LE DOMAINE BLEU

La Voix
Martin Léon, nouveau mentor

Marie-Hélène Chartrand

21/02/2014


Ce dimanche, l'émission La Voix passera en mode duel et présentera du même coup les mentors de l'édition 2014. Aux côtés de Jean-Louis Cormier: Martin Léon, un chanteur cumulant plus de vingt ans d'expérience dans le domaine, mais encore peu connu du grand public.

Mise en scène, musique, arrangements sonores, Martin Léon touche à tout. Récipiendaire du Félix de la meilleure mise en scène pour son spectacle Les Atomes (joué à guichet fermé 41 soirs de suite au Théâtre de Quat'sous), il vient tout juste de terminer la trame sonore du nouveau film de Philippe Falardeau, The Good Lie, mettant en vedette Reese Witherspoon.

Relation fraternelle

Jean-Louis Cormier et Martin Léon sont des amis de longue date. Les deux acolytes n'en sont pas à leur première collaboration. Ils coréalisent d'ailleurs présentement Les douzes hommes rapaillés en version symphonique.

«Dans la vie, lui et moi sommes comme deux frères, artistiquement parlant. On aime la poésie de Gaston Miron, on a le même désir de dire des choses précises en français, le même désir de groover, le même désir de rock et, en même temps, on aime la musique classique», explique Martin Léon.

Avant d'accepter l'offre de Louis-Jean Cormier, le chanteur a soupesé le pour et le contre d'être mentor à La Voix.

«J'ai dit à Louis-Jean: “Est-ce qu'on peut amener quelque chose à ces jeunes-là?” Ça fait 20 ans que je fais ce métier et je pense avoir quelque chose à partager. Si j'avais été un chanteur très populaire avec un an d'expérience, j'aurais été gêné d'accepter parce qu'on me l'aurait demandé juste parce que je suis populaire alors que là, on me l'a demandé pour les bonnes raisons», raconte-t-il.

Tout comme certains ont été surpris de voir Louis-Jean Cormier joindre les rangs de La Voix, ces mêmes personnes seront probablement surprises de voir Martin Léon devenir mentor.

«En quoi est-ce que c'est négatif qu'un talent comme Louis-Jean Cormier amène à un plus grand nombre? Il faut cesser les préjugés», s'exclame-t-il.

Rigueur et lenteur

La philosophie de Martin Léon est aux antipodes de celle du vedettariat instantané.

«J'aimerais que les jeunes aient envie de faire les choses lentement, qu'ils ne soient pas pressés. C'est mieux de faire les choses lentement, de son mieux et avoir l'esprit tranquille par la suite que de les faire vite pour voir si ça va nous faire devenir populaire», précise le nouveau mentor.

Il se voit comme un sculpteur qui façonne son art et ses différentes facettes peu à peu. Rigueur, patience et lenteur sont ses mots d'ordre.

«L'idée de ne pas être paresseux, d'avoir une rigueur, de travailler fort, fort et encore plus fort pour sculpter ton métier. Ne pas faire ce métier pour être une vedette, mais parce que tu penses que tu as quelque chose à apporter au monde», précise-t-il.

Martin Léon prend toutefois le même plaisir à faire de la musique dans un contexte commercial que l'inverse.

«Je voyage beaucoup et je fais de la musique avec des tribus laotiennes avec autant de plaisir que je fais de la musique avec une vedette de la télé. Pour moi, ce sont deux expériences équivalentes», illustre-t-il.

Effet La Voix

Le chanteur ne cache pas qu'il aimerait que ses chansons soient connues du grand public. De la première, C'est ça qui est ça, à la dernière, Je redeviens le vent.

«Ce sont des chansons hyper créatives, hyper à gauche, pas populaires du tout. J'ai mis beaucoup d'heures sur ces chansons-là, parce que j'aime ça. J'ai fait ça parce que j'aime mon métier. Cette façon de faire là, j'aimerais ça que les jeunes l'aient dans le cœur», souhaite-t-il.

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