Abolir les commissions scolaires?
Abolir les commissions scolaires?
Abolir les commissions scolaires?
Publié le 01 septembre 2011 à 16h09
Les commissions scolaires ont admis cette semaine qu'elles doivent améliorer leur gestion. Croyez-vous que leur engagement sera suffisant pour leur éviter une éventuelle disparition? Si elles ont encore leur raison d'être, doivent-elles conserver à la fois leur mandat éducatif et administratif?
Louis Bernard
Consultant et ancien haut fonctionnaire au gouvernement du Québec
PAS FACILE À REMPLACER
En principe, rien ne s'oppose à l'abolition des commissions scolaires: dans plusieurs pays, il n'existe pas de structures semblables. Mais il faut être conscient que si ces structures sont abolies, il faudra confier à d'autres les tâches qu'elles remplissent actuellement. Et c'est-là qu'on peut se poser de sérieuses questions. Nos commissions scolaires ont trois fonctions: pédagogiques, administratives et financières. Elles sont, de plus, des structures démocratiques à caractère linguistique ayant un pouvoir de taxation. Si on veut conserver ce caractère, on peut penser à les intégrer aux structures des municipalités locales ou des MRC, comme cela se fait notamment en Angleterre. Il reste toutefois que, du point de vue de la démocratie, il sera alors difficile de faire une place aux questions scolaires dans l'ensemble de la politique municipale, que les questions pédagogiques (ouverture ou fermeture d'école, aide aux élèves en difficulté, etc.) se prêtent mal à la discussion entre élus municipaux et que la distribution entre les municipalités des subventions gouvernementales (le gros du budget scolaire) créerait de multiples conflits. Quant à la taxe scolaire, il faudrait soit l'abolir soit l'intégrer à la taxe foncière municipale, encore là une source de conflits entre tous les intéressés. Sans compter les difficultés additionnelles liées au caractère linguistique de nos écoles: comment les anglophones pourront-ils, dans un tel système, conserver la maîtrise de leurs écoles ? C'est pourquoi je crois que, dans les circonstances, il vaut mieux s'orienter vers une réforme des commissions scolaires plutôt que vers leur abolition.
Francine Laplante
Femmes d'affaires
TOUT POURRAIT ÊTRE SI SIMPLE
Comme dans bien des domaines, il est plus que temps de faire subir une cure d'amaigrissement à tout ce qui est gestion au sein de nos instances gouvernementales. Les commissions scolaires ne sont que des étapes supplémentaires pour compliquer les choses, des empêcheurs de tourner en rond, alors que tout pourrait être si simple. Pourquoi ne pas donner un plein pouvoir aux directions d'écoles puisqu'ils sont au coeur même des problématiques et surtout des solutions? Pourquoi ne pas les rendre complètement imputables du rendement de leur établissement? Au niveau administratif, ces dirigeants auraient alors le devoir de gérer leur budget comme une véritable PME qui a comme objectif prioritaire, la réussite scolaire de tous ses enfants! Ainsi, si une école n'arrive pas à répondre aux exigences établies par le ministère de l'Éducation, tant au niveau administratif qu'au niveau pédagogique, les dirigeants seraient imputables, et ils devraient répondre de leurs actes et de leurs résultats. Est-ce utopique de croire que tout pourrait être aussi simple? Peut-être, car présentement, nous sommes dirigés par des gens qui croient inutile de simplifier les choses puisque tout peut être compliqué.
Adrien Pouliot
Président de Draco Capital Inc.,
société d'investissement privée
PLUS D'AUTONOMIE AUX ÉCOLES
L'objectif originel du système des commissions scolaires, soit décentraliser le système d'éducation, n'est plus atteint aujourd'hui puisque le ministère de l'Éducation s'est accaparé depuis la plupart des responsabilités qui justifiaient leur création. Les commissions scolaires entraînent des dépenses administratives générées par leur existence. Elles justifient leur travail par des économies d'échelle mais la preuve reste à faire qu'elles sont les seules à pouvoir organiser la mise en commun des services. Comment se fait-il que les écoles privées, bien qu'elles soient complètement autonomes, offrent autant de services, et même davantage, que les écoles publiques, tout en supportant des dépenses par élève similaires? Aujourd'hui, il semble que la seule raison d'être des commissions scolaires soit de permettre, en toute légitimité, de percevoir la taxe scolaire. Or, la taxe scolaire foncière est désuète et devrait être remplacé par un financement classique par les impôts généraux. Il est temps d'abolir ce palier intermédiaire coûteux que constituent les commissions scolaires et d'envisager une plus grande autonomie de gestion des écoles. Avoir l'audace de le faire permettrait de retourner le pouvoir aux parents. Cela créerait aussi un meilleur arrimage entre les besoins des différents milieux et les services offerts par les écoles publiques.
Gaétan Frigon
Président exécutif de Publipage inc et ancien président-directeur
général de la Société des alcools du Québec et de Loto-Québec
SEULEMENT LE VOLET ADMINISTRATIF
En éducation comme en santé, il s'est créé tellement de bureaucratie au cours des années que la disparition éventuelle de régies, agences ou commissions intermédiaires revient de temps à autre à l'ordre du jour et devient même un enjeu politique. Tout cela, à mon avis, vient de la centralisation au sommet de toutes les décisions importantes touchant l'éducation et la santé. En fait, la véritable autorité appartient et appartiendra toujours à celui qui a le pouvoir de taxation. En principe, les commissions scolaires sont bien plus proches des élèves et des parents que le ministère de l'Éducation peut l'être. Mais le gros de l'argent vient du gouvernement provincial. Et quand ce dernier a besoin d'argent, les fonctionnaires et les politiciens prennent un malin plaisir à accuser les gestionnaires des commissions scolaires de trop dépenser. Selon moi, c'est un peu la question de l'oeuf avant la poule ou de la poule avant l'oeuf. Les commissions scolaires ont leur raison d'être en fonction de leur proximité avec les opérations de tous les jours, mais perdent leur raison devant la centralisation des pouvoirs à Québec. Mais comme il serait illusoire de penser que les bureaucrates laisseront aller une partie de leur pouvoir, l'idéal serait que le mandat des commissions scolaires se limite aux aspects administratifs locaux, à savoir les aspects délaissés par les bureaucrates. Peut-être alors en aurions-nous plus pour notre argent.
François Bonnardel
Député adéquiste de Shefford
UNE IDÉE ADÉQUISTE QUI A FAIT SON CHEMIN
En 2006, l'Action démocratique lançait l'idée de redistribuer les ressources humaines et financières du système scolaire vers les écoles et les élèves en réduisant sa bureaucratie, notamment par l'abolition des commissions scolaires, ce qui est plus pertinent que jamais aujourd'hui. Alors que nous étions les seuls au départ à réclamer plus d'autonomie pour les directions d'établissements et les enseignants et plus de services directs aux élèves, de nombreuses voix se sont élevées depuis pour faire les mêmes constats que nous. Il aura fallu cinq ans et de multiples scandales pour que la Fédération des commissions scolaires amorce enfin une réflexion sur la gestion de son réseau. Malheureusement, quelques ajustements au fonctionnement des commissions scolaires ne suffisent pas : c'est un grand ménage qui s'impose, une réorganisation complète des structures de notre système scolaire. L'ampleur du malaise qui affecte le modèle bureaucratique inefficace des commissions scolaires est devenue trop grande. Si nous voulons des écoles mieux outillées et plus autonomes, qui lutteront mieux contre le décrochage scolaire et offriront plus d'encadrement aux élèves en difficultés, nous devons leur allouer plus de ressources. Si nous voulons investir dans les écoles et non dans la bureaucratie, l'abolition des commissions scolaires est incontournable.
Jean-Pierre Aubry
Économiste et Fellow associé au CIRANO
À ABOLIR POUR INEFFICACITÉ
Depuis de très nombreuses années, on questionne la valeur ajoutée des commissions scolaires. On questionne même le besoin d'en avoir. Et puis soudain, la présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ), Josée Bouchard, nous annonçait mercredi la grande démarche et le grand virage qui mettraient fin à ce questionnement : «Nous prenons donc l'engagement d'interroger nos façons de faire afin de renouveler la gouvernance et la gestion des commissions scolaires. Ce travail sera fait sur la base de trois axes d'intervention : simplifier l'administration publique, faire reconnaître l'école publique et redonner un sens à la démocratie scolaire.» Pourquoi ce travail n'a-t-il pas été fait durant les deux dernières décennies? Pourquoi le faire maintenant? Quels éléments nouveaux nous permettent de croire que la valeur ajoutée des commissions scolaires sera fortement accrue après cette démarche. Il n'y en a aucun.
Les commissions scolaires devraient être abolies pour cause d'inefficacité, d'inefficience et d'un très grand manque d'intérêt des contribuables aux élections des commissaires. D'un autre côté, le ministère de l'Éducation devrait donner à la direction des écoles une plus grande de marge de manoeuvre sur la façon dont elles rempliront leur responsabilité en matière de formation, ainsi qu'un financement mieux ajusté aux caractéristiques et aux besoins leurs élèves. En est-il capable?
Mélanie Dugré
Avocate
DES MONSTRES BUREAUCRATIQUES
Mon agacement à l'égard des commissions scolaires s'intensifie, plus rapidement encore depuis que mon fils aîné a fait son entrée dans le système d'éducation québécois l'an dernier. Il est bien difficile de croire en l'utilité de ces monstres bureaucratiques lorsqu'on examine le taux ridiculement bas de participation aux élections scolaires et la terne réputation que ces institutions se sont bâtie. Ce que je vois et j'entends, ce sont des critiques sur leur rigidité, leurs règles désuètes et mal adaptées à la réalité actuelle quand ce ne sont pas des scandales sur des commissaires qui se paient, à même nos taxes, des « séjours de formation continue » dans le sud. Dans ce contexte, il devient logique d'entretenir des doutes quant à leur rôle et leur utilité réelle. Il est présentement minuit moins une pour les commissions scolaires. Je les soupçonne d'être tellement préoccupées par leur propre survie et leur potentielle abolition qu'elles en ont laissé leur regard se détourner sournoisement des enjeux et des défis qui meublent le quotidien de milliers d'enfants. On pourra me reprocher d'entretenir un préjugé négatif face aux commissions scolaires mais à défaut d'arguments solides soutenant la légitimité de leur existence, je persiste à croire qu'il y aurait moyen de faire mieux, autrement.
Pierre-Yves McSween
Comptable agréé, enseignant au cégep régional de Lanaudière
et chargé de cours à HEC Montréal
RESTRUCTURER, OUI, ABOLIR, NON
Tout d'abord, soyons logiques, il y a du travail qui se fait dans les commissions scolaires. Si l'on élimine les commissions scolaires, il y a des tâches à répartir ailleurs. Mais il y a place à amélioration. Par exemple, le service de la paie des commissions scolaires pourrait être fusionné avec celui des fonctionnaires provinciaux. Pour les commissaires élus, il est clair que c'est un système démocratique auquel la population ne porte pas attention (avec le très faible taux de participation aux suffrages). Rappelons-nous que la légitimité de ce palier de gouvernement lui permet de percevoir la taxe scolaire. Pourquoi a-t-on une taxe scolaire basée sur les propriétés foncières ? Est-ce la bonne façon de répartir les efforts de financement du système d'éducation ? Par ailleurs, restons conscients que la gestion des immeubles, du personnel, du transport scolaire et autre doit se faire quelque part. Ainsi, si l'on élimine une structure, on doit effectuer une réallocation de certaines ressources dans les écoles ou au niveau ministériel : on ne peut pas doubler la tâche de certaines personnes sans conséquence. Donc, soyons tempérés et comprenons que des fonctions administratives doivent demeurer. Toutefois, au niveau du contenu pédagogique, les exigences d'enseignement sont déjà établies au niveau du ministère de l'Éducation; le rôle des commissions scolaires est peut-être surévalué à ce sujet. Mais la véritable question demeure : sommes-nous prêts non seulement à revoir la gestion de nos commissions scolaires, mais aussi la gestion de tout notre système d'éducation?
Pierre Simard
Professeur à l'ENAP
REDONNER L'ARGENT AUX PARENTS?
En 2006, lorsque Mario Dumont a proposé l'abolition pure et simple des commissions scolaires, on l'a traité d'hérétique. Une idée « sans bon sens », déclarait Paul Gérin-Lajoie. Cinq ans plus tard, l'idée « sans bon sens » a fait son chemin. Évidemment, il s'est enclenché depuis une course à la rente bureaucratique. Il y a quelques mois, le ministère de l'Éducation annonçait son intention de sabrer dans les budgets des commissions scolaires. Aujourd'hui, la Fédération québécoise des directions d'établissement d'enseignement (FQDE) réclame des pouvoirs accrus et l'autonomie financière pour les écoles. Comme si le véritable enjeu était de redistribuer à une quelconque bureaucratie ce que l'autre perd. Et le parent dans tout ça? N'est-il pas le premier responsable de l'éducation de son enfant? Pourquoi ne pas lui confier davantage de responsabilités? Pourquoi ne pas profiter de l'occasion pour lui remettre directement les sommes récupérées par l'abolition des commissions scolaires? Pourquoi ne pas lui expédier un bon d'éducation lui permettant d'acheter lui-même, auprès des écoles ou sur le marché privé, des services éducatifs qu'ils jugent susceptibles de contribuer au développement de son enfant. Encore une idée « sans bon sens », une hérésie!
http://www.cyberpresse.ca/place-publiqu ... ECRAN1POS1" onclick="window.open(this.href);return false;
Publié le 01 septembre 2011 à 16h09
Les commissions scolaires ont admis cette semaine qu'elles doivent améliorer leur gestion. Croyez-vous que leur engagement sera suffisant pour leur éviter une éventuelle disparition? Si elles ont encore leur raison d'être, doivent-elles conserver à la fois leur mandat éducatif et administratif?
Louis Bernard
Consultant et ancien haut fonctionnaire au gouvernement du Québec
PAS FACILE À REMPLACER
En principe, rien ne s'oppose à l'abolition des commissions scolaires: dans plusieurs pays, il n'existe pas de structures semblables. Mais il faut être conscient que si ces structures sont abolies, il faudra confier à d'autres les tâches qu'elles remplissent actuellement. Et c'est-là qu'on peut se poser de sérieuses questions. Nos commissions scolaires ont trois fonctions: pédagogiques, administratives et financières. Elles sont, de plus, des structures démocratiques à caractère linguistique ayant un pouvoir de taxation. Si on veut conserver ce caractère, on peut penser à les intégrer aux structures des municipalités locales ou des MRC, comme cela se fait notamment en Angleterre. Il reste toutefois que, du point de vue de la démocratie, il sera alors difficile de faire une place aux questions scolaires dans l'ensemble de la politique municipale, que les questions pédagogiques (ouverture ou fermeture d'école, aide aux élèves en difficulté, etc.) se prêtent mal à la discussion entre élus municipaux et que la distribution entre les municipalités des subventions gouvernementales (le gros du budget scolaire) créerait de multiples conflits. Quant à la taxe scolaire, il faudrait soit l'abolir soit l'intégrer à la taxe foncière municipale, encore là une source de conflits entre tous les intéressés. Sans compter les difficultés additionnelles liées au caractère linguistique de nos écoles: comment les anglophones pourront-ils, dans un tel système, conserver la maîtrise de leurs écoles ? C'est pourquoi je crois que, dans les circonstances, il vaut mieux s'orienter vers une réforme des commissions scolaires plutôt que vers leur abolition.
Francine Laplante
Femmes d'affaires
TOUT POURRAIT ÊTRE SI SIMPLE
Comme dans bien des domaines, il est plus que temps de faire subir une cure d'amaigrissement à tout ce qui est gestion au sein de nos instances gouvernementales. Les commissions scolaires ne sont que des étapes supplémentaires pour compliquer les choses, des empêcheurs de tourner en rond, alors que tout pourrait être si simple. Pourquoi ne pas donner un plein pouvoir aux directions d'écoles puisqu'ils sont au coeur même des problématiques et surtout des solutions? Pourquoi ne pas les rendre complètement imputables du rendement de leur établissement? Au niveau administratif, ces dirigeants auraient alors le devoir de gérer leur budget comme une véritable PME qui a comme objectif prioritaire, la réussite scolaire de tous ses enfants! Ainsi, si une école n'arrive pas à répondre aux exigences établies par le ministère de l'Éducation, tant au niveau administratif qu'au niveau pédagogique, les dirigeants seraient imputables, et ils devraient répondre de leurs actes et de leurs résultats. Est-ce utopique de croire que tout pourrait être aussi simple? Peut-être, car présentement, nous sommes dirigés par des gens qui croient inutile de simplifier les choses puisque tout peut être compliqué.
Adrien Pouliot
Président de Draco Capital Inc.,
société d'investissement privée
PLUS D'AUTONOMIE AUX ÉCOLES
L'objectif originel du système des commissions scolaires, soit décentraliser le système d'éducation, n'est plus atteint aujourd'hui puisque le ministère de l'Éducation s'est accaparé depuis la plupart des responsabilités qui justifiaient leur création. Les commissions scolaires entraînent des dépenses administratives générées par leur existence. Elles justifient leur travail par des économies d'échelle mais la preuve reste à faire qu'elles sont les seules à pouvoir organiser la mise en commun des services. Comment se fait-il que les écoles privées, bien qu'elles soient complètement autonomes, offrent autant de services, et même davantage, que les écoles publiques, tout en supportant des dépenses par élève similaires? Aujourd'hui, il semble que la seule raison d'être des commissions scolaires soit de permettre, en toute légitimité, de percevoir la taxe scolaire. Or, la taxe scolaire foncière est désuète et devrait être remplacé par un financement classique par les impôts généraux. Il est temps d'abolir ce palier intermédiaire coûteux que constituent les commissions scolaires et d'envisager une plus grande autonomie de gestion des écoles. Avoir l'audace de le faire permettrait de retourner le pouvoir aux parents. Cela créerait aussi un meilleur arrimage entre les besoins des différents milieux et les services offerts par les écoles publiques.
Gaétan Frigon
Président exécutif de Publipage inc et ancien président-directeur
général de la Société des alcools du Québec et de Loto-Québec
SEULEMENT LE VOLET ADMINISTRATIF
En éducation comme en santé, il s'est créé tellement de bureaucratie au cours des années que la disparition éventuelle de régies, agences ou commissions intermédiaires revient de temps à autre à l'ordre du jour et devient même un enjeu politique. Tout cela, à mon avis, vient de la centralisation au sommet de toutes les décisions importantes touchant l'éducation et la santé. En fait, la véritable autorité appartient et appartiendra toujours à celui qui a le pouvoir de taxation. En principe, les commissions scolaires sont bien plus proches des élèves et des parents que le ministère de l'Éducation peut l'être. Mais le gros de l'argent vient du gouvernement provincial. Et quand ce dernier a besoin d'argent, les fonctionnaires et les politiciens prennent un malin plaisir à accuser les gestionnaires des commissions scolaires de trop dépenser. Selon moi, c'est un peu la question de l'oeuf avant la poule ou de la poule avant l'oeuf. Les commissions scolaires ont leur raison d'être en fonction de leur proximité avec les opérations de tous les jours, mais perdent leur raison devant la centralisation des pouvoirs à Québec. Mais comme il serait illusoire de penser que les bureaucrates laisseront aller une partie de leur pouvoir, l'idéal serait que le mandat des commissions scolaires se limite aux aspects administratifs locaux, à savoir les aspects délaissés par les bureaucrates. Peut-être alors en aurions-nous plus pour notre argent.
François Bonnardel
Député adéquiste de Shefford
UNE IDÉE ADÉQUISTE QUI A FAIT SON CHEMIN
En 2006, l'Action démocratique lançait l'idée de redistribuer les ressources humaines et financières du système scolaire vers les écoles et les élèves en réduisant sa bureaucratie, notamment par l'abolition des commissions scolaires, ce qui est plus pertinent que jamais aujourd'hui. Alors que nous étions les seuls au départ à réclamer plus d'autonomie pour les directions d'établissements et les enseignants et plus de services directs aux élèves, de nombreuses voix se sont élevées depuis pour faire les mêmes constats que nous. Il aura fallu cinq ans et de multiples scandales pour que la Fédération des commissions scolaires amorce enfin une réflexion sur la gestion de son réseau. Malheureusement, quelques ajustements au fonctionnement des commissions scolaires ne suffisent pas : c'est un grand ménage qui s'impose, une réorganisation complète des structures de notre système scolaire. L'ampleur du malaise qui affecte le modèle bureaucratique inefficace des commissions scolaires est devenue trop grande. Si nous voulons des écoles mieux outillées et plus autonomes, qui lutteront mieux contre le décrochage scolaire et offriront plus d'encadrement aux élèves en difficultés, nous devons leur allouer plus de ressources. Si nous voulons investir dans les écoles et non dans la bureaucratie, l'abolition des commissions scolaires est incontournable.
Jean-Pierre Aubry
Économiste et Fellow associé au CIRANO
À ABOLIR POUR INEFFICACITÉ
Depuis de très nombreuses années, on questionne la valeur ajoutée des commissions scolaires. On questionne même le besoin d'en avoir. Et puis soudain, la présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ), Josée Bouchard, nous annonçait mercredi la grande démarche et le grand virage qui mettraient fin à ce questionnement : «Nous prenons donc l'engagement d'interroger nos façons de faire afin de renouveler la gouvernance et la gestion des commissions scolaires. Ce travail sera fait sur la base de trois axes d'intervention : simplifier l'administration publique, faire reconnaître l'école publique et redonner un sens à la démocratie scolaire.» Pourquoi ce travail n'a-t-il pas été fait durant les deux dernières décennies? Pourquoi le faire maintenant? Quels éléments nouveaux nous permettent de croire que la valeur ajoutée des commissions scolaires sera fortement accrue après cette démarche. Il n'y en a aucun.
Les commissions scolaires devraient être abolies pour cause d'inefficacité, d'inefficience et d'un très grand manque d'intérêt des contribuables aux élections des commissaires. D'un autre côté, le ministère de l'Éducation devrait donner à la direction des écoles une plus grande de marge de manoeuvre sur la façon dont elles rempliront leur responsabilité en matière de formation, ainsi qu'un financement mieux ajusté aux caractéristiques et aux besoins leurs élèves. En est-il capable?
Mélanie Dugré
Avocate
DES MONSTRES BUREAUCRATIQUES
Mon agacement à l'égard des commissions scolaires s'intensifie, plus rapidement encore depuis que mon fils aîné a fait son entrée dans le système d'éducation québécois l'an dernier. Il est bien difficile de croire en l'utilité de ces monstres bureaucratiques lorsqu'on examine le taux ridiculement bas de participation aux élections scolaires et la terne réputation que ces institutions se sont bâtie. Ce que je vois et j'entends, ce sont des critiques sur leur rigidité, leurs règles désuètes et mal adaptées à la réalité actuelle quand ce ne sont pas des scandales sur des commissaires qui se paient, à même nos taxes, des « séjours de formation continue » dans le sud. Dans ce contexte, il devient logique d'entretenir des doutes quant à leur rôle et leur utilité réelle. Il est présentement minuit moins une pour les commissions scolaires. Je les soupçonne d'être tellement préoccupées par leur propre survie et leur potentielle abolition qu'elles en ont laissé leur regard se détourner sournoisement des enjeux et des défis qui meublent le quotidien de milliers d'enfants. On pourra me reprocher d'entretenir un préjugé négatif face aux commissions scolaires mais à défaut d'arguments solides soutenant la légitimité de leur existence, je persiste à croire qu'il y aurait moyen de faire mieux, autrement.
Pierre-Yves McSween
Comptable agréé, enseignant au cégep régional de Lanaudière
et chargé de cours à HEC Montréal
RESTRUCTURER, OUI, ABOLIR, NON
Tout d'abord, soyons logiques, il y a du travail qui se fait dans les commissions scolaires. Si l'on élimine les commissions scolaires, il y a des tâches à répartir ailleurs. Mais il y a place à amélioration. Par exemple, le service de la paie des commissions scolaires pourrait être fusionné avec celui des fonctionnaires provinciaux. Pour les commissaires élus, il est clair que c'est un système démocratique auquel la population ne porte pas attention (avec le très faible taux de participation aux suffrages). Rappelons-nous que la légitimité de ce palier de gouvernement lui permet de percevoir la taxe scolaire. Pourquoi a-t-on une taxe scolaire basée sur les propriétés foncières ? Est-ce la bonne façon de répartir les efforts de financement du système d'éducation ? Par ailleurs, restons conscients que la gestion des immeubles, du personnel, du transport scolaire et autre doit se faire quelque part. Ainsi, si l'on élimine une structure, on doit effectuer une réallocation de certaines ressources dans les écoles ou au niveau ministériel : on ne peut pas doubler la tâche de certaines personnes sans conséquence. Donc, soyons tempérés et comprenons que des fonctions administratives doivent demeurer. Toutefois, au niveau du contenu pédagogique, les exigences d'enseignement sont déjà établies au niveau du ministère de l'Éducation; le rôle des commissions scolaires est peut-être surévalué à ce sujet. Mais la véritable question demeure : sommes-nous prêts non seulement à revoir la gestion de nos commissions scolaires, mais aussi la gestion de tout notre système d'éducation?
Pierre Simard
Professeur à l'ENAP
REDONNER L'ARGENT AUX PARENTS?
En 2006, lorsque Mario Dumont a proposé l'abolition pure et simple des commissions scolaires, on l'a traité d'hérétique. Une idée « sans bon sens », déclarait Paul Gérin-Lajoie. Cinq ans plus tard, l'idée « sans bon sens » a fait son chemin. Évidemment, il s'est enclenché depuis une course à la rente bureaucratique. Il y a quelques mois, le ministère de l'Éducation annonçait son intention de sabrer dans les budgets des commissions scolaires. Aujourd'hui, la Fédération québécoise des directions d'établissement d'enseignement (FQDE) réclame des pouvoirs accrus et l'autonomie financière pour les écoles. Comme si le véritable enjeu était de redistribuer à une quelconque bureaucratie ce que l'autre perd. Et le parent dans tout ça? N'est-il pas le premier responsable de l'éducation de son enfant? Pourquoi ne pas lui confier davantage de responsabilités? Pourquoi ne pas profiter de l'occasion pour lui remettre directement les sommes récupérées par l'abolition des commissions scolaires? Pourquoi ne pas lui expédier un bon d'éducation lui permettant d'acheter lui-même, auprès des écoles ou sur le marché privé, des services éducatifs qu'ils jugent susceptibles de contribuer au développement de son enfant. Encore une idée « sans bon sens », une hérésie!
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Les mal-aimées
Publié le 01 septembre 2011 à 05h00
Brigitte Breton
Le Soleil
(Québec) Comme un écolier qui a accumulé des échecs par le passé, les commissions scolaires promettent en ce début d'année qu'elles déploieront des efforts pour présenter un beau bulletin à la population. Peut-on vraiment y croire? Vaut mieux avoir des attentes réalistes.
Les commissions scolaires sont les mal-aimées de notre système d'éducation. Pour certains, elles sont le bouc émissaire parfait à tous les maux du système. Inefficaces, dépensières et décrochées du quotidien de la classe, il s'agirait, selon eux, de les abolir pour que les écoles deviennent stimulantes, que les jeunes Québécois cessent de décrocher en masse, champions dans toutes les matières. Sans élus et fonctionnaires des commissions scolaires, finies les dépenses folles. Les 10 milliards $ consacrés à l'enseignement primaire et secondaire seraient toujours judicieusement utilisés.
Même si de telles visées sont irréalistes, plusieurs s'y accrochent. Lors des États généraux sur l'éducation, en 1995-1996, certains ont suggéré de se débarrasser des commissions scolaires. La proposition n'a pas été retenue. En 2007, l'Action démocratique du Québec a menacé de renverser le gouvernement Charest s'il ne rasait pas ce palier intermédiaire entre le ministère de l'Éducation et les écoles. En vain. La Coalition pour l'avenir du Québec, codirigée par François Legault, prône à nouveau l'idée.
Devant ces attaques répétées, mais aussi parce que le gouvernement exige qu'elles réduisent leurs dépenses en procédant davantage à des achats regroupés et à des fusions de services informatiques ou de paye - retour au déficit zéro oblige -, les commissions scolaires se mettent cet automne au renouvellement. La Fédération des commissions scolaires parle même d'un virage à 180 degrés. Ses membres sont prêts à revoir leur gouvernance et leur gestion.
Voilà l'attitude attendue des élus scolaires et de leur personnel cadre et syndiqué. Les commissions scolaires doivent plus que jamais faire la démonstration qu'elles utilisent les fonds publics à bon escient et que leur objectif premier est la réussite du plus grand nombre d'élèves, peu importe où ils se trouvent sur le territoire et peu importe leur milieu socio-économique.
Attendons maintenant de voir où seront les changements tangibles. Les commissions scolaires réussiront sans doute à réduire leurs dépenses en regroupant des services et en resserrant leur gestion. Modifier la gouvernance et les structures administratives ne redore toutefois pas par magie le bulletin des écoliers ni n'accroît leur persévérance. C'est pourtant l'enjeu en éducation. Il faut donc mettre en place des indicateurs de réussite, suivre le cheminement de chaque élève, assurer un suivi particulier pour les jeunes à risques et apporter rapidement les correctifs nécessaires. C'est tout un travail d'équipe où chaque composante a un rôle à jouer.
Des commissions scolaires «renouvelées» ont toujours leur place au sein de l'équipe. Un intermédiaire doit continuer de faire le pont entre le Ministère, qui donne les grandes orientations, et les écoles. Mieux qu'un fonctionnaire téléguidé de Québec, un intermédiaire régional a une vue globale des besoins spécifiques de chaque milieu et peut ainsi mieux distribuer les ressources humaines et budgétaires pour y répondre. Il est mieux à même aussi de corriger le tir si un établissement fait du surplace.
Les 3000 écoles doivent pour leur part centrer leur énergie sur les élèves. Pourquoi ajouter à la tâche de chaque établissement l'organisation du transport scolaire, le déneigement de la cour d'école, la course au personnel professionnel? Directeur d'école et enseignants en ont déjà plein les bras. Vaut mieux accroître leur autonomie sur le plan pédagogique et veiller à ce que les élèves obtiennent de meilleurs services pour réussir que leur refiler de nouvelles responsabilités.
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/opi ... ction_POS1" onclick="window.open(this.href);return false;
Publié le 01 septembre 2011 à 05h00
Brigitte Breton
Le Soleil
(Québec) Comme un écolier qui a accumulé des échecs par le passé, les commissions scolaires promettent en ce début d'année qu'elles déploieront des efforts pour présenter un beau bulletin à la population. Peut-on vraiment y croire? Vaut mieux avoir des attentes réalistes.
Les commissions scolaires sont les mal-aimées de notre système d'éducation. Pour certains, elles sont le bouc émissaire parfait à tous les maux du système. Inefficaces, dépensières et décrochées du quotidien de la classe, il s'agirait, selon eux, de les abolir pour que les écoles deviennent stimulantes, que les jeunes Québécois cessent de décrocher en masse, champions dans toutes les matières. Sans élus et fonctionnaires des commissions scolaires, finies les dépenses folles. Les 10 milliards $ consacrés à l'enseignement primaire et secondaire seraient toujours judicieusement utilisés.
Même si de telles visées sont irréalistes, plusieurs s'y accrochent. Lors des États généraux sur l'éducation, en 1995-1996, certains ont suggéré de se débarrasser des commissions scolaires. La proposition n'a pas été retenue. En 2007, l'Action démocratique du Québec a menacé de renverser le gouvernement Charest s'il ne rasait pas ce palier intermédiaire entre le ministère de l'Éducation et les écoles. En vain. La Coalition pour l'avenir du Québec, codirigée par François Legault, prône à nouveau l'idée.
Devant ces attaques répétées, mais aussi parce que le gouvernement exige qu'elles réduisent leurs dépenses en procédant davantage à des achats regroupés et à des fusions de services informatiques ou de paye - retour au déficit zéro oblige -, les commissions scolaires se mettent cet automne au renouvellement. La Fédération des commissions scolaires parle même d'un virage à 180 degrés. Ses membres sont prêts à revoir leur gouvernance et leur gestion.
Voilà l'attitude attendue des élus scolaires et de leur personnel cadre et syndiqué. Les commissions scolaires doivent plus que jamais faire la démonstration qu'elles utilisent les fonds publics à bon escient et que leur objectif premier est la réussite du plus grand nombre d'élèves, peu importe où ils se trouvent sur le territoire et peu importe leur milieu socio-économique.
Attendons maintenant de voir où seront les changements tangibles. Les commissions scolaires réussiront sans doute à réduire leurs dépenses en regroupant des services et en resserrant leur gestion. Modifier la gouvernance et les structures administratives ne redore toutefois pas par magie le bulletin des écoliers ni n'accroît leur persévérance. C'est pourtant l'enjeu en éducation. Il faut donc mettre en place des indicateurs de réussite, suivre le cheminement de chaque élève, assurer un suivi particulier pour les jeunes à risques et apporter rapidement les correctifs nécessaires. C'est tout un travail d'équipe où chaque composante a un rôle à jouer.
Des commissions scolaires «renouvelées» ont toujours leur place au sein de l'équipe. Un intermédiaire doit continuer de faire le pont entre le Ministère, qui donne les grandes orientations, et les écoles. Mieux qu'un fonctionnaire téléguidé de Québec, un intermédiaire régional a une vue globale des besoins spécifiques de chaque milieu et peut ainsi mieux distribuer les ressources humaines et budgétaires pour y répondre. Il est mieux à même aussi de corriger le tir si un établissement fait du surplace.
Les 3000 écoles doivent pour leur part centrer leur énergie sur les élèves. Pourquoi ajouter à la tâche de chaque établissement l'organisation du transport scolaire, le déneigement de la cour d'école, la course au personnel professionnel? Directeur d'école et enseignants en ont déjà plein les bras. Vaut mieux accroître leur autonomie sur le plan pédagogique et veiller à ce que les élèves obtiennent de meilleurs services pour réussir que leur refiler de nouvelles responsabilités.
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Pour moi c'est les commissaires qui devraient disparaître. Au début de son implantation, le truc de les voir élut par le milieu donnait une touche de proximité avec les besoins des villes et villages versus le ministère mais avec le temps, cela est juste devenu un poste qui sert pour ceux et celles intéressés par la politique en général, un pied à terre pour devenir après conseiller municipal, etc..souvent c'est le parti au pouvoir qui y place ses pions aussi et comme la majorité ont perdu de vue le rôle essentiel du poste on assiste à du favoritisme, des enveloppes brunes comme ailleurs et finalement le milieu n'est pas mieux desservit. Je parle en général, c'est certain que dans le lot qu'il y en a qui ont pris la job à coeur et qui ont fait beaucoup pour leur communauté mais grosso modo ils ont trop de pouvoir si on constate qu'ils sont élus avec à peine 5 à 15 % de participation au vote.
Mais la commission scolaire, revampée, restructurée demeure un bon outil. Un tournevis c'est toujours nécessaire, si les gens s'en servent mal, il vaut mieux leur apprendre à bien s'en servir avant de penser à le jeter. Est-ce que cela sera possible quand déjà le ministère en lui-même fonctionne comme une tour de Babel?.....reste à voir mais justement une structure entre lui et les écoles/parents demeurent fort possiblement une façon de réparer les dommages qui semblent sortir régulièrement de ce ministère.
Mais la commission scolaire, revampée, restructurée demeure un bon outil. Un tournevis c'est toujours nécessaire, si les gens s'en servent mal, il vaut mieux leur apprendre à bien s'en servir avant de penser à le jeter. Est-ce que cela sera possible quand déjà le ministère en lui-même fonctionne comme une tour de Babel?.....reste à voir mais justement une structure entre lui et les écoles/parents demeurent fort possiblement une façon de réparer les dommages qui semblent sortir régulièrement de ce ministère.
Québec prépare une révolution pour les commissions scolaires
Mise à jour le vendredi 21 octobre 2011 à 7 h 42
Le budget administratif des 69 commissions scolaires du Québec sera amputé de moitié d'ici trois ans, annonce la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp dans une entrevue exclusive accordée à Radio-Canada.
Québec compte s'attaquer à leur appareil bureaucratique, diminuer leur taille et les transformer en « coopératives de services ».
Le projet du gouvernement Charest marque la fin des commissions scolaires qui règnent sur les écoles : les écoles et leur direction deviendront les maîtres du jeu.
«« Le statu quo n'est plus possible.
— Line Beauchamp »»
Le gouvernement Charest compte donc diminuer le budget administratif des commissions scolaires de 100 millions par année pendant trois ans. À terme, le budget s'établira à 271 millions.
« Il faudrait plus voir ça comme une coop de services. Une commission scolaire, c'est un endroit où je devrais avoir des services en commun que je peux aller prendre parce que je suis une école qui a tel ou tel besoin », explique la ministre.
Les 69 commissions scolaires, dit la ministre, deviendraient ainsi des répartiteurs qui pourraient, par exemple, affecter des professionnels d'une école à l'autre. Elles pourront aussi fusionner des services.
« Il y a des commissions scolaires qui sont d'accord pour dire: "on doit se faire beaucoup plus de regroupement de services entre nous" », indique la ministre Beauchamp.
Les écoles décideront dorénavant de leurs priorités. Elles choisiront leur personnel et réclameront les budgets dont elles ont besoin auprès à la commission.
Le financement des écoles dépendra cependant de leur rendement. Autrement dit, une école qui réussit aura plus d'argent que les autres.
« Il arrive qu'on garde un certain pourcentage d'un budget et qu'on dise ce pourcentage sera redistribué à ceux qui atteignent les objectifs fixés », ajoute la ministre Beauchamp.
Le projet libéral doit d'abord être adopté lors du congrès du Parti libéral en fin de semaine.
La ministre Beauchamp compte pour sa part mettre tout son poids politique dans la balance pour que s'engage le changement.
L'annonce de la ministre est faite six mois après que le fondateur de la Coalition pour l'avenir du Québec, François Legault, eut proposé de fusionner les commissions scolaires avec les directions régionales de l'éducation.
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Po ... mmentaires" onclick="window.open(this.href);return false;
------------------------------------------------
Réjean Parent, président de la Centrale des syndicats du Québec, croit que l'on s'achemine vers le modèle américain.
http://www.radio-canada.ca/audio-video/ ... x&epr=true" onclick="window.open(this.href);return false;
Mise à jour le vendredi 21 octobre 2011 à 7 h 42
Le budget administratif des 69 commissions scolaires du Québec sera amputé de moitié d'ici trois ans, annonce la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp dans une entrevue exclusive accordée à Radio-Canada.
Québec compte s'attaquer à leur appareil bureaucratique, diminuer leur taille et les transformer en « coopératives de services ».
Le projet du gouvernement Charest marque la fin des commissions scolaires qui règnent sur les écoles : les écoles et leur direction deviendront les maîtres du jeu.
«« Le statu quo n'est plus possible.
— Line Beauchamp »»
Le gouvernement Charest compte donc diminuer le budget administratif des commissions scolaires de 100 millions par année pendant trois ans. À terme, le budget s'établira à 271 millions.
« Il faudrait plus voir ça comme une coop de services. Une commission scolaire, c'est un endroit où je devrais avoir des services en commun que je peux aller prendre parce que je suis une école qui a tel ou tel besoin », explique la ministre.
Les 69 commissions scolaires, dit la ministre, deviendraient ainsi des répartiteurs qui pourraient, par exemple, affecter des professionnels d'une école à l'autre. Elles pourront aussi fusionner des services.
« Il y a des commissions scolaires qui sont d'accord pour dire: "on doit se faire beaucoup plus de regroupement de services entre nous" », indique la ministre Beauchamp.
Les écoles décideront dorénavant de leurs priorités. Elles choisiront leur personnel et réclameront les budgets dont elles ont besoin auprès à la commission.
Le financement des écoles dépendra cependant de leur rendement. Autrement dit, une école qui réussit aura plus d'argent que les autres.
« Il arrive qu'on garde un certain pourcentage d'un budget et qu'on dise ce pourcentage sera redistribué à ceux qui atteignent les objectifs fixés », ajoute la ministre Beauchamp.
Le projet libéral doit d'abord être adopté lors du congrès du Parti libéral en fin de semaine.
La ministre Beauchamp compte pour sa part mettre tout son poids politique dans la balance pour que s'engage le changement.
L'annonce de la ministre est faite six mois après que le fondateur de la Coalition pour l'avenir du Québec, François Legault, eut proposé de fusionner les commissions scolaires avec les directions régionales de l'éducation.
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Réjean Parent, président de la Centrale des syndicats du Québec, croit que l'on s'achemine vers le modèle américain.
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Veut-on créer 2886 mini-commissions scolaires?
21 octobre 2011 à 15h34
Guy Gagné
L'auteur, retraité, a été cadre dans le secteur de l'éducation pendant plus de 30 ans et est détenteur d'une maîtrise en administration.
Depuis un bon moment, les commissions scolaires souffrent d'un sérieux déficit d'amour et de crédibilité.
L'ADQ souhaite carrément leur disparition. La coalition de François Legault veut décentraliser une partie de leurs responsabilités vers les écoles, puis les réduire à 30 et les fusionner avec les bureaux régionaux du ministère de l'Éducation. Les directions d'écoles s'estiment mal desservies et réclament plus de pouvoirs. La population les trouve trop bureaucratiques et pas suffisamment démocratiques. On leur reproche même d'accumuler des surplus (quel bonheur si les gouvernements et les organismes publics avaient tous ce «défaut »). Et voilà que le gouvernement, ne voulant pas être en reste, entend les transformer en coopératives de services tout en amputant 50% de leur budget.
Il y a actuellement dans la province 2886 écoles, soit une moyenne de 42 écoles par commission scolaire; celles-ci accueillent 1 030 000 jeunes et emploient 119 800 personnes. Quelle que soit la structure administrative retenue, la formation devra continuer d'être donnée. Si par hypothèse, on faisait disparaître les commissions scolaires (ce qui fut jugé anticonstitutionnel au Nouveau-Brunswick), qu'arriverait-il? Les responsabilités et les activités seraient vraisemblablement partagées entre le ministère et les écoles. Face à une plus grande concentration de pouvoirs à Québec, quels seraient alors les gains en terme d'efficacité, de sensibilité aux besoins locaux, d'économie? Difficile de les imaginer!
Si on empruntait la formule Legault de fusionner centres administratifs et bureaux régionaux en 30 entités distinctes, les expériences récentes de fusion, défusion, refusion sont loin d'avoir répondu aux attentes: c'est évident maintenant qu'elles ont généré des coûts plus élevés et diminué la cohésion.
Si beaucoup plus de responsabilités étaient dévolues aux écoles elles-mêmes, chacune de celles-ci, incluant les 715 qui ont moins de 100 élèves, devrait se doter d'effectifs en pédagogie, en ressources humaines, en finances, en entretien de bâtiment, en informatique, en transport, etc. plutôt que de faire appel à celles du centre administratif. On créerait alors 2886 mini-commissions scolaires et les coûts exploseraient, même après avoir hypothétiquement créé des coopératives de services dans certains secteurs.
C'est un fait que les écoles ne sont pas toujours bien desservies, mais ça tient d'abord au niveau de ressources financières allouées par le ministère. Les directions d'écoles se plaignent également de crouler sous la paperasse exigée par le centre administratif, mais dans la grande majorité des cas, ce sont des demandes qui émanent du ministère. La tendance de celui-ci est de plus en plus d'allouer des budgets réservés à une activité spécifique et d'exiger des rapports très détaillés y compris pour des montants minimes. Un simple exemple d'alourdissement en provenance du ministère : antérieurement, les commissions scolaires déposaient un rapport financier par année vérifié par une firme externe; maintenant, le ministère en exige quatre dont deux vérifiés.
La réalité est que la réorganisation qui s'imposait a été faite en 1998 lorsque les commissions scolaires sont passées de religieuses à linguistiques et que leur nombre a été divisé par quatre. Avec une moyenne de 42 écoles par commission desservant 15 000 élèves, celles-ci ont une masse critique suffisante pour se doter de ressources spécialisées et répartir les services entre les écoles à un coût compétitif.
Selon moi, les principales améliorations à apporter sont au niveau de la gouvernance. Seulement 8% des citoyens vont voter aux élections scolaires et rien n'indique que les choses vont changer parce que lorsqu'on n'a pas d'enfants à l'école, quel intérêt y a-t-il à voter? Et même lorsqu'on en a, on est peu incités à le faire parce que finalement, le pouvoir des commissaires est mince. Pourquoi les conseils de commissaires ne seraient ils pas remplacés par des conseils d'administration comme dans les cégeps, les universités, les services de santé (sauf trois élus), les garderies? Conseils qui incluraient des parents en provenance des conseils d'établissement, des directeurs d'écoles, des représentants des cégeps et du marché du travail (à qui on destine les étudiants), possiblement des professeurs, tous des gens très intéressés à la réussite des jeunes et au bon fonctionnement de l'organisation.
On objectera sans doute que du fait qu'il y a taxation, il doit y avoir représentation. Effectivement, il y a 1,5 milliard de dollars perçus en taxes scolaires, mais les taux de taxation sont largement paramétrés par Québec, lequel fait ensuite de la peréquation entre les commissions scolaires. Donc pas réellement d'autonomie locale là-dessus. Rien n'empêcherait le gouvernement de demander aux municipalités de percevoir ces sommes et de les lui remettre à titre de source de financement pour l'éducation. Le changement serait neutre pour tous et en prime on éviterait des dédoublements dans les effectifs affectés à la perception des taxes.
Tout n'est pas parfait dans le monde des commissions scolaires, mais il faut éviter de se lancer à corps perdu dans un grand chambardement des structures opérationnelles et surtout de jeter le bébé avec l'eau du bain!
Le ministère a aussi un grand examen de conscience à faire dans ses relations avec les commissions scolaires et ses artisans. Que l'on se souvienne du cafouillage dans le cas des compétences transversales et du bulletin scolaire! De plus, penser décentraliser les services vers les écoles sans en affecter la quantité et la qualité tout en réduisant les coûts de 50% relève de la pensée magique!
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21 octobre 2011 à 15h34
Guy Gagné
L'auteur, retraité, a été cadre dans le secteur de l'éducation pendant plus de 30 ans et est détenteur d'une maîtrise en administration.
Depuis un bon moment, les commissions scolaires souffrent d'un sérieux déficit d'amour et de crédibilité.
L'ADQ souhaite carrément leur disparition. La coalition de François Legault veut décentraliser une partie de leurs responsabilités vers les écoles, puis les réduire à 30 et les fusionner avec les bureaux régionaux du ministère de l'Éducation. Les directions d'écoles s'estiment mal desservies et réclament plus de pouvoirs. La population les trouve trop bureaucratiques et pas suffisamment démocratiques. On leur reproche même d'accumuler des surplus (quel bonheur si les gouvernements et les organismes publics avaient tous ce «défaut »). Et voilà que le gouvernement, ne voulant pas être en reste, entend les transformer en coopératives de services tout en amputant 50% de leur budget.
Il y a actuellement dans la province 2886 écoles, soit une moyenne de 42 écoles par commission scolaire; celles-ci accueillent 1 030 000 jeunes et emploient 119 800 personnes. Quelle que soit la structure administrative retenue, la formation devra continuer d'être donnée. Si par hypothèse, on faisait disparaître les commissions scolaires (ce qui fut jugé anticonstitutionnel au Nouveau-Brunswick), qu'arriverait-il? Les responsabilités et les activités seraient vraisemblablement partagées entre le ministère et les écoles. Face à une plus grande concentration de pouvoirs à Québec, quels seraient alors les gains en terme d'efficacité, de sensibilité aux besoins locaux, d'économie? Difficile de les imaginer!
Si on empruntait la formule Legault de fusionner centres administratifs et bureaux régionaux en 30 entités distinctes, les expériences récentes de fusion, défusion, refusion sont loin d'avoir répondu aux attentes: c'est évident maintenant qu'elles ont généré des coûts plus élevés et diminué la cohésion.
Si beaucoup plus de responsabilités étaient dévolues aux écoles elles-mêmes, chacune de celles-ci, incluant les 715 qui ont moins de 100 élèves, devrait se doter d'effectifs en pédagogie, en ressources humaines, en finances, en entretien de bâtiment, en informatique, en transport, etc. plutôt que de faire appel à celles du centre administratif. On créerait alors 2886 mini-commissions scolaires et les coûts exploseraient, même après avoir hypothétiquement créé des coopératives de services dans certains secteurs.
C'est un fait que les écoles ne sont pas toujours bien desservies, mais ça tient d'abord au niveau de ressources financières allouées par le ministère. Les directions d'écoles se plaignent également de crouler sous la paperasse exigée par le centre administratif, mais dans la grande majorité des cas, ce sont des demandes qui émanent du ministère. La tendance de celui-ci est de plus en plus d'allouer des budgets réservés à une activité spécifique et d'exiger des rapports très détaillés y compris pour des montants minimes. Un simple exemple d'alourdissement en provenance du ministère : antérieurement, les commissions scolaires déposaient un rapport financier par année vérifié par une firme externe; maintenant, le ministère en exige quatre dont deux vérifiés.
La réalité est que la réorganisation qui s'imposait a été faite en 1998 lorsque les commissions scolaires sont passées de religieuses à linguistiques et que leur nombre a été divisé par quatre. Avec une moyenne de 42 écoles par commission desservant 15 000 élèves, celles-ci ont une masse critique suffisante pour se doter de ressources spécialisées et répartir les services entre les écoles à un coût compétitif.
Selon moi, les principales améliorations à apporter sont au niveau de la gouvernance. Seulement 8% des citoyens vont voter aux élections scolaires et rien n'indique que les choses vont changer parce que lorsqu'on n'a pas d'enfants à l'école, quel intérêt y a-t-il à voter? Et même lorsqu'on en a, on est peu incités à le faire parce que finalement, le pouvoir des commissaires est mince. Pourquoi les conseils de commissaires ne seraient ils pas remplacés par des conseils d'administration comme dans les cégeps, les universités, les services de santé (sauf trois élus), les garderies? Conseils qui incluraient des parents en provenance des conseils d'établissement, des directeurs d'écoles, des représentants des cégeps et du marché du travail (à qui on destine les étudiants), possiblement des professeurs, tous des gens très intéressés à la réussite des jeunes et au bon fonctionnement de l'organisation.
On objectera sans doute que du fait qu'il y a taxation, il doit y avoir représentation. Effectivement, il y a 1,5 milliard de dollars perçus en taxes scolaires, mais les taux de taxation sont largement paramétrés par Québec, lequel fait ensuite de la peréquation entre les commissions scolaires. Donc pas réellement d'autonomie locale là-dessus. Rien n'empêcherait le gouvernement de demander aux municipalités de percevoir ces sommes et de les lui remettre à titre de source de financement pour l'éducation. Le changement serait neutre pour tous et en prime on éviterait des dédoublements dans les effectifs affectés à la perception des taxes.
Tout n'est pas parfait dans le monde des commissions scolaires, mais il faut éviter de se lancer à corps perdu dans un grand chambardement des structures opérationnelles et surtout de jeter le bébé avec l'eau du bain!
Le ministère a aussi un grand examen de conscience à faire dans ses relations avec les commissions scolaires et ses artisans. Que l'on se souvienne du cafouillage dans le cas des compétences transversales et du bulletin scolaire! De plus, penser décentraliser les services vers les écoles sans en affecter la quantité et la qualité tout en réduisant les coûts de 50% relève de la pensée magique!
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Les militants libéraux infligent un camouflet à Beauchamp
(Québec) Les militants libéraux réunis en congrès ont infligé tout un camouflet à la ministre de l'Éducation Line Beauchamp. Ils ont décidé de retirer une proposition visant à amputer de moitié le budget des commissions scolaires, une idée qui s'inspirait du programme de François Legault. La ministre s'était pourtant prononcée en faveur de ces coupes de 300 millions de dollars jeudi dernier.
La proposition demandait de «réviser les mandats et les responsabilités des commissions scolaires de manière à réaliser des économies annuelles de 100 millions de dollars par année pendant trois ans dans la bureaucratie».
Les avis étaient très partagés sur le parquet. Bien des militants, en particulier les représentants de la communauté anglophone, étaient clairement contre la mesure.
Le porte-parole du groupe de travail sur l'éducation, l'ex-député adéquiste Simon-Pierre Diamond, a senti le besoin d'intervenir. Il a martelé que l'objectif est d'accorder «plus d'autonomie aux écoles». «On peut décentraliser et garder les commissions scolaires. On est très loin de l'abolition», a-t-il fait valoir.
Plus tard, Michel L'Heureux, de Verdun, a demandé que la proposition soit retirée. «Je ne comprends pas pourquoi on s'embarque dans une guerre contre les commissions scolaires qui peuvent performer. Dans la communauté anglophone, c'est sûr qu'on se sent attaqué au niveau de nos institutions démocratiques. Les commissions scolaires, c'est la seule institution qui reste au Québec pour les anglophones», a affirmé ce commissaire de la commission scolaire Riverside. Il a reproché à la ministre d'avoir présenté «publiquement» cette proposition comme une «mesure gouvernementale» jeudi dernier, dans une entrevue à Radio-Canada.
L'état-major du parti a alors mis tout son poids dans l'espoir d'éviter le retrait de la proposition. «C'est une proposition qui est publique depuis 35 jours. Elle a été débattue en conseil général en colloque, à Rimouski. L'intention a été annoncée il y a plus de six mois. Ce n'est pas jeudi soir dernier que ç'a été annoncé. Je fais confiance aux membres pour débattre de cette proposition», a affirmé le président de la commission politique, Saul Polo.
Les délégués en ont décidé autrement: 316 ont voté en faveur du retrait de la proposition et 266 s'y sont opposés.
Lors d'un point de presse, Line Beauchamp a tenté de minimiser cette rebuffade. Selon elle, les militants n'ont pas rejeté son intention de réduire la bureaucratie et d'accorder plus d'autonomie aux écoles. Ils ont exprimé des critiques sur les façons de faire, a-t-elle plaidé.
«J'entends ça comme un appel comme quoi il faut arrêter que les décisions déboulent à partir de Québec et soient appliquées uniformément sur tout le territoire du Québec sans tenir compte des particularités locales», a-t-elle dit. «Vous pouvez être sûr que je maintiens la lutte à la bureaucratie scolaire. Maintenant, on m'incite à regarder ça en faisant preuve de souplesse et de flexibilité. C'est ce qu'on va faire.»
Mme Beauchamp a précisé qu'elle avait pris la décision avant le congrès de ne pas se présenter au micro pour défendre la mesure.
Les intentions de la ministre avaient soulevé la colère de la CSQ, de la Fédération des commissions scolaires et de l'Association des commissions scolaires anglophones.
Les délégués ont retiré une autre proposition qui s'inspirait du programme de François Legault. Celle-ci visait à ce que tous les élèves des niveaux primaire et secondaire passent chaque année une épreuve ministérielle unique en français et en mathématiques. Les écoles seraient comparées en fonction des résultats, «après pondération des facteurs socioéconomiques» pour ne pas pénaliser celles qui se trouvent dans des quartiers pauvres. Les écoles les plus performantes seraient récompensées dans l'octroi des budgets. Les délégués ont décidé de renvoyer la proposition à la commission politique. C'est Saul Polo lui-même qui a suggéré le retrait, constatant l'absence de consensus.
Rappelons que dans son document sur l'éducation rendue publique en février, la Coalition pour l'avenir du Québec (CAQ) de M. Legault propose d'évaluer la performance des écoles grâce à des examens annuels dans les «matières de base».
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(Québec) Les militants libéraux réunis en congrès ont infligé tout un camouflet à la ministre de l'Éducation Line Beauchamp. Ils ont décidé de retirer une proposition visant à amputer de moitié le budget des commissions scolaires, une idée qui s'inspirait du programme de François Legault. La ministre s'était pourtant prononcée en faveur de ces coupes de 300 millions de dollars jeudi dernier.
La proposition demandait de «réviser les mandats et les responsabilités des commissions scolaires de manière à réaliser des économies annuelles de 100 millions de dollars par année pendant trois ans dans la bureaucratie».
Les avis étaient très partagés sur le parquet. Bien des militants, en particulier les représentants de la communauté anglophone, étaient clairement contre la mesure.
Le porte-parole du groupe de travail sur l'éducation, l'ex-député adéquiste Simon-Pierre Diamond, a senti le besoin d'intervenir. Il a martelé que l'objectif est d'accorder «plus d'autonomie aux écoles». «On peut décentraliser et garder les commissions scolaires. On est très loin de l'abolition», a-t-il fait valoir.
Plus tard, Michel L'Heureux, de Verdun, a demandé que la proposition soit retirée. «Je ne comprends pas pourquoi on s'embarque dans une guerre contre les commissions scolaires qui peuvent performer. Dans la communauté anglophone, c'est sûr qu'on se sent attaqué au niveau de nos institutions démocratiques. Les commissions scolaires, c'est la seule institution qui reste au Québec pour les anglophones», a affirmé ce commissaire de la commission scolaire Riverside. Il a reproché à la ministre d'avoir présenté «publiquement» cette proposition comme une «mesure gouvernementale» jeudi dernier, dans une entrevue à Radio-Canada.
L'état-major du parti a alors mis tout son poids dans l'espoir d'éviter le retrait de la proposition. «C'est une proposition qui est publique depuis 35 jours. Elle a été débattue en conseil général en colloque, à Rimouski. L'intention a été annoncée il y a plus de six mois. Ce n'est pas jeudi soir dernier que ç'a été annoncé. Je fais confiance aux membres pour débattre de cette proposition», a affirmé le président de la commission politique, Saul Polo.
Les délégués en ont décidé autrement: 316 ont voté en faveur du retrait de la proposition et 266 s'y sont opposés.
Lors d'un point de presse, Line Beauchamp a tenté de minimiser cette rebuffade. Selon elle, les militants n'ont pas rejeté son intention de réduire la bureaucratie et d'accorder plus d'autonomie aux écoles. Ils ont exprimé des critiques sur les façons de faire, a-t-elle plaidé.
«J'entends ça comme un appel comme quoi il faut arrêter que les décisions déboulent à partir de Québec et soient appliquées uniformément sur tout le territoire du Québec sans tenir compte des particularités locales», a-t-elle dit. «Vous pouvez être sûr que je maintiens la lutte à la bureaucratie scolaire. Maintenant, on m'incite à regarder ça en faisant preuve de souplesse et de flexibilité. C'est ce qu'on va faire.»
Mme Beauchamp a précisé qu'elle avait pris la décision avant le congrès de ne pas se présenter au micro pour défendre la mesure.
Les intentions de la ministre avaient soulevé la colère de la CSQ, de la Fédération des commissions scolaires et de l'Association des commissions scolaires anglophones.
Les délégués ont retiré une autre proposition qui s'inspirait du programme de François Legault. Celle-ci visait à ce que tous les élèves des niveaux primaire et secondaire passent chaque année une épreuve ministérielle unique en français et en mathématiques. Les écoles seraient comparées en fonction des résultats, «après pondération des facteurs socioéconomiques» pour ne pas pénaliser celles qui se trouvent dans des quartiers pauvres. Les écoles les plus performantes seraient récompensées dans l'octroi des budgets. Les délégués ont décidé de renvoyer la proposition à la commission politique. C'est Saul Polo lui-même qui a suggéré le retrait, constatant l'absence de consensus.
Rappelons que dans son document sur l'éducation rendue publique en février, la Coalition pour l'avenir du Québec (CAQ) de M. Legault propose d'évaluer la performance des écoles grâce à des examens annuels dans les «matières de base».
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À part la corruption de notre bon gouvernement Libéral, c'est évident que l'autre gros gaspillage de notre argent se produit dans l'administration des institutions publiques ankylosées et inefficace. Commisions Scolaires, CSSS et la ville de montréal au grand complet. Il est grand temps de couper, et pour vrai. Pas juste changer du monde de place et faire croire qu'il y a eu des coupures.
Je la sentais venir celle-là. De tout temps les élections des commissaires est un truc très prisé par les organisateurs libéraux. Il y a moins cette façon de faire au PQ par exemple, même si on peut dire que dans les derniers 10-15 ans, ils ont plus penché à donner des listes de noms de sympathisants pour ce genre de petites élections: les élections scolaires, les mairies de petits villages, etc. Mais c'est dans la culture libérale d'investir dans tous les postes de pouvoir, même petit dans un comté pour mettre du monde en place qui leur sont favorables et quand est élut un député autre que libéral bien il en perd du temps à essayer de travailler avec tout ce monde, plus occupé à lui barrer le chemin qu'à travailler conjointement. Je l'ai vu de visu dans plusieurs comtés. Venant de l'ADQ, ou même du PQ, ce genre de réforme aurait plus de chance de se faire, mais pour sûr que la base libérale n' était pas pour applaudir à cette perte de pouvoir pour les commissaires. On ne peut même plus dire si la ministre avait le réel désir de voir cette réforme en place ou si c'était une autre écran de fumée en vu de leur congrès.
Quelque chose de moisi au royaume des commissions scolaires
Vincent Marissal - La Presse
13 janvier 2012
Comme tous les amateurs de cinéma que je connais, j'ai beaucoup aimé Monsieur Lazhar, de Philippe Falardeau, en 2011. Un beau moment d'émotion qui m'a atteint un peu tardivement l'automne dernier, mais qui a bel et bien fait mouche.
Comme les questions journalistiques un peu terre à terre me suivent toujours de très près, même dans une salle obscure avec un sac de pop-corn à la main, un petit détail apparemment anodin m'a toutefois un peu agacé dès le début de la projection. Oh, rien pour gâcher mon plaisir ou pour m'empêcher d'écraser une larme ou deux en regardant défiler le générique, mais je n'arrivais tout de même pas à croire qu'un Monsieur Lazhar puisse réussir à se faufiler entre les mailles du filet bureaucratique de notre système d'éducation.
Jamais, me suis-je dit, le syndicat des enseignants n'aurait laissé s'introduire un tel quidam, sorti de nulle part et inconnu au bataillon. Encore moins la commission scolaire, dont les multiples niveaux administratifs auraient, de toute façon, retardé l'arrivée de Bashir dans la classe de feue Martine pendant des mois.
Après avoir lu les récents reportages sur cette histoire d'école montréalaise empoisonnée aux moisissures débilitantes, je me suis ravisé: il est possible, après tout, que le laxisme, l'incompétence et la négligence érigés en système laissent «échapper» un Monsieur Lazhar.
De deux choses l'une, ici: ou bien la Commission scolaire de Montréal savait que l'école Saint-Gérard, dans le quartier Villeray, était contaminée au point de menacer la santé des enfants et du personnel et elle a tardé à agir, ou bien elle n'avait pas conscience de la gravité de la situation.
Dans les deux cas, la même question se pose: à quoi peuvent bien servir ces grosses structures que sont les commissions scolaires, avec leurs gros budgets, leurs nombreux départements, leurs professionnels, leurs cols bleus, leur mécanisme de surveillance, leur direction, si on doit attendre que des enfants multiplient les bronchites avant d'admettre que les grandes taches brunâtres au plafond des classes sont effectivement malsaines?
Je ne voudrais pas donner d'idées à qui que ce soit, mais on n'est peut-être pas très loin du jour où des parents intenteront une poursuite contre une commission scolaire pour négligence ayant causé la toux.
Évidemment, les commissions scolaires renvoient la balle à Québec et réclament au passage plus d'argent, mais le manque de moyens (à supposer que ce soit réellement le cas) pour régler un problème ne justifie pas le fait qu'on l'ignore, surtout si la santé des gens dont on a la responsabilité est menacée.
La décrépitude des écoles du Québec est connue depuis longtemps, cela ne devrait surprendre personne, surtout pas les dirigeants des commissions scolaires. À deux ou trois kilomètres de chez moi, une école primaire a été fermée pendant des mois l'an dernier parce que le toit coulait au point où on craignait l'effondrement d'une partie du deuxième étage.
À l'école de mes enfants, la direction a dû condamner un escalier pendant des années parce que le mur extérieur adjacent risquait de s'effondrer. Ce ne sont pas des exemples isolés; tous les quartiers de Montréal comptent des écoles en mauvais état.
Lors de la campagne de 2007, il y a cinq ans, l'ancien chef du Parti québécois, André Boisclair, a proposé d'investir 750 millions de dollars dans la rénovation des écoles du Québec, ce qui avait été sans contredit une des meilleures idées de sa campagne. Elle n'a malheureusement pas eu de suite.
Au cours de la même campagne, l'ancien chef de l'ADQ, Mario Dumont, avait, lui, proposé d'abolir les commissions scolaires, une idée reprise avec enthousiasme par François Legault.
Même le gouvernement Charest a récupéré une partie de l'idée, répondant ainsi au désir d'une partie de la population de réduire les grosses structures bureaucratiques.
Je persiste à croire que cette mesure est d'abord électoraliste et qu'elle entraînerait, à terme, plus de problèmes que de solutions, mais on ne peut pas dire que les commissions scolaires aident beaucoup leur cause en laissant des enfants tomber malades à cause de moisissures dans leur école.
Disons que cela donne des tonnes de munitions à ceux qui prônent la décentralisation des pouvoirs vers les écoles.
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Vincent Marissal - La Presse
13 janvier 2012
Comme tous les amateurs de cinéma que je connais, j'ai beaucoup aimé Monsieur Lazhar, de Philippe Falardeau, en 2011. Un beau moment d'émotion qui m'a atteint un peu tardivement l'automne dernier, mais qui a bel et bien fait mouche.
Comme les questions journalistiques un peu terre à terre me suivent toujours de très près, même dans une salle obscure avec un sac de pop-corn à la main, un petit détail apparemment anodin m'a toutefois un peu agacé dès le début de la projection. Oh, rien pour gâcher mon plaisir ou pour m'empêcher d'écraser une larme ou deux en regardant défiler le générique, mais je n'arrivais tout de même pas à croire qu'un Monsieur Lazhar puisse réussir à se faufiler entre les mailles du filet bureaucratique de notre système d'éducation.
Jamais, me suis-je dit, le syndicat des enseignants n'aurait laissé s'introduire un tel quidam, sorti de nulle part et inconnu au bataillon. Encore moins la commission scolaire, dont les multiples niveaux administratifs auraient, de toute façon, retardé l'arrivée de Bashir dans la classe de feue Martine pendant des mois.
Après avoir lu les récents reportages sur cette histoire d'école montréalaise empoisonnée aux moisissures débilitantes, je me suis ravisé: il est possible, après tout, que le laxisme, l'incompétence et la négligence érigés en système laissent «échapper» un Monsieur Lazhar.
De deux choses l'une, ici: ou bien la Commission scolaire de Montréal savait que l'école Saint-Gérard, dans le quartier Villeray, était contaminée au point de menacer la santé des enfants et du personnel et elle a tardé à agir, ou bien elle n'avait pas conscience de la gravité de la situation.
Dans les deux cas, la même question se pose: à quoi peuvent bien servir ces grosses structures que sont les commissions scolaires, avec leurs gros budgets, leurs nombreux départements, leurs professionnels, leurs cols bleus, leur mécanisme de surveillance, leur direction, si on doit attendre que des enfants multiplient les bronchites avant d'admettre que les grandes taches brunâtres au plafond des classes sont effectivement malsaines?
Je ne voudrais pas donner d'idées à qui que ce soit, mais on n'est peut-être pas très loin du jour où des parents intenteront une poursuite contre une commission scolaire pour négligence ayant causé la toux.
Évidemment, les commissions scolaires renvoient la balle à Québec et réclament au passage plus d'argent, mais le manque de moyens (à supposer que ce soit réellement le cas) pour régler un problème ne justifie pas le fait qu'on l'ignore, surtout si la santé des gens dont on a la responsabilité est menacée.
La décrépitude des écoles du Québec est connue depuis longtemps, cela ne devrait surprendre personne, surtout pas les dirigeants des commissions scolaires. À deux ou trois kilomètres de chez moi, une école primaire a été fermée pendant des mois l'an dernier parce que le toit coulait au point où on craignait l'effondrement d'une partie du deuxième étage.
À l'école de mes enfants, la direction a dû condamner un escalier pendant des années parce que le mur extérieur adjacent risquait de s'effondrer. Ce ne sont pas des exemples isolés; tous les quartiers de Montréal comptent des écoles en mauvais état.
Lors de la campagne de 2007, il y a cinq ans, l'ancien chef du Parti québécois, André Boisclair, a proposé d'investir 750 millions de dollars dans la rénovation des écoles du Québec, ce qui avait été sans contredit une des meilleures idées de sa campagne. Elle n'a malheureusement pas eu de suite.
Au cours de la même campagne, l'ancien chef de l'ADQ, Mario Dumont, avait, lui, proposé d'abolir les commissions scolaires, une idée reprise avec enthousiasme par François Legault.
Même le gouvernement Charest a récupéré une partie de l'idée, répondant ainsi au désir d'une partie de la population de réduire les grosses structures bureaucratiques.
Je persiste à croire que cette mesure est d'abord électoraliste et qu'elle entraînerait, à terme, plus de problèmes que de solutions, mais on ne peut pas dire que les commissions scolaires aident beaucoup leur cause en laissant des enfants tomber malades à cause de moisissures dans leur école.
Disons que cela donne des tonnes de munitions à ceux qui prônent la décentralisation des pouvoirs vers les écoles.
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Des «pousseux» de crayons
17 janvier 2012
Pierre C. Tremblay
Retraité, l'auteur a travaillé pendant 34 ans dans une commission scolaire de l'est de Montréal à titre de directeur d'école et d'enseignant.
L'opinion d'un directeur d'école ou d'un adjoint ne pèse pas lourd devant un simple contremaître d'une commission scolaire. Des «pousseux» de crayons qui ne connaissent rien. Pourtant, de nombreux membres de la direction sont eux-mêmes des bricoleurs avertis.
À l'école secondaire Anjou, le personnel se plaignait souvent d'un manque de ventilation. Nous faisions rire de nous par les spécialistes des services des ressources matérielles. Cette école était au départ à aires ouvertes. Puis des murs ont été installés sans qu'on ne change rien aux conduits de ventilation. Puis un jour, quelqu'un a donné l'ordre d'ouvrir les plafonds. On a découvert que des conduits étaient obstrués, d'autres étaient ouverts dans le vide.
Quand j'étais directeur d'une école primaire de Ville d'Anjou, j'ai remarqué que les calorifères en fonte ressortaient de plusieurs centimètres du mur. Je me doutais que l'école commençait à s'enfoncer dans le sol. Les services des ressources matérielles ont simplement dit de mettre du «caulking» pour remplir le trou.
À la dernière école où j'ai travaillé, à Saint-Léonard, il y avait de grandes vitres qui garnissaient le haut des classes du côté du corridor. J'ai remarqué que le cadrage des fenêtres rapetissait et menaçait que la fenêtre éclate et blesse des enfants. J'ai demandé à plusieurs reprises à la commission scolaire de corriger le tout. Rien ne fut fait. Lors d'une journée pédagogique, j'ai brisé cette fenêtre avec le concierge.
C'est sans compter les problèmes d'amiante, de manque de toilettes, de malpropreté due aux coupes dans le personnel de conciergerie, de manque d'éclairage dans les classes, de grande chaleur en mai, juin et septembre, d'infiltration d'eau, de rats, etc.
Les directions d'école sont divisées entre près de 10 associations. Il y a un manque d'unité dans les revendications.
Depuis les changements dans la loi sur l'instruction publique en 1998 et la création de conseils d'établissement, les écoles peuvent s'autodiriger et dépendre directement de Québec, comme les écoles privées. On demande actuellement une maîtrise en administration scolaire aux nouveaux directeurs d'écoles publiques.
Avons-nous besoin de 21 commissaires dans une commission scolaire? Avons-nous besoin d'une armée de cadres? D'employés de soutien? La majeure partie des sommes que coûtent ces employés pourrait être versée directement aux écoles. À la fin de l'exercice, le public épargnerait et les enfants seraient mieux servis. Certains commissaires ne se privent pas d'arroser leurs repas gratuits de vins dispendieux lors des assemblées. Dans ma commission scolaire, un cadre et deux anciens présidents ont défilé à la commission Gomery.
Une école secondaire est une mini-ville et est présentement capable de s'autodiriger. Les écoles primaires, en se regroupant à trois ou quatre, pourraient se doter des mêmes services que ceux donnés par la commission scolaire.
Je n'ai pas parlé du «coulage» d'argent. Les écoles ne reçoivent qu'une partie des budgets donnés par le ministère de l'Éducation. Les budgets amputés ne sont remis que plus tard aux écoles, souvent à la fin de l'année scolaire. La commission scolaire fait de l'argent sur le dos des enfants.
http://www.cyberpresse.ca/debats/opinio ... rayons.php" onclick="window.open(this.href);return false;
17 janvier 2012
Pierre C. Tremblay
Retraité, l'auteur a travaillé pendant 34 ans dans une commission scolaire de l'est de Montréal à titre de directeur d'école et d'enseignant.
L'opinion d'un directeur d'école ou d'un adjoint ne pèse pas lourd devant un simple contremaître d'une commission scolaire. Des «pousseux» de crayons qui ne connaissent rien. Pourtant, de nombreux membres de la direction sont eux-mêmes des bricoleurs avertis.
À l'école secondaire Anjou, le personnel se plaignait souvent d'un manque de ventilation. Nous faisions rire de nous par les spécialistes des services des ressources matérielles. Cette école était au départ à aires ouvertes. Puis des murs ont été installés sans qu'on ne change rien aux conduits de ventilation. Puis un jour, quelqu'un a donné l'ordre d'ouvrir les plafonds. On a découvert que des conduits étaient obstrués, d'autres étaient ouverts dans le vide.
Quand j'étais directeur d'une école primaire de Ville d'Anjou, j'ai remarqué que les calorifères en fonte ressortaient de plusieurs centimètres du mur. Je me doutais que l'école commençait à s'enfoncer dans le sol. Les services des ressources matérielles ont simplement dit de mettre du «caulking» pour remplir le trou.
À la dernière école où j'ai travaillé, à Saint-Léonard, il y avait de grandes vitres qui garnissaient le haut des classes du côté du corridor. J'ai remarqué que le cadrage des fenêtres rapetissait et menaçait que la fenêtre éclate et blesse des enfants. J'ai demandé à plusieurs reprises à la commission scolaire de corriger le tout. Rien ne fut fait. Lors d'une journée pédagogique, j'ai brisé cette fenêtre avec le concierge.
C'est sans compter les problèmes d'amiante, de manque de toilettes, de malpropreté due aux coupes dans le personnel de conciergerie, de manque d'éclairage dans les classes, de grande chaleur en mai, juin et septembre, d'infiltration d'eau, de rats, etc.
Les directions d'école sont divisées entre près de 10 associations. Il y a un manque d'unité dans les revendications.
Depuis les changements dans la loi sur l'instruction publique en 1998 et la création de conseils d'établissement, les écoles peuvent s'autodiriger et dépendre directement de Québec, comme les écoles privées. On demande actuellement une maîtrise en administration scolaire aux nouveaux directeurs d'écoles publiques.
Avons-nous besoin de 21 commissaires dans une commission scolaire? Avons-nous besoin d'une armée de cadres? D'employés de soutien? La majeure partie des sommes que coûtent ces employés pourrait être versée directement aux écoles. À la fin de l'exercice, le public épargnerait et les enfants seraient mieux servis. Certains commissaires ne se privent pas d'arroser leurs repas gratuits de vins dispendieux lors des assemblées. Dans ma commission scolaire, un cadre et deux anciens présidents ont défilé à la commission Gomery.
Une école secondaire est une mini-ville et est présentement capable de s'autodiriger. Les écoles primaires, en se regroupant à trois ou quatre, pourraient se doter des mêmes services que ceux donnés par la commission scolaire.
Je n'ai pas parlé du «coulage» d'argent. Les écoles ne reçoivent qu'une partie des budgets donnés par le ministère de l'Éducation. Les budgets amputés ne sont remis que plus tard aux écoles, souvent à la fin de l'année scolaire. La commission scolaire fait de l'argent sur le dos des enfants.
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Est-ce que les écoles seraient mieux entretenues si on abolissait les Commissions scolaires?Le point de vue d'un directeur à la retraite
Pierre C Tremblay, retraité. Ancien enseignant et directeur d'école
Entrevue: Benoît Dutrizac
Date : 17/01/2012 - Durée : 10:18
http://www.985fm.ca/audioplayer.php?mp3=121670" onclick="window.open(this.href);return false;
Pierre C Tremblay, retraité. Ancien enseignant et directeur d'école
Entrevue: Benoît Dutrizac
Date : 17/01/2012 - Durée : 10:18
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tuberale a écrit : Pour moi c'est les commissaires qui devraient disparaître. Au début de son implantation, le truc de les voir élut par le milieu donnait une touche de proximité avec les besoins des villes et villages versus le ministère mais avec le temps, cela est juste devenu un poste qui sert pour ceux et celles intéressés par la politique en général, un pied à terre pour devenir après conseiller municipal, etc..souvent c'est le parti au pouvoir qui y place ses pions aussi et comme la majorité ont perdu de vue le rôle essentiel du poste on assiste à du favoritisme, des enveloppes brunes comme ailleurs et finalement le milieu n'est pas mieux desservit. Je parle en général, c'est certain que dans le lot qu'il y en a qui ont pris la job à coeur et qui ont fait beaucoup pour leur communauté mais grosso modo ils ont trop de pouvoir si on constate qu'ils sont élus avec à peine 5 à 15 % de participation au vote.
Mais la commission scolaire, revampée, restructurée demeure un bon outil. Un tournevis c'est toujours nécessaire, si les gens s'en servent mal, il vaut mieux leur apprendre à bien s'en servir avant de penser à le jeter. Est-ce que cela sera possible quand déjà le ministère en lui-même fonctionne comme une tour de Babel?.....reste à voir mais justement une structure entre lui et les écoles/parents demeurent fort possiblement une façon de réparer les dommages qui semblent sortir régulièrement de ce ministère.
écrit le 2 septembre 2011 mais me semble encore de mise en lisant cet article......: trop de chefs....c'est ça qui va tuer les commissions scolaires à la longue......
Réforme des commissions scolaires : la loi est adoptée
Le gouvernement de François Legault va de l’avant avec sa réforme des commissions scolaires en imposant un bâillon. En outre, il a présenté un amendement pour abolir les postes de commissaire dès la sanction de la loi.
Les députés étaient réunis en séance extraordinaire vendredi à l'Assemblée nationale pour étudier la loi sur la gouvernance scolaire.
Après avoir passé plus de 70 heures à examiner en détail le projet de loi, qui comporte 300 articles et modifie 80 lois existantes, les députés ont adopté le projet de loi peu après 3h samedi matin. Ils ont auparavant étudié en accéléré tous les articles du projet de loi.
Dans une lettre transmise à la présidence de l'Assemblée nationale, le premier ministre François Legault avait confirmé mercredi la tenue de ces séances extraordinaires pour "compléter le processus d'étude du projet de loi no 40".
Le texte de loi déposé à l’Assemblée nationale par le ministre de l'Éducation, Jean-François Roberge, en octobre 2019 prévoit une série de changements dans la Loi sur l’instruction publique et la gouvernance scolaire, dont la transformation des commissions scolaires en centres de services, l’abolition des élections scolaires dans les districts francophones et un pouvoir plus important accordé aux comités de parents dans la direction des futurs centres de services.
Le ministre Roberge a ajouté un amendement, vendredi après-midi, pour abolir les postes de commissaire dès la sanction de la loi plutôt que le 29 février comme prévu initialement. Cela pourrait avoir pour effet d'enlever tous les pouvoirs des commissaires dès samedi.
Accusant les partis d'opposition de multiplier les mesures dilatoires en commission parlementaire pour retarder l’adoption de la loi, le ministre Roberge avait affirmé vendredi dernier qu'il n'hésiterait pas à recourir au bâillon pour remplir cet engagement envers les Québécois.
La suite de l'article :
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/15 ... aordinaire
Le gouvernement de François Legault va de l’avant avec sa réforme des commissions scolaires en imposant un bâillon. En outre, il a présenté un amendement pour abolir les postes de commissaire dès la sanction de la loi.
Les députés étaient réunis en séance extraordinaire vendredi à l'Assemblée nationale pour étudier la loi sur la gouvernance scolaire.
Après avoir passé plus de 70 heures à examiner en détail le projet de loi, qui comporte 300 articles et modifie 80 lois existantes, les députés ont adopté le projet de loi peu après 3h samedi matin. Ils ont auparavant étudié en accéléré tous les articles du projet de loi.
Dans une lettre transmise à la présidence de l'Assemblée nationale, le premier ministre François Legault avait confirmé mercredi la tenue de ces séances extraordinaires pour "compléter le processus d'étude du projet de loi no 40".
Le texte de loi déposé à l’Assemblée nationale par le ministre de l'Éducation, Jean-François Roberge, en octobre 2019 prévoit une série de changements dans la Loi sur l’instruction publique et la gouvernance scolaire, dont la transformation des commissions scolaires en centres de services, l’abolition des élections scolaires dans les districts francophones et un pouvoir plus important accordé aux comités de parents dans la direction des futurs centres de services.
Le ministre Roberge a ajouté un amendement, vendredi après-midi, pour abolir les postes de commissaire dès la sanction de la loi plutôt que le 29 février comme prévu initialement. Cela pourrait avoir pour effet d'enlever tous les pouvoirs des commissaires dès samedi.
Accusant les partis d'opposition de multiplier les mesures dilatoires en commission parlementaire pour retarder l’adoption de la loi, le ministre Roberge avait affirmé vendredi dernier qu'il n'hésiterait pas à recourir au bâillon pour remplir cet engagement envers les Québécois.
La suite de l'article :
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Lettre ouverte aux enseignants: pour la loi sur la gouvernance scolaire
Monique Drapeau
Enseignante retraitée
Cette affirmation va en faire bondir plus d’un, surtout dans le contexte explosif actuel, mais avant de réagir, je vous demanderais de lire ce qui suit.
Premièrement, j’ai été enseignante pendant plus de 30 ans et maintenant à la retraite.
Très active dans le milieu, j’ai adoré mon métier que je considère comme hautement respectable pour toute la richesse qu’il apporte socialement. Le bien-être des enfants et des enseignant.e.s m’importe grandement et, de grâce, dispensez-moi de toute politicaillerie…
Le noyau de cette loi est la décentralisation des pouvoirs vers les écoles… un rêve que je chérissais depuis nombre d’années et pour cause ! Si vous saviez le nombre de fois qu’on a dû se battre, mes collègues et moi-même, pour que la commission scolaire réponde à nos besoins. Des exemples ?
• Maux de tête chez le personnel, toux chez les élèves : demande d’analyse au niveau de moisissures et ce qui s’en suit, une décontamination. Résultat : inaction de la commission scolaire pendant des mois jusqu’à ce qu’un journaliste s’en mêle. Nous sommes devenus alors la priorité numéro 1. Notre école était infestée de champignons.
• La fameuse température dans nos classes régie par la commission scolaire. Nous n’avions aucun contrôle. Des fois, on gelait et d’autres fois, les classes étaient surchauffées en hiver où il me fallait ouvrir les fenêtres… belle économie d’énergie !
• Demande d’accompagnement pour un élève présentant une multitude de problèmes neurologiques, colérique, dyspraxique et suivi en psychiatrie. Je n’étais pas du genre à demander souvent de l’aide, mais là, c’était essentiel pour la survie de ma classe et les besoins de cet enfant ! Ma directrice m’avait bien avertie que la personne de la commission scolaire s’occupant du dossier EHDAA (élèves handicapés et élèves en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage) n’accordait pas facilement d’accompagnement et qu’il fallait que je me prépare à la confronter en indiquant tout ce que j’avais fait pour cet enfant. Lors de la rencontre, je déballe le tout, mais elle n’était pas encore convaincue jusqu’à ce que je lui demande la question suivante : « Où investissez-vous l’argent accordé au dossier des EHDAA ? » Ah ben, deux semaines plus tard je recevais un accompagnateur…
Je pourrais continuer comme ça longtemps, mais l’essentiel à retenir est que lorsque nous travaillons au sein d’un milieu qui a un pouvoir décisionnel, la nécessité de se battre pour se faire comprendre s’estompe puisque tous les acteurs sont conscients des besoins existants.
Le fait de rapatrier le pouvoir décisionnel entre les mains des directions et des enseignant.e.s ne peut être que bénéfique pour tous ceux qui œuvrent auprès des enfants et, conséquemment, pour les enfants eux-mêmes.
De plus, que les commissions scolaires deviennent des centres de services est tout à fait pertinent.
Actuellement, vous vivez une situation de changement comme certains ou moi-même l’avons vécue pendant la réforme des années 2000. Le même scénario se répète : une réforme de la part du gouvernement soulève à la fois emballement et inquiétude dans le système d’éducation, les syndicats s’en mêlent et dans ce cas-ci, les directions de commissions scolaires, tsunami de négativisme, envoi de pamphlets de la part des syndicats aux enseignants leur indiquant LEUR façon de penser et les actions à prendre, forte pression entre collègues pour que tous se rallient, protestations et finalement une atmosphère super déprimante, et ce, pour quelques années…Comme si vous aviez besoin de ça en plus de tout le travail que vous avez à accomplir !
Les gens qui rouspètent le plus actuellement sont ceux dont le pouvoir est en train de leur glisser entre les doigts.
Par leurs protestations, est-ce que les directions des commissions scolaires pensent vraiment à vous, aux enfants, ou à leur perte de pouvoir ? Est-ce que sous le couvert d’un affaiblissement d’une soi-disant autonomie professionnelle les syndicats vous défendent vraiment ou pensent-ils à leurs propres intérêts ? N’êtes-vous pas en train de passer à côté d’une chance de vous réapproprier ce qui vous revient ?
Ce que je lis sur les réseaux sociaux ou dans les journaux me fait prédire qu’avec tout ce tollé, l’opinion publique ne sera peut-être pas de votre côté. Les plaintes et les chicanes ne sont pas très rassembleuses et pas trop invitantes pour le choix d’une carrière dans l’enseignement…
Le changement fait peur, mais quand on y est bien préparé, c’est emballant ! Lors de cette réforme des années 2000, j’ai eu la chance de recevoir une formation en profondeur puisque j’ai été coauteure d’un matériel didactique selon le nouveau programme. Après avoir terminé ce contrat passionnant, je suis revenue enseigner et j’ai bien réalisé que les profs autour de moi n’avaient pas reçu assez de formation et s’en plaignaient grandement. La réforme allait de tout bord tout côté, chacun interprétant le tout à sa guise. Magnifique bordel !
Dans ce cas-ci, la formation de 30 heures m’apparaît essentielle si vous voulez tous être sur la même longueur d’onde. On y discuterait sûrement entre collègues, direction et formateur.trice de toutes les nouvelles possibilités qu’une telle passation de pouvoirs apporte à l’équipe-école et, tout en identifiant les besoins propres à notre milieu, trouver les moyens et ressources pour les combler. Plus de stagnation, mais bien de l’action et ça, c’est emballant !
Pour ce que sont les syndicats, je les trouve formidables en ce qui a trait à la défense de nos conditions de travail (salaire, congés, parité, etc.), mais pour tout ce qui touche à la pédagogie et à notre autonomie professionnelle, qui de mieux placé que les enseignant.e.s eux-mêmes pour en parler !
De continuellement être représentés par des personnes revendicatrices et négatives n’aide en rien notre image, et de penser et parler en notre nom nous limite dans notre expression et notre autonomie… Aujourd’hui retraitée, j’ai la liberté de dire ce que je pense ouvertement. En vous réappropriant le pouvoir qui vous revient, vous l’aurez également.
Je vous souhaite d’avoir confiance et d’exploiter toutes les nouvelles possibilités qui s’offrent à vous à travers cette décentralisation des pouvoirs. Que le meilleur pour vous et vos élèves !
https://www.lapresse.ca/debats/opinions ... olaire.php
Monique Drapeau
Enseignante retraitée
Cette affirmation va en faire bondir plus d’un, surtout dans le contexte explosif actuel, mais avant de réagir, je vous demanderais de lire ce qui suit.
Premièrement, j’ai été enseignante pendant plus de 30 ans et maintenant à la retraite.
Très active dans le milieu, j’ai adoré mon métier que je considère comme hautement respectable pour toute la richesse qu’il apporte socialement. Le bien-être des enfants et des enseignant.e.s m’importe grandement et, de grâce, dispensez-moi de toute politicaillerie…
Le noyau de cette loi est la décentralisation des pouvoirs vers les écoles… un rêve que je chérissais depuis nombre d’années et pour cause ! Si vous saviez le nombre de fois qu’on a dû se battre, mes collègues et moi-même, pour que la commission scolaire réponde à nos besoins. Des exemples ?
• Maux de tête chez le personnel, toux chez les élèves : demande d’analyse au niveau de moisissures et ce qui s’en suit, une décontamination. Résultat : inaction de la commission scolaire pendant des mois jusqu’à ce qu’un journaliste s’en mêle. Nous sommes devenus alors la priorité numéro 1. Notre école était infestée de champignons.
• La fameuse température dans nos classes régie par la commission scolaire. Nous n’avions aucun contrôle. Des fois, on gelait et d’autres fois, les classes étaient surchauffées en hiver où il me fallait ouvrir les fenêtres… belle économie d’énergie !
• Demande d’accompagnement pour un élève présentant une multitude de problèmes neurologiques, colérique, dyspraxique et suivi en psychiatrie. Je n’étais pas du genre à demander souvent de l’aide, mais là, c’était essentiel pour la survie de ma classe et les besoins de cet enfant ! Ma directrice m’avait bien avertie que la personne de la commission scolaire s’occupant du dossier EHDAA (élèves handicapés et élèves en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage) n’accordait pas facilement d’accompagnement et qu’il fallait que je me prépare à la confronter en indiquant tout ce que j’avais fait pour cet enfant. Lors de la rencontre, je déballe le tout, mais elle n’était pas encore convaincue jusqu’à ce que je lui demande la question suivante : « Où investissez-vous l’argent accordé au dossier des EHDAA ? » Ah ben, deux semaines plus tard je recevais un accompagnateur…
Je pourrais continuer comme ça longtemps, mais l’essentiel à retenir est que lorsque nous travaillons au sein d’un milieu qui a un pouvoir décisionnel, la nécessité de se battre pour se faire comprendre s’estompe puisque tous les acteurs sont conscients des besoins existants.
Le fait de rapatrier le pouvoir décisionnel entre les mains des directions et des enseignant.e.s ne peut être que bénéfique pour tous ceux qui œuvrent auprès des enfants et, conséquemment, pour les enfants eux-mêmes.
De plus, que les commissions scolaires deviennent des centres de services est tout à fait pertinent.
Actuellement, vous vivez une situation de changement comme certains ou moi-même l’avons vécue pendant la réforme des années 2000. Le même scénario se répète : une réforme de la part du gouvernement soulève à la fois emballement et inquiétude dans le système d’éducation, les syndicats s’en mêlent et dans ce cas-ci, les directions de commissions scolaires, tsunami de négativisme, envoi de pamphlets de la part des syndicats aux enseignants leur indiquant LEUR façon de penser et les actions à prendre, forte pression entre collègues pour que tous se rallient, protestations et finalement une atmosphère super déprimante, et ce, pour quelques années…Comme si vous aviez besoin de ça en plus de tout le travail que vous avez à accomplir !
Les gens qui rouspètent le plus actuellement sont ceux dont le pouvoir est en train de leur glisser entre les doigts.
Par leurs protestations, est-ce que les directions des commissions scolaires pensent vraiment à vous, aux enfants, ou à leur perte de pouvoir ? Est-ce que sous le couvert d’un affaiblissement d’une soi-disant autonomie professionnelle les syndicats vous défendent vraiment ou pensent-ils à leurs propres intérêts ? N’êtes-vous pas en train de passer à côté d’une chance de vous réapproprier ce qui vous revient ?
Ce que je lis sur les réseaux sociaux ou dans les journaux me fait prédire qu’avec tout ce tollé, l’opinion publique ne sera peut-être pas de votre côté. Les plaintes et les chicanes ne sont pas très rassembleuses et pas trop invitantes pour le choix d’une carrière dans l’enseignement…
Le changement fait peur, mais quand on y est bien préparé, c’est emballant ! Lors de cette réforme des années 2000, j’ai eu la chance de recevoir une formation en profondeur puisque j’ai été coauteure d’un matériel didactique selon le nouveau programme. Après avoir terminé ce contrat passionnant, je suis revenue enseigner et j’ai bien réalisé que les profs autour de moi n’avaient pas reçu assez de formation et s’en plaignaient grandement. La réforme allait de tout bord tout côté, chacun interprétant le tout à sa guise. Magnifique bordel !
Dans ce cas-ci, la formation de 30 heures m’apparaît essentielle si vous voulez tous être sur la même longueur d’onde. On y discuterait sûrement entre collègues, direction et formateur.trice de toutes les nouvelles possibilités qu’une telle passation de pouvoirs apporte à l’équipe-école et, tout en identifiant les besoins propres à notre milieu, trouver les moyens et ressources pour les combler. Plus de stagnation, mais bien de l’action et ça, c’est emballant !
Pour ce que sont les syndicats, je les trouve formidables en ce qui a trait à la défense de nos conditions de travail (salaire, congés, parité, etc.), mais pour tout ce qui touche à la pédagogie et à notre autonomie professionnelle, qui de mieux placé que les enseignant.e.s eux-mêmes pour en parler !
De continuellement être représentés par des personnes revendicatrices et négatives n’aide en rien notre image, et de penser et parler en notre nom nous limite dans notre expression et notre autonomie… Aujourd’hui retraitée, j’ai la liberté de dire ce que je pense ouvertement. En vous réappropriant le pouvoir qui vous revient, vous l’aurez également.
Je vous souhaite d’avoir confiance et d’exploiter toutes les nouvelles possibilités qui s’offrent à vous à travers cette décentralisation des pouvoirs. Que le meilleur pour vous et vos élèves !
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