Connaisence générale Histoire du calendrier

Votre tribune, la parole est à vous! Débattez d'idées, d'opinions, de sujets chauds de l'actualité ... bref place aux discussions.
Voyeur23
Magicien des Mots
Messages : 4634
Inscription : jeu. avr. 03, 2003 1:00 am

Message par Voyeur23 »

LE CALENDRIER

. La plus ancienne mesure du temps, chez les habitants du Latium, fut le mois lunaire.
A l'époque de la fondation de Rome (753 av. J.-C.), les Albains avaient une année de dix mois dont se servirent les premiers Romains.


Martius

Aprilis

Maïus

Junius

Quintilis

Sextilis

September

October

November

December


Ces mois semblent n'avoir été désignés d'abord que par les termes de premier, second, etc., jusqu'à dixième.
Puis, on en dédia quelques-uns à des divinités.
Le premier fut consacré à Mars, dieu de la guerre, dont il prit le nom; le second à Aperta, surnom d'Apollon; le troisième à Maïus, nom vulgaire de Jupiter optimus maximus; le quatrième à Junon, épouse de Jupiter. Les autres gardèrent, au moins alors, leur nom d'ordre numéral.
Ces dix mois, parmi lesquels quatre sont de 31 jours et six de 30, formaient une année de 304 jours.
Plusieurs auteurs disent qu'on ajoutait, après le dernier, autant de jours qu'il en fallait pour égaler l'année solaire, mais que ces jours n'eurent d'abord pas de nom. Puis on en fit deux mois, qui se trouvèrent, après décembre, les deux derniers de l'année. L'un de ces deux nouveaux mois fut bientôt placé le premier, avant martius et appelé januarius parce qu'il était consacré à Janus, le plus ancien roi du Latium et dieu de la paix. L'autre, februarius, resta d'abord après le mois december. Tous les mois reçurent un nombre de jours impair: les Romains superstitieux de cette époque croyaient que le nombre impair portait bonheur.
On eut ainsi :


Januarius

Martius

Aprilis

Maïus

Junius

Quintilis

Sextilis

September

October

November

December

Februarius



Comme le total de ces mois donnait 354 jours et que le nombre pair était réputé fatal, on voulut, pour la même raison qu'on avait fait les mois impairs, donner aussi à l'année 355 jours. Pour cela, on en ajouta un au dernier mois qui, de 27, en eut forcément 28, et dès lors, à cause de ce chiffre pair, fut réputé mois fatal. Il fut consacré à Febro, dieu des morts dans les enfers, d'où son nom de februarius, fut un mois de deuil, feber, pendant lequel on faisait les februalia (februare, purifier), purifications en l'honneur des morts, et prit aussi la réputation de mois des maladies (febris, fièvre). D'anciennes gravures, symbolisant les mois romains, représentent januarius par le dieu Janus, à deux faces, tenant à la main une clef; quintilis par des moissonneurs; october par des vendangeurs, et februarius par un malade assis devant un foyer ardent.
Mieux valait sans doute, dans la pensée des vieux Romains, qu'un seul mois fût de mauvais augure, plutôt que l'année entière.

Vers l'an 400 de Rome, februarius fut transporté entre januarius et martius et devint le second mois.
L'année, dont le début avait d'abord été vers l'équinoxe de printemps, commença alors au solstice d'hiver ou à peu près. Cette année de 355 jours égalait la durée, à un jour près, des années lunaires qui étaient de 354 jours. Comme elle était plus courte que l'année solaire sur laquelle se basaient les agriculteurs pour leurs travaux - et l'on sait quelle importance avait l'agriculture sous les premiers Romains - on essaya (Numa d'après Tite-Live; les Décemvirs, selon d'autres), par des intercalations, de la faire coïncider avec les saisons.

Dans ce but fut établi le cycle de quatre années, au cours desquelles on devait ajouter, de deux en deux ans, un treizième mois, tantôt de 23 jours, placés entre le 24 et le 25 février, tantôt de 22 seulement, intercalés entre le 23 et le 24. Ce mois fut appelé merkedonius, parce que, croit-on, les mercenaires étaient payés à ce moment. Les jours qui restaient de février, quatre dans le premier cas, cinq dans le second, étaient considérés comme appartenant au mois intercalé, en sorte que février n'avait, ces années-là, que 23 ou 24 jours, et le mois merkedonius 27.
Dans ce cycle de quatre années, la première était de 355 jours, la seconde de 355 + 22 = 377; la troisième de 355 et la quatrième, de 355 + 23 = 378 jours.
Ce nouvel arrangement donnait, pour les quatre années du cycle, une somme de 1465 jours, alors que quatre années réelles n'en font que 1461. Il y avait donc un excès de quatre jours.
De trop courte, l'année était devenue trop longue.

Dans l'espoir d'y remédier, les Décemvirs adoptèrent, en 450 av. J.-C., l'octaëtéride de Cléostrate de Tenedos, période de huit ans, d'après laquelle, pendant une période de trois octaëtérides, on ne devait intercaler, au lieu de six, que cinq mois de 22 jours. Comme l'excès était de quatre jours en quatre ans, il arrivait à être, pendant trois octaëtérides, c'est-à-dire en vingt-quatre ans, de vingt- quatre jours. En supprimant, pendant cette période, un mois de vingt-deux jours, il restait encore deux jours de trop. Pour corriger cet excédent lui-même, les pontifes furent chargés d'assigner au mois merkedonius le nombre de jours requis pour maintenir la concordance entre l'année civile et l'année vraie.

Mais ils le firent d'une façon arbitraire, au gré de leurs intérêts et de ceux de leurs amis, en vue des élections et des magistratures, si bien que le désordre, au lieu de cesser, augmenta dans de telles proportions qu'en 708 de la fondation de Rome, 46 avant Jésus-Christ, l'équinoxe civil différait de l'astronomique d'une durée d'environ trois mois. Les vendanges avaient lieu au mois de janvier. C'est alors que Jules César, dictateur et grand pontife, opéra sa célèbre réforme.


LA REFORME JULIENNE
Après avoir appelé d'Alexandrie à Rome le savant astronome égyptien Sosigènes, pour s'éclairer de sa science, Jules César commença par ajouter à l'année courante, 708 de Rome, 46 avant J.-C., en plus du mois de 23 jours, intercalé cette année-là, deux autres mois, entre novembre et décembre, l'un de 33, l'autre de 34 jours, afin de regagner le retard. Il en résulta une année de 455 jours, connue sous le nom d'année de confusion.
Ensuite il déclara, toujours d'après le conseil de Sosigènes, que l'année, désormais réglée principalement sur le cours du soleil, aurait 365 jours, et que, comme il restait un excédent évalué à 6 heures, ce qui donnait 24 heures en 4 ans, on ajouterait, chaque quatrième année, un jour de plus. Placé après le 24 février, appelé dans le calendrier romain sexto ante calendas martii, ce jour fut nommé bis sexto ante calendas martii ce qui lui fit donner le nom qu'il porte encore aujourd'hui, de jour bissextile, et à l'année qui le contient, celui d'année bissextile. Les 10 jours dont l'année nouvelle surpassait l'ancienne de 355, furent distribués parmi les mois qui eurent alors 30 ou 31 jours alternativement, sauf février qui, de 30 les années bissextiles, n'en eut que 29 les années ordinaires.
On eut ainsi la répartition suivante :


Januarius

Februarius

Martius

Aprilis

Maïus

Junius

Julius

Sextilis

September

October

November

December


Comme cette correction avait été opérée par Jules César, on donna, en 716 de Rome, sur la proposition d'Antoine, alors consul avec César, le nom de Julius au mois quintilis. La réforme elle-même prit le nom de réforme julienne et le calendrier issu d'elle, celui de calendrier julien.
Cette réforme fut d'abord mal appliquée. Les pontifes intercalèrent une année bissextile, non pas tous les quatre, mais tous les trois ans. Au bout de 36 ans, on avait intercalé 12 années bissextiles où il n'en fallait que 9. Heureusement on s'en aperçut. Auguste, qui régnait alors, ordonna que pendant douze ans on ne fît aucune année bissextile, et ainsi la réforme julienne reprit sa justesse.

En récompense de ce service, le Sénat romain décréta, en 746 de Rome, 8 av. J.-C., que, comme on avait donné à quintilis le nom de Julius, on donnerait à sextilis celui d'Augustus. Et la flatterie s'en mêlant, on persuada à Auguste que, n'étant lui-même en rien inférieur à César, son mois devait avoir autant de jours que le sien. On enleva donc à février, qui n'en retint que 28 et 29 les années bissextiles, un jour qu'on donna pour trente et unième à août. Puis, pour qu'il n'y eût pas de suite trois mois de 31 jours, on donna le trente et unième de septembre à octobre, et on fit de même pour le trente et unième de novembre qu'on transféra à décembre.
Le nombre de jours des mois ainsi que leurs noms n'ayant pas été changés depuis lors, sont arrivés à nous tels qu'ils étaient à la fin du règne d'Auguste :


Janvier
Février

Mars

Avril

Mai

Juin

Juillet

Août

Septembre

Octobre

Novembre

Décembre



Les Romains divisaient le mois en trois parties inégales, des calendes aux nones, des nones aux ides, et des ides à la fin du mois. Les nones tombaient le 5 ou le 7, selon les mois, et les ides, le 13 ou le 15. Cette division,qu'on pourrait croire arbitraire, remonte à l'époque très ancienne où les habitants du Latium comptaient le temps par lunes. Comme ce peuple était peu observateur, il n'avait pas, comme les Chaldéens, distingué la lunaison en ses quatre phases ou quartiers d'où sont sorties les semaines dont il n'usa pas.
Mais il avait au moins remarqué les deux principaux états de la lune, quand elle brille de tout son éclat et quand elle est complètement obscure. Le premier jour du mois, correspondant à la nouvelle lune, portait le nom de calendes, calendoe, que Plutarque fait dériver de celare, cacher, parce qu'alors la lune se cache, devient invisible à cause de son obscurité. On fit aussi venir ce mot, plus tard, du grec kalein, d'où le verbe latin calare, convoquer, parce que les pontifes, à partir des premiers temps de la République romaine, convoquaient le peuple pour lui annoncer combien il y avait de jours avant les nones, et quelles fêtes dans le mois.

A la pleine lune étaient les ides, du mot étrusque iduare, diviser, parce que ce jour divisait le mois en deux parties. Les mois lunaires étant pleins ou caves, les ides étaient placées, pour les plus longs, au 15, moitié de 30, et, pour les plus courts, au 13. Le 14 aurait mieux divisé les mois caves, ordinairement de 29 jours, mais c'était un nombre pair, donc de mauvais augure, et on préféra le 13. Il était ensuite facile de fixer les nones qui, étant le neuvième jour avant les ides, devaient se trouver le 7 quand les ides étaient le 15, et le 5 quand elles étaient le 13.

Les nones étaient importantes, car c'était le premier jour de la foire ou marché qui durait jusqu'aux ides. Il ne faut pas chercher, dans le calendrier des derniers siècles de Rome, une alternance rigoureuse de mois ayant les ides au 15, puis au 13, car ces dates ont été dérangées plusieurs fois.
Les Romains comptaient les jours, non pas en les ajoutant, comme nous, les uns aux autres : 1,2 , 3, 4, etc., mais en décomptant, des calendes aux nones, des nones aux ides, et des ides aux calendes suivantes, 5è 4è, 3è avant les nones, ou avant les ides ou avant les calendes.
Cet usage n'est pas à décrier, car les jours importants étant ceux des nones, jour de marché, des ides et des calendes, on les avait davantage présents à l'esprit en disant : 5è, 4è, 3è avant les nones, ou 3è avant les ides, ou veille des calendes, surtout aux premiers âges d'un peuple inculte qui n'avait d'autre almanach que sa mémoire.

Les fêtes étaient nombreuses chez les Romains, et s'augmentèrent encore dans les derniers siècles par l'introduction à Rome des cultes étrangers. Il y avait non seulement des fêtes religieuses, mais aussi des fêtes civiles. Parmi celles-ci il faut mentionner les Januales, qui commençaient le 1er janvier; les Quirinales, 17 février, célébrées sur le mont Quirinal, en l'honneur de Romulus qui avait un temple sur cette colline; les Faunales et les Paganales, fêtes rustiques; les saturnales à partir du 17 décembre, Commémoratives de l'âge d'or.

Les principales fêtes religieuses étaient les Robigales, 25 avril, et les Ambarvales, en avril également (ambire), sorte de rogations pour la prospérité des fruits de la terre; Cereales en l'honneur de Cérès; les Hilaries, fête de Cybèle, 12 avril, 1er mai et 19 novembre; les Lupercales, fête extravagante en l'honneur de Pan; les Matronales, 1er mars, consacrées à Mars, Junon et Licile; les Minervales, en mars; les Martiales, les Compitales etc. En outre de nombreux jours étaient dédiés à des dieux, à des déesses, ou à des anniversaires historiques.

Les Romains se servaient encore, pour marquer les jours d'assemblée et de marché, de huit lettres, A, B, C, D, E, F, G, H, appelées nondinales (nonadies), parce que la même lettre revenait, en la comptant elle-même, le neuvième jour.
Enfin, ils comptaient les années à partir de la fondation de Rome, 753 avant J.-C. (ab urbe condita, a. u. c.). C'est l'ère romaine. Avec les conquêtes, ils imposèrent aux peuples soumis d'autres ères, par exemple l'ère d'Auguste en égypte, l'ère d'Espagne dans ce pays.
.




--------------------------------------------------------------------------------

Extrait de "la Question du Calendrier" par Chauve Bertrand, édit. la renaissance du livre, 1920.

Velero
Seigneur de la Causerie
Messages : 6587
Inscription : mer. avr. 02, 2003 1:00 am

Message par Velero »

Super intéressant!

Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage.  (Jean de la Fontaine)


mariami
Seigneur de la Causerie
Messages : 6527
Inscription : dim. oct. 19, 2003 12:00 am

Message par mariami »

Merci voyeur.  Très intéressant.  Avec ces changements, Jésus n'est pas né un 25 décembre mais il paraîtrait en août!

Peux-tu faire la recherche pourquoi on le fête le 25 décembre?  Est-ce trop compliqué?

 











https://groups.msn.com/photographeenherbe

















C'est grand la mort...il y a plein de vie là
dominicbenjamin1
Illustre Pie
Messages : 266
Inscription : dim. juin 01, 2003 12:00 am

Message par dominicbenjamin1 »

Juste pour faire allusion a qu'est-ce que tu dit mariami,

oui tu as raison pour Jésus, mais l'histoire a cette époque est presque inconnu. sauf que pour nous Jésus est né le 25 Décembre, mais s'il est né le 25 AOUT pkoi sur les lignes du temps l'an 0 c'est la NAISSANCE de Jésus, sa devrai etre un 1er janvier pour faire commencer l'année non ???

Dominic Benjamin

Mon site personnel www.dominicbenjamin.com
Avatar de l’utilisateur
Lucky Luke
Immortel du Domaine
Messages : 14383
Inscription : mer. nov. 26, 2003 1:00 am

Message par Lucky Luke »

Pour ce qu'il est de l'origine de la fête de Noël

allez visiter  http://www.joyeuse-fete.com/joyeux-noel ... igine.html .

Merci voyeur très intéressant cette histoire du calendrier
Répondre

Revenir à « LA TRIBUNE »