu, les accros de Downton Abbey doivent éviter toute nouvelle au sujet de la série britannique, que ce soit sur les sites spécialisés ou les blogues, qui dissertent sans gêne sur le sort des divers personnages. (NDLR: Aucune divulgation du genre n'apparaît dans ce texte.)
Une simple recherche sur Internet avec les mots «Downton Abbey saison trois» garantit essentiellement de gâcher toute surprise. Et qui est parvenu à tenir sa curiosité jusqu'à maintenant devra essayer de tenir bon jusqu'au dernier épisode, qui sera diffusé le 17 février.
Rebecca Eaton, productrice exécutive de la tribune Masterpiece qui accueille Downton Abbey, croit qu'il est prématuré d'évaluer l'impact, en Amérique du Nord, de la diffusion au Royaume-Uni, qui a pris fin le jour de Noël. Les cotes d'écoute américaines seront-elles minées par les surprises éventées ou par le piratage?
«Ce sera difficile à dire avant la diffusion américaine», a estimé Mme Eaton.
La barre est haute par rapport à l'an dernier, alors que Downton Abbey est devenue la série la plus écoutée de l'histoire de «Masterpiece» avec plus de 17 millions d'auditeurs pour sept épisodes. La série dramatique qui allie histoires romantiques et révolutions sociales d'après-guerre a en outre conféré à PBS une nouvelle aura très «tendance».
Pour le nouvel arrivage de Downton Abbey, le créateur et scripteur Julian Fellowes s'est inspiré en partie de l'approche narrative américaine des séries ER et The West Wing, ce qui a pour effet d'accélérer le rythme de l'histoire. Si la trame reste propre à l'époque des années 1920, l'énergie y est «beaucoup plus moderne», explique M. Fellowes.
ITV est le principal bailleur de fonds de Downton Abbey et détient les droits internationaux de première diffusion. Mais le succès de la série continue de franchir les frontières et Radio-Canada commencera le 12 janvier à en diffuser la première saison en version française.
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C'est certain que quand on veut pas avoir de spoilers et qu'il y en a partout c'est plate, mais c'est pas ca qui m'empêcherait de regarder la série quand même.Anya a écrit : Le retour américain de Downton Abbey miné par la divulgation de secrets
Il y a plusieurs délicieuses raisons de s'asseoir devant son téléviseur dimanche soir pour profiter du retour de Downton Abbey à la chaîne américaine PBS, mais une autre, exaspérante, de passer son tour: plusieurs éléments clés de l'intrigue ont d'ores et déjà été dévoilés.
Dans ce qui prend des allures de revanche pour la Révolution américaine - ou une punition pour des années d'exportation de mauvaise télévision américaine ? - les Britanniques partagent Downton Abbey avec les États-Unis seulement après s'être régalés de la première diffusion sur leur chaîne ITV.
Cela n'aurait pas grand impact si nous vivions encore, comme dans la série, au début du XXe siècle, mais ce n'est pas le cas. Et avec Internet, il est pratiquement impossible d'empêcher les secrets de se propager comme la grippe espagnole.
Comme pour les amateurs de sports qui doivent se tenir loin des médias s'ils ne veulent pas savoir le résultat d'un match qu'ils n'ont pas encore vu, les accros de Downton Abbey doivent éviter toute nouvelle au sujet de la série britannique, que ce soit sur les sites spécialisés ou les blogues, qui dissertent sans gêne sur le sort des divers personnages. (NDLR: Aucune divulgation du genre n'apparaît dans ce texte.)
Une simple recherche sur Internet avec les mots «Downton Abbey saison trois» garantit essentiellement de gâcher toute surprise. Et qui est parvenu à tenir sa curiosité jusqu'à maintenant devra essayer de tenir bon jusqu'au dernier épisode, qui sera diffusé le 17 février.
Rebecca Eaton, productrice exécutive de la tribune Masterpiece qui accueille Downton Abbey, croit qu'il est prématuré d'évaluer l'impact, en Amérique du Nord, de la diffusion au Royaume-Uni, qui a pris fin le jour de Noël. Les cotes d'écoute américaines seront-elles minées par les surprises éventées ou par le piratage?
«Ce sera difficile à dire avant la diffusion américaine», a estimé Mme Eaton.
La barre est haute par rapport à l'an dernier, alors que Downton Abbey est devenue la série la plus écoutée de l'histoire de «Masterpiece» avec plus de 17 millions d'auditeurs pour sept épisodes. La série dramatique qui allie histoires romantiques et révolutions sociales d'après-guerre a en outre conféré à PBS une nouvelle aura très «tendance».
Pour le nouvel arrivage de Downton Abbey, le créateur et scripteur Julian Fellowes s'est inspiré en partie de l'approche narrative américaine des séries ER et The West Wing, ce qui a pour effet d'accélérer le rythme de l'histoire. Si la trame reste propre à l'époque des années 1920, l'énergie y est «beaucoup plus moderne», explique M. Fellowes.
ITV est le principal bailleur de fonds de Downton Abbey et détient les droits internationaux de première diffusion. Mais le succès de la série continue de franchir les frontières et Radio-Canada commencera le 12 janvier à en diffuser la première saison en version française.
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Je n'ai encore rien entendu au sujet de la saison 3, remarque que je n'en ai fait aucune recherche, mais bon. La série, les dialogues, les prises de vue, les costumes, les décors, les accents (qui se perdront malheureusement dans la traduction)... tout dans cette série m'enchante, alors même si j'avais quelques informations ou même des gros punch, je l'écouterais pareil.
Dernière modification par edna le sam. janv. 05, 2013 9:36 pm, modifié 1 fois.
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Et je dois ajouter que je suis très contente pour PBS.
Étant une chaine de télévision publique qui en arrache depuis des années et qui risque à tout bout de champ de fermer à cause de coupures dans les subventions; Avoir une série comme Downton Abbey a été un coup de maitres
Étant une chaine de télévision publique qui en arrache depuis des années et qui risque à tout bout de champ de fermer à cause de coupures dans les subventions; Avoir une série comme Downton Abbey a été un coup de maitres
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Downtown Abbey: un vrai château et une vraie comtesse
Marie-Claude Lortie - La Presse
(Highclere, Royaume-Uni) Du taxi qui roule doucement sur la petite route, on peut apercevoir des champs très verts avec des moutons, des arbres joufflus et des maisons aux toits de chaume. Il fait soleil, mais une brume matinale donne à l'espace un air romantique. On est dans la chic campagne anglaise, celle qu'on a appris à aimer dans les plus belles fresques d'époque, de Barry Lyndon à Retour à Howard's End.
Derrière les vallons, on s'attend à voir surgir des châteaux, des chasseurs à chevaux avec leurs meutes de chiens de race, dressés au doigt et à l'oeil, des domestiques en livrée...
Et c'est à peu près ce qui se passe.
Au loin, soudainement, se dresse le château de Highclere bien vrai, si parfaitement ciselé avec ses tourelles et ses mille parapets qu'on a de la peine à croire qu'il n'a pas été construit pour devenir un décor de cinéma. Devant, des caméras et des acteurs en costumes sont occupés à recréer une scène du début du siècle dernier.
Ils tournent la troisième saison de Downton Abbey, une série produite par Julian Fellowes, «oscarisé» pour le scénario de Gosford Park. D'abord au Royaume-Uni, puis aux États-Unis - où elle est diffusée par PBS actuellement - et maintenant partout dans le monde, la série connaît un succès fulgurant. On pourra voir la première saison en version française sur les ondes de Radio-Canada, dès le samedi 12 janvier, à 20 h.
Le personnage principal de cette reconstitution historique? Le château de Highclere, renommé Downton, où habitent à la fois les riches et nobles Crawley, dont Lady et Lord Grantham, comte et comtesse du château, et leurs employés. Les intrigues tournent autour des hauts et des bas de la vie de ces gens à la fois très proches, mais que les classes sociales séparent implacablement. Le tout se déroule sur fond de transformation sociale et politique. La série commence avec le naufrage du Titanic, en 1912. Suivront la guerre, l'épidémie de grippe espagnole, le tout mélangé avec l'arrivée du téléphone, de l'électricité, des suffragettes...
Officiellement, la série n'est pas calquée sur la vie de ce château on ne peut plus réel, qu'on peut visiter, où un «Earl», une comtesse et leur famille continuent d'habiter.
Mais en fait, Downton frôle constamment la réalité: Highclere a connu des personnages proches de ceux qui y sont décrits. Au point où le livre écrit par la comtesse des lieux, Fiona Carnarvon, au sujet de la maîtresse de maison du début du siècle dernier, Lady Almina and the Real Downton Abbey, est devenu dans le monde anglo-saxon un best-seller qui se lit comme un roman.
Lady Carnarvon
Le petit salon du château où je rencontre Lady Carnarvon pourrait tout à fait servir de décor à la série. Les fauteuils anciens ont des imprimés floraux, les pots de porcelaine chinoise accueillent de beaux géraniums. Sur les murs, des portraits féminins montrent eux aussi qu'on est bien dans le salon des dames, loin des «lounges» masculins aux bibliothèques bien garnies, où l'on fume le cigare avec un verre de whisky écossais.
Sur un mur, le profil de Lady Almina s'impose.
«Elle a vraiment donné sa vie aux autres, pour rendre la vie des autres meilleures», commente Lady Carnarvon, qui vient d'arriver, vêtues d'un jean et d'une redingote de velours violet.
Comme le personnage de Cora Crawley dans la série, Lady Almina a en effet transformé le château en hôpital pendant la Première Guerre mondiale, pour qu'on y prenne soin des blessés ne pouvant aller ailleurs. On dit qu'elle a alors rempli le château d'infirmières attentionnées et qu'elle prêtait même ses voitures aux convalescents, entretenant avec eux de longues correspondances après leur départ.
De plus, la vraie Lady Almina, riche héritière - comme Cora dans la série - a aidé son mari à poursuivre une passion pour l'archéologie en Égypte. Elle a aussi fondé un autre centre de convalescence pour les soldats blessés à Londres...
De la fiction à la réalité
«Il y a la série, mais il y a aussi la réalité, précise Lady Carnarvon. Je tenais à dire ce que ces gens étaient vraiment. J'espère que mon livre plaît, fait à la fois rire et pleurer.»
Dans la série télé, le rôle des domestiques est aussi central. On dirait qu'ils sont légion, mais en fait, explique Lady Carnarvon, ils sont moins nombreux à la télé qu'ils l'étaient en réalité. «Il y a 100 ans, il y a avait une soixantaine de personnes qui vivaient et travaillaient ici», dit-elle. Dans la série, ils sont à peine une douzaine. Aussi, note-t-elle, les vêtements étaient de couleurs beaucoup plus joyeuses, pas le noir et blanc très strict que l'on observe au petit écran.
Aujourd'hui, il n'y en a plus beaucoup qui vivent encore sur place, seulement quelques-uns, affirme Lady Carnarvon.
Cela dit, la vie d'aujourd'hui à Highclere n'a plus grand-chose à voir avec ce qu'elle était au début du siècle. Le château est devenu un site touristique, il est loué pour la télé et on peut le réserver pour y célébrer un mariage. Le personnel accueille les visiteurs et explique l'histoire du bâtiment construit en 1838.
Est-ce étrange d'ouvrir sa maison aux visiteurs et à des millions de téléspectateurs? «J'ai toujours su qu'en vivant ici, je devais partager son histoire avec les autres, répond Lady Carnarvon. Ça me va. J'adore l'Histoire et il est important d'aider tout le monde à s'y intéresser. On ne peut qu'apprendre sur nous-mêmes en sachant ce que les autres ont traversé.»
Le phénomène Downtown Abbey
Au Québec, les deux premières saisons de Downton Abbey sont offertes en version originale sur DVD et sur iTunes. Les versions doublées seront diffusées à partir du 12 janvier à Radio-Canada.
La troisième saison en version originale a été diffusée à l'automne en Grande-Bretagne et vient de commencer ici, sur PBS, le dimanche soir.
Depuis sa sortie au Royaume-Uni à l'automne 2010, la série ne cesse de récolter honneurs et cotes d'écoute spectaculaires. Jusqu'à 12,5 millions d'audimat par épisode, lors de la diffusion de la deuxième saison, seulement en Grande-Bretagne. La série a aussi connu un succès immense en France, où elle est diffusée par TMC.
Les acteurs les plus connus de la série sont Maggie Smith, qui incarne une douairière aux répliques assassines - «J'en ai déjà rencontré des pareilles dans la vraie vie», nous a confié Lady Carnarvon au sujet de ce personnage délicieux - et l'Américaine Elizabeth McGovern, qui joue le rôle de Cora Crawley, Lady Grantham. Dans la troisième saison, Shirley MacLaine interprète la mère de Cora.
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Marie-Claude Lortie - La Presse
(Highclere, Royaume-Uni) Du taxi qui roule doucement sur la petite route, on peut apercevoir des champs très verts avec des moutons, des arbres joufflus et des maisons aux toits de chaume. Il fait soleil, mais une brume matinale donne à l'espace un air romantique. On est dans la chic campagne anglaise, celle qu'on a appris à aimer dans les plus belles fresques d'époque, de Barry Lyndon à Retour à Howard's End.
Derrière les vallons, on s'attend à voir surgir des châteaux, des chasseurs à chevaux avec leurs meutes de chiens de race, dressés au doigt et à l'oeil, des domestiques en livrée...
Et c'est à peu près ce qui se passe.
Au loin, soudainement, se dresse le château de Highclere bien vrai, si parfaitement ciselé avec ses tourelles et ses mille parapets qu'on a de la peine à croire qu'il n'a pas été construit pour devenir un décor de cinéma. Devant, des caméras et des acteurs en costumes sont occupés à recréer une scène du début du siècle dernier.
Ils tournent la troisième saison de Downton Abbey, une série produite par Julian Fellowes, «oscarisé» pour le scénario de Gosford Park. D'abord au Royaume-Uni, puis aux États-Unis - où elle est diffusée par PBS actuellement - et maintenant partout dans le monde, la série connaît un succès fulgurant. On pourra voir la première saison en version française sur les ondes de Radio-Canada, dès le samedi 12 janvier, à 20 h.
Le personnage principal de cette reconstitution historique? Le château de Highclere, renommé Downton, où habitent à la fois les riches et nobles Crawley, dont Lady et Lord Grantham, comte et comtesse du château, et leurs employés. Les intrigues tournent autour des hauts et des bas de la vie de ces gens à la fois très proches, mais que les classes sociales séparent implacablement. Le tout se déroule sur fond de transformation sociale et politique. La série commence avec le naufrage du Titanic, en 1912. Suivront la guerre, l'épidémie de grippe espagnole, le tout mélangé avec l'arrivée du téléphone, de l'électricité, des suffragettes...
Officiellement, la série n'est pas calquée sur la vie de ce château on ne peut plus réel, qu'on peut visiter, où un «Earl», une comtesse et leur famille continuent d'habiter.
Mais en fait, Downton frôle constamment la réalité: Highclere a connu des personnages proches de ceux qui y sont décrits. Au point où le livre écrit par la comtesse des lieux, Fiona Carnarvon, au sujet de la maîtresse de maison du début du siècle dernier, Lady Almina and the Real Downton Abbey, est devenu dans le monde anglo-saxon un best-seller qui se lit comme un roman.
Lady Carnarvon
Le petit salon du château où je rencontre Lady Carnarvon pourrait tout à fait servir de décor à la série. Les fauteuils anciens ont des imprimés floraux, les pots de porcelaine chinoise accueillent de beaux géraniums. Sur les murs, des portraits féminins montrent eux aussi qu'on est bien dans le salon des dames, loin des «lounges» masculins aux bibliothèques bien garnies, où l'on fume le cigare avec un verre de whisky écossais.
Sur un mur, le profil de Lady Almina s'impose.
«Elle a vraiment donné sa vie aux autres, pour rendre la vie des autres meilleures», commente Lady Carnarvon, qui vient d'arriver, vêtues d'un jean et d'une redingote de velours violet.
Comme le personnage de Cora Crawley dans la série, Lady Almina a en effet transformé le château en hôpital pendant la Première Guerre mondiale, pour qu'on y prenne soin des blessés ne pouvant aller ailleurs. On dit qu'elle a alors rempli le château d'infirmières attentionnées et qu'elle prêtait même ses voitures aux convalescents, entretenant avec eux de longues correspondances après leur départ.
De plus, la vraie Lady Almina, riche héritière - comme Cora dans la série - a aidé son mari à poursuivre une passion pour l'archéologie en Égypte. Elle a aussi fondé un autre centre de convalescence pour les soldats blessés à Londres...
De la fiction à la réalité
«Il y a la série, mais il y a aussi la réalité, précise Lady Carnarvon. Je tenais à dire ce que ces gens étaient vraiment. J'espère que mon livre plaît, fait à la fois rire et pleurer.»
Dans la série télé, le rôle des domestiques est aussi central. On dirait qu'ils sont légion, mais en fait, explique Lady Carnarvon, ils sont moins nombreux à la télé qu'ils l'étaient en réalité. «Il y a 100 ans, il y a avait une soixantaine de personnes qui vivaient et travaillaient ici», dit-elle. Dans la série, ils sont à peine une douzaine. Aussi, note-t-elle, les vêtements étaient de couleurs beaucoup plus joyeuses, pas le noir et blanc très strict que l'on observe au petit écran.
Aujourd'hui, il n'y en a plus beaucoup qui vivent encore sur place, seulement quelques-uns, affirme Lady Carnarvon.
Cela dit, la vie d'aujourd'hui à Highclere n'a plus grand-chose à voir avec ce qu'elle était au début du siècle. Le château est devenu un site touristique, il est loué pour la télé et on peut le réserver pour y célébrer un mariage. Le personnel accueille les visiteurs et explique l'histoire du bâtiment construit en 1838.
Est-ce étrange d'ouvrir sa maison aux visiteurs et à des millions de téléspectateurs? «J'ai toujours su qu'en vivant ici, je devais partager son histoire avec les autres, répond Lady Carnarvon. Ça me va. J'adore l'Histoire et il est important d'aider tout le monde à s'y intéresser. On ne peut qu'apprendre sur nous-mêmes en sachant ce que les autres ont traversé.»
Le phénomène Downtown Abbey
Au Québec, les deux premières saisons de Downton Abbey sont offertes en version originale sur DVD et sur iTunes. Les versions doublées seront diffusées à partir du 12 janvier à Radio-Canada.
La troisième saison en version originale a été diffusée à l'automne en Grande-Bretagne et vient de commencer ici, sur PBS, le dimanche soir.
Depuis sa sortie au Royaume-Uni à l'automne 2010, la série ne cesse de récolter honneurs et cotes d'écoute spectaculaires. Jusqu'à 12,5 millions d'audimat par épisode, lors de la diffusion de la deuxième saison, seulement en Grande-Bretagne. La série a aussi connu un succès immense en France, où elle est diffusée par TMC.
Les acteurs les plus connus de la série sont Maggie Smith, qui incarne une douairière aux répliques assassines - «J'en ai déjà rencontré des pareilles dans la vraie vie», nous a confié Lady Carnarvon au sujet de ce personnage délicieux - et l'Américaine Elizabeth McGovern, qui joue le rôle de Cora Crawley, Lady Grantham. Dans la troisième saison, Shirley MacLaine interprète la mère de Cora.
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Downton Abbey: la série dont vous serez accros
Richard Therrien - Le Soleil
08 janvier 2013
(Montréal) Vous n'avez qu'une petite heure par semaine à accorder à votre télé cet hiver? J'ai ce qu'il vous faut : Downton Abbey, une série britannique à laquelle ont adhéré plus d'une centaine de pays, et que diffuse Radio-Canada dès samedi à 20h. Je vous préviens, on en devient vite accro, et pas juste un peu.
Que vous aimiez ou pas les fresques historiques, vous risquez d'embarquer. Parce que Downton Abbey raconte d'abord et avant tout une bonne histoire et repose sur des personnages forts, typés, dont plusieurs qu'on aime haïr. Et le plaisir qu'on a à observer les rapports tordus entre l'aristocratie britannique et ses domestiques est indescriptible. Les rôles de majordome, gouvernante, valets de pied et femmes de chambre n'auront bientôt plus de secret pour vous.
Suite...
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Richard Therrien - Le Soleil
08 janvier 2013
(Montréal) Vous n'avez qu'une petite heure par semaine à accorder à votre télé cet hiver? J'ai ce qu'il vous faut : Downton Abbey, une série britannique à laquelle ont adhéré plus d'une centaine de pays, et que diffuse Radio-Canada dès samedi à 20h. Je vous préviens, on en devient vite accro, et pas juste un peu.
Que vous aimiez ou pas les fresques historiques, vous risquez d'embarquer. Parce que Downton Abbey raconte d'abord et avant tout une bonne histoire et repose sur des personnages forts, typés, dont plusieurs qu'on aime haïr. Et le plaisir qu'on a à observer les rapports tordus entre l'aristocratie britannique et ses domestiques est indescriptible. Les rôles de majordome, gouvernante, valets de pied et femmes de chambre n'auront bientôt plus de secret pour vous.
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- geneviève-2
- Immortel du Domaine
- Messages : 13820
- Inscription : jeu. août 25, 2005 12:00 am
Moi aussiAnya a écrit : C'est super bon, j'ai adoré ce soir la première émission de cette série.
Mary l'a échappée belle
Dernière modification par geneviève-2 le sam. janv. 12, 2013 11:23 pm, modifié 1 fois.
Je ne reçois pas les messages éclairs
Downton Abbey - Le site de Radio-Canada
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J'en suis à l'épisode 4 de la deuxième saison en vostfr. C'est tellement bon!! Les décors, l'accent, les costumes (Surtout les chapeaux!)... rah!!
J'adore Lady Sybil! Thomas Barrow a tellement une face à claques....
Par contre faut être trèèès attentif avec les dates parce qu'on peut vite être perdu!
J'adore Lady Sybil! Thomas Barrow a tellement une face à claques....
Par contre faut être trèèès attentif avec les dates parce qu'on peut vite être perdu!
Dernière modification par Mortine le dim. janv. 13, 2013 1:21 am, modifié 3 fois.
Pirouettes et courbettes aristocratiques
Hugo Dumas - La Presse
12 janvier 2013
Il y a quelque chose de profondément réjouissant dans le succès planétaire que remporte actuellement la superbe minisérie britannique Downton Abbey. Surtout en cette époque dite moderne où le civisme et la politesse sont trop souvent éclipsés par la rudesse et l'insolence.
Sans vouloir jouer les Denise Bombardier, serions-nous nostalgiques de cette ère où les bonnes manières existaient encore? La beauté de Downton Abbey, d'un point de vue esthétique, provient de tout le protocole qui régente au quart de tour la vie dans ce somptueux manoir anglais, où chacun connaît son rang et le respecte.
Vous découvrirez ce samedi soir (20h), sur les ondes de Radio-Canada, ces somptueux soupers chez la famille Crawley qui sont chorégraphiés comme de grands ballets, ainsi que les longs rituels d'habillement qui les précèdent. C'est magnifique. Chacun des repas est un prétexte pour enfiler de longs gants de soirée ou pour nouer un noeud papillon blanc autour de son cou (pas noir, quand même. Le noeud papillon noir, c'est pour les valets, tout le monde sait ça).
Le service à la table, tout comme la tenue de la maison, s'exécute selon des règles très strictes et le majordome Carson, un homme droit et digne, se fait une fierté de respecter les traditions à la lettre. De tous les personnages qui peuplent Downton Abbey, le vieux Carson, qui gouverne tous les employés du château, est probablement le plus rigide et le plus réfractaire au changement. Comme quoi, pas besoin d'être riche pour apprécier les courbettes et le décorum.
Pour se parler entre eux, les aristocrates et les domestiques enchaînent les pirouettes langagières fort jolies. Oui, ma Lady. Un instant, monsieur le comte. Et non, les trois soeurs Crawley ne regardent pas de haut leurs femmes de chambre, au contraire. Complicité et respect ont transcendé les classes sociales.
Aujourd'hui, observez ce qui se passe dans n'importe lequel souper le moindrement officiel et vous verrez que la bienséance a foutu le camp comme l'aristocratie, d'ailleurs. Entre le potage et le plat principal, les cellulaires vibrent constamment, les convives pianotent furieusement et peinent à rester assis plus de 30 minutes sans bouger ou éplucher leurs courriels.
Bien sûr, dans Downton Abbey, un télégramme vient parfois interrompre les discussions de nos aristocrates préférés autour de la table, mais c'est quand un proche parent meurt de la grippe espagnole ou quand une guerre mondiale éclate. On parle ici de grosse urgence. Pas de la dernière bourde médiatique d'Anik Jean, qui pourrait facilement attendre après le dessert.
Et si Downton Abbey nous donnait le goût de reprendre nos rituels de famille, de s'inviter plus souvent à manger entre amis et de se parler dans le blanc des yeux plutôt que par textos? Et si Downton Abbey nous incitait à plus de politesse dans nos rapports humains et virtuels? Voilà de la télévision qui pourrait faire oeuvre utile.
Trêve de voeux pieux, la popularité de Downton Abbey ne cesse de gonfler. Une centaine de pays détiennent les droits de diffusion de cette minisérie d'époque. Dimanche dernier, le début de la troisième saison a été suivi par 7,9 millions de téléspectateurs sur la chaîne publique PBS, soit près du double de la première émission de la deuxième saison, diffusée il y a à peine un an. Et demain soir, deux de ses interprètes concourront aux Golden Globes, soit Michelle Dockery (la suave Lady Mary) et Maggie Smith (l'impayable comtesse douairière Violet).
Ce qui est bien avec Downton Abbey, c'est qu'elle régale ses fans à différents niveaux. Les férus d'histoire du XXe siècle se rappellent des suffragettes, de l'implantation du téléphone, de la Première Guerre mondiale ou du naufrage du Titanic, tandis que les adeptes d'intrigues tirant sur le roman-savon se délectent des malheurs qui accablent cette famille fortunée.
Ajoutez à tout ça des décors fabuleux, des costumes flamboyants et vous obtenez un énorme phénomène de culture populaire, qui a redonné ses lettres de noblesse à la série télé d'époque.
Les personnages de Downton Abbey vivent peut-être en 1912, mais la construction de la série, elle, est hypermoderne. Le rythme est soutenu, la réalisation est alerte et la musique, superbe. Vous n'attendrez pas au 5e épisode avant qu'un scandale n'éclate: les rebondissement se bousculent aux portes de cette splendide demeure. Et avec les vilains Thomas et O'Brien qui manigancent dans le sous-sol, préparez-vous à rire, sacrer et pleurer.
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Hugo Dumas - La Presse
12 janvier 2013
Il y a quelque chose de profondément réjouissant dans le succès planétaire que remporte actuellement la superbe minisérie britannique Downton Abbey. Surtout en cette époque dite moderne où le civisme et la politesse sont trop souvent éclipsés par la rudesse et l'insolence.
Sans vouloir jouer les Denise Bombardier, serions-nous nostalgiques de cette ère où les bonnes manières existaient encore? La beauté de Downton Abbey, d'un point de vue esthétique, provient de tout le protocole qui régente au quart de tour la vie dans ce somptueux manoir anglais, où chacun connaît son rang et le respecte.
Vous découvrirez ce samedi soir (20h), sur les ondes de Radio-Canada, ces somptueux soupers chez la famille Crawley qui sont chorégraphiés comme de grands ballets, ainsi que les longs rituels d'habillement qui les précèdent. C'est magnifique. Chacun des repas est un prétexte pour enfiler de longs gants de soirée ou pour nouer un noeud papillon blanc autour de son cou (pas noir, quand même. Le noeud papillon noir, c'est pour les valets, tout le monde sait ça).
Le service à la table, tout comme la tenue de la maison, s'exécute selon des règles très strictes et le majordome Carson, un homme droit et digne, se fait une fierté de respecter les traditions à la lettre. De tous les personnages qui peuplent Downton Abbey, le vieux Carson, qui gouverne tous les employés du château, est probablement le plus rigide et le plus réfractaire au changement. Comme quoi, pas besoin d'être riche pour apprécier les courbettes et le décorum.
Pour se parler entre eux, les aristocrates et les domestiques enchaînent les pirouettes langagières fort jolies. Oui, ma Lady. Un instant, monsieur le comte. Et non, les trois soeurs Crawley ne regardent pas de haut leurs femmes de chambre, au contraire. Complicité et respect ont transcendé les classes sociales.
Aujourd'hui, observez ce qui se passe dans n'importe lequel souper le moindrement officiel et vous verrez que la bienséance a foutu le camp comme l'aristocratie, d'ailleurs. Entre le potage et le plat principal, les cellulaires vibrent constamment, les convives pianotent furieusement et peinent à rester assis plus de 30 minutes sans bouger ou éplucher leurs courriels.
Bien sûr, dans Downton Abbey, un télégramme vient parfois interrompre les discussions de nos aristocrates préférés autour de la table, mais c'est quand un proche parent meurt de la grippe espagnole ou quand une guerre mondiale éclate. On parle ici de grosse urgence. Pas de la dernière bourde médiatique d'Anik Jean, qui pourrait facilement attendre après le dessert.
Et si Downton Abbey nous donnait le goût de reprendre nos rituels de famille, de s'inviter plus souvent à manger entre amis et de se parler dans le blanc des yeux plutôt que par textos? Et si Downton Abbey nous incitait à plus de politesse dans nos rapports humains et virtuels? Voilà de la télévision qui pourrait faire oeuvre utile.
Trêve de voeux pieux, la popularité de Downton Abbey ne cesse de gonfler. Une centaine de pays détiennent les droits de diffusion de cette minisérie d'époque. Dimanche dernier, le début de la troisième saison a été suivi par 7,9 millions de téléspectateurs sur la chaîne publique PBS, soit près du double de la première émission de la deuxième saison, diffusée il y a à peine un an. Et demain soir, deux de ses interprètes concourront aux Golden Globes, soit Michelle Dockery (la suave Lady Mary) et Maggie Smith (l'impayable comtesse douairière Violet).
Ce qui est bien avec Downton Abbey, c'est qu'elle régale ses fans à différents niveaux. Les férus d'histoire du XXe siècle se rappellent des suffragettes, de l'implantation du téléphone, de la Première Guerre mondiale ou du naufrage du Titanic, tandis que les adeptes d'intrigues tirant sur le roman-savon se délectent des malheurs qui accablent cette famille fortunée.
Ajoutez à tout ça des décors fabuleux, des costumes flamboyants et vous obtenez un énorme phénomène de culture populaire, qui a redonné ses lettres de noblesse à la série télé d'époque.
Les personnages de Downton Abbey vivent peut-être en 1912, mais la construction de la série, elle, est hypermoderne. Le rythme est soutenu, la réalisation est alerte et la musique, superbe. Vous n'attendrez pas au 5e épisode avant qu'un scandale n'éclate: les rebondissement se bousculent aux portes de cette splendide demeure. Et avec les vilains Thomas et O'Brien qui manigancent dans le sous-sol, préparez-vous à rire, sacrer et pleurer.
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