Info moderato
Mario Girard
collaboration spéciale, La Presse
Depuis le début des grands conflits mondiaux d'il y a deux ans, plusieurs ont renoué avec l'information. Et depuis, plusieurs sont devenus accros. Mais comme chaque tendance a toujours son contraire, d'autres mènent leur vie en assurant un contrôle de l'information dans leur quotidien.
George W. Bush consomme très peu d'information, se contentant de se la faire résumer par un employé de son service des communications. C'est lui qui l'a dit. Jean Chrétien, du temps qu'il était premier ministre, regardait très peu les nouvelles télévisées de fin de soirée de peur de troubler son sommeil. C'est Aline qui l'a dit. Elle l'a confié à Patrice Roy dans un documentaire diffusé à Radio-Canada peu avant les Fêtes. Si deux chefs d'État, pour des raisons diverses, préfèrent fermer à l'occasion l'éléphantesque valve de l'information dans leur vie, qu'en est-il du commun des mortels?
Le contrôle de l'information dans notre quotidien est une démarche qu'on intègre à notre vie, mais il arrive que le contraire soit possible. Certains ont choisi un mode de vie qui a le dernier mot sur l'information. Claude Arbour est naturaliste. Il est le créateur de la Fondation naturaliste du lac Villiers et l'auteur de l'ouvrage Sentiers sauvages. Pour mener à bien ses recherches, il vit depuis 22 ans en pleine forêt, avec sa femme et ses deux enfants, dans une maison sans électricité située à 75 kilomètres au nord de Saint-Michel-des-Saints. Quand arrive l'hiver et le départ des voisins estivaux, Claude Arbour connaît alors le silence de la nature. Pendant six semaines, au printemps et à l'automne, pendant le gel ou le dégel du lac, aucun moyen de transport n'est possible. La famille Arbour est alors coupée de tout contact.
«Longtemps, notre seule source d'information fut la radio, qu'on pouvait faire fonctionner avec des piles. Lorsque les garçons ont atteint l'adolescence, on a rajouté un téléviseur, qui fonctionnait grâce à une génératrice. Évidemment, le temps était compté. Mais depuis le départ de nos fils partis étudier en ville, ma femme et moi avons mis un frein à tout cela. C'est très rare qu'on regarde la télé. On préfère lire des bouquins ou des articles dans des magazines spécialisés qu'on repère l'été et qu'on se garde pour l'hiver.»
Cet homme des bois nouveau genre, qui préfère de loin se préoccuper du sort des balbuzards pêcheurs que des faits divers, se sent-il déconnecté pour autant? «Comme on ne s'intéresse qu'aux gros événements et qu'on a beaucoup de temps pour y réfléchir, on arrive à mieux les analyser. Quand tu te retrouves avec des amis pour en discuter, tu te rends compte que tu arrives avec une opinion unique, très différente des autres et qui est plus nuancée. J'ai remarqué que les autres partagent souvent la même opinion alors que la mienne est plus personnelle.»
Soeur Marie-Paul est, depuis maintenant 14 ans, religieuse à l'abbaye Sainte-Marie des Deux-Montagnes, une communauté contemplative qui rassemble une quarantaine de moniales bénédictines. «Quand je suis entrée ici, nous étions totalement coupées de toutes sources d'information, si bien que pendant de nombreuses années, je ne savais pas qui était le premier ministre du Canada.»
Si certains monastères demeurent encore réticents à l'intrusion de l'information, celui de soeur Marie-Paul vient de connaître une petite révolution. Depuis quelque temps, grâce à l'ouverture d'esprit d'une nouvelle abbesse, l'information franchit doucement les limites de la clôture monastique. «Notre nouvelle abbesse croit que les religieuses doivent être au courant de ce qui se passe dans le monde pour bien accomplir leur rôle. Nous croyons qu'être renseignées nourrit nos prières», poursuit soeur Marie-Paul.
Cette petite révolution a évidemment causé tout un choc aux religieuses qui sont cloîtrées depuis 60 ans. L'information parvient maintenant de trois façons à l'abbaye. D'abord par quelques journaux, par l'Internet, que soeur Marie-Paul utilise pour renseigner son abbesse, mais aussi par la voie d'un rapporteur. Régulièrement en effet, un diplomate canadien à la retraite vient résumer et commenter l'actualité internationale aux religieuses, qui ne manquent pas de le bombarder de questions. «Comme nous ne sommes pas submergées par l'information, nous sommes avides d'approfondir nos connaissances. Il arrive qu'une religieuse apprenne de notre rapporteur des nouvelles d'un conflit déjà traité trois mois plus tôt. Nous sommes surprises d'apprendre que plus aucun média n'en parle mais que le conflit a toujours cours», raconte soeur Marie-Paul.
Soeur Marie-Paul est la soeur économe de sa communauté. Il lui arrive donc de sortir et d'aller dans les magasins. C'est là qu'elle jette un coup d'oeil sur les tabloïds. «Quand je vois ces titres, je me dis qu'il faut se demander ce que l'être humain doit faire avec cette information. C'est bien beau de savoir qu'il y a une détresse humaine, mais on doit se servir de cet éveil pour agir, pour l'intégrer à notre vie. Nous, quand sont arrivés les événements du 11 septembre, ou alors quand Bush a décidé d'attaquer l'Irak, notre rôle a été de nous tourner vers la prière. On a pris cette information et on l'a mise dans notre vie. C'est ce qu'on doit tous faire, il me semble.»
un peu long mais tres interressant
Info moderato
Le mercredi 18 février 2004
Se désintoxiquer
Mario Girard
collaboration spéciale, La Presse
«Il est très difficile de se couper de l'information de nos jours», croit fermement André-A. Lafrance, professeur au département des communications de l'Université de Montréal.
«D'abord, il faut faire une distinction entre l'information, qui est le contexte, et la nouvelle. Et malheureusement pour ceux qui veulent y échapper, la nouvelle est aujourd'hui partout. Elle se répand par les médias bien sûr, mais aussi par les voisins, les amis ou les collègues de travail. Même en écoutant la radio la plus débile, entre deux chansons débiles, l'animateur va faire une blague débile sur un sujet d'actualité.»
Son collègue André Caron, qui passe la semaine le nez dans les grandes théories communicationnelles, est un père de famille qui a longtemps fait le choix de se détacher de l'information quand arrivait le week-end. Pas de télé, pas de radio, pas de journaux. Le but était de favoriser les échanges familiaux et de trouver du temps pour s'adonner à d'autres choses. «C'est bien de s'offrir des périodes de jeûne. D'ailleurs, je le fais avec mes étudiants. Je leur interdis pendant une semaine de rechercher l'information, peu importe sa forme. Les deux ou trois premiers jours, ça va. Mais après cela, ils se rendent compte qu'ils doivent changer certains comportements. C'est fascinant de voir comment on développe toutes sortes de rituels autour de l'information pour marquer le temps et notre quotidien.»
Se désintoxiquer
Mario Girard
collaboration spéciale, La Presse
«Il est très difficile de se couper de l'information de nos jours», croit fermement André-A. Lafrance, professeur au département des communications de l'Université de Montréal.
«D'abord, il faut faire une distinction entre l'information, qui est le contexte, et la nouvelle. Et malheureusement pour ceux qui veulent y échapper, la nouvelle est aujourd'hui partout. Elle se répand par les médias bien sûr, mais aussi par les voisins, les amis ou les collègues de travail. Même en écoutant la radio la plus débile, entre deux chansons débiles, l'animateur va faire une blague débile sur un sujet d'actualité.»
Son collègue André Caron, qui passe la semaine le nez dans les grandes théories communicationnelles, est un père de famille qui a longtemps fait le choix de se détacher de l'information quand arrivait le week-end. Pas de télé, pas de radio, pas de journaux. Le but était de favoriser les échanges familiaux et de trouver du temps pour s'adonner à d'autres choses. «C'est bien de s'offrir des périodes de jeûne. D'ailleurs, je le fais avec mes étudiants. Je leur interdis pendant une semaine de rechercher l'information, peu importe sa forme. Les deux ou trois premiers jours, ça va. Mais après cela, ils se rendent compte qu'ils doivent changer certains comportements. C'est fascinant de voir comment on développe toutes sortes de rituels autour de l'information pour marquer le temps et notre quotidien.»
Le mercredi 18 février 2004
Découvrir le 11 septembre... 18 mois plus tard!
Mario Girard
collaboration spéciale, La Presse
Combien de fois avons-nous entendu dire que les événements du 11 septembre 2001 nous ont fait entrer de plein fouet dans le 21e siècle?
Il est vrai que d'un point de vue technologique, cette triste journée a eu ceci de particulier, le monde entier a vécu cet événement en même temps ou à peu près. En effet, quelques minutes après que le premier avion eut frappé l'une des tours, toutes les grandes chaînes de télé du monde diffusaient en boucle des images saisissantes. Tout le monde a eu la gorge serrée en même temps. Tout le monde? Pas tout à fait.
Michael Roach, un moine bouddhiste d'origine américaine, engagé dans une retraite fermée dans le désert de l'Arizona, a appris les événements que l'on sait plus d'un an et demi après leur déroulement. Du mois de mars 2000 au mois de juin 2003, ce New-Yorkais a vécu dans le silence et le retrait le plus total en compagnie de quatre autres moines. Trois mois avant la fin de la retraite, des proches ont décidé de raconter à Roach et ses collègues ce qui s'était passé le fameux 11 septembre 2001, de même que de les informer des guerres survenues en Afghanistan et en Irak.
«Les événements du 11 septembre prouvent plus que tout que j'ai eu raison de faire cette longue retraite afin de réfléchir à l'importance de la paix», a déclaré Micheal Roach en quittant sa retraite. Michael Roach poursuit ses études de haut niveau sur le bouddhisme et offre régulièrement des conférences sur la paix. Il est en ce moment en retraite
et vous quel place l'information joue t'il dans votre vie ????
moi rare une journée que je ne metterai pas le nez dans le journal , ou flaner un peu sur le net dans les sites d'actualités
sinon j'ai l,impression qu'il me manque quelque chose
je les écoute aussi souvent a la radio!!!
juste les bulletin télévisé , je peux passé beaucoup de temps sans les regarder ....pas que je n'aime pas c,est que j'en ressent moins le besoin ;) a moins bien sur qu'il arrive quelque chose genre le 11 septembre , la c'est tres facile de savoir ce que j'ai fait cette journée la ,
je l'ai passé devant la télé
moi rare une journée que je ne metterai pas le nez dans le journal , ou flaner un peu sur le net dans les sites d'actualités
sinon j'ai l,impression qu'il me manque quelque chose
je les écoute aussi souvent a la radio!!!
juste les bulletin télévisé , je peux passé beaucoup de temps sans les regarder ....pas que je n'aime pas c,est que j'en ressent moins le besoin ;) a moins bien sur qu'il arrive quelque chose genre le 11 septembre , la c'est tres facile de savoir ce que j'ai fait cette journée la ,
je l'ai passé devant la télé
cela fait réfléchir pour une accro de l'information comme moi.Cela me fruste quelquefois, comme ici par exemple quelqu'un met une nouvelle, un fait, comme le tien aujourd'hui mais on a pas le temps d'approfondir car le sujet disparait..........on a pas le temps d'approfondir, on aurait autre chose à dire, on voudrait d'autres points de vue mais dès le lendemain paf....on passe à autre chose...parfait reflet de notre vie de consommateur-qui-a-trop-de-choses-à-faire-et-à-voir......on devrait avoir un topic spécial un par semaine ou par 15 jours sur un gros dossier.........on joue aussi à celui ou celle qui propagera la nouvelle le premier......cela donne un petit caractère "in" d'être bien informé.
Il m'est déjà arrivé en vivant ailleurs d'être en recul de l'information et cela me manquait moins dans ce temps-là qu'aujourd'hui mais encore faut-il choisir comment être informé, avec la convergence l'information n'est plus libre......il n'y a que sur Internet que l'on peut lire entre les branches et encore là.......on manipule........
C'est très intéressant ces articles........wow apprendre le 11 sept. 18 mois après l'évènement.......difficile d'imaginer cela ici........mais cela replace certaines choses en perspective........de quoi au juste avons-ns besoin d'être informé...........et qu'est-ce qui est superflu = beau débat, on doit avoir chacun une réponses différente là-dessus.
Il m'est déjà arrivé en vivant ailleurs d'être en recul de l'information et cela me manquait moins dans ce temps-là qu'aujourd'hui mais encore faut-il choisir comment être informé, avec la convergence l'information n'est plus libre......il n'y a que sur Internet que l'on peut lire entre les branches et encore là.......on manipule........
C'est très intéressant ces articles........wow apprendre le 11 sept. 18 mois après l'évènement.......difficile d'imaginer cela ici........mais cela replace certaines choses en perspective........de quoi au juste avons-ns besoin d'être informé...........et qu'est-ce qui est superflu = beau débat, on doit avoir chacun une réponses différente là-dessus.
tuberale a écritcela fait réfléchir pour une accro de l'information comme moi.Cela me fruste quelquefois, comme ici par exemple quelqu'un met une nouvelle, un fait, comme le tien aujourd'hui mais on a pas le temps d'approfondir car le sujet disparait..........on a pas le temps d'approfondir, on aurait autre chose à dire, on voudrait d'autres points de vue mais dès le lendemain paf....on passe à autre chose...parfait reflet de notre vie de consommateur-qui-a-trop-de-choses-à-faire-et-à-voir......
le sujet disparait parce que plus personne s,en interesse ,je crois que quand une personne aime un topic et cotinue de l'alimenter , l'interet reste !! mais en meme temps meme si le topic est alimenté regulierement et que moi je n'aime pas le sujet ,je n'y retournerai pas !!
Citation :on devrait avoir un topic spécial un par semaine ou par 15 jours sur un gros dossier.........
hé c'est une bonne idée ca !!! ;)
Citation :on joue aussi à celui ou celle qui propagera la nouvelle le premier......cela donne un petit caractère "in" d'être bien informé.
heu ... ca! j'ai jamais remarqué ca!!
Citation :Il m'est déjà arrivé en vivant ailleurs d'être en recul de l'information et cela me manquait moins dans ce temps-là qu'aujourd'hui mais encore faut-il choisir comment être informé, avec la convergence l'information n'est plus libre......il n'y a que sur Internet que l'on peut lire entre les branches et encore là.......on manipule........
C'est très intéressant ces articles........wow apprendre le 11 sept. 18 mois après l'évènement.......difficile d'imaginer cela ici........mais cela replace certaines choses en perspective........de quoi au juste avons-ns besoin d'être informé...........et qu'est-ce qui est superflu = beau débat, on doit avoir chacun une réponses différente là-dessus.
oui et j'ai bien hate de voir les reponses des autres !!!
c'est vrai que c'est speciale de savoir 18 mois plus tard , quand la majorité des gens sur la planete l'a su à la minute pres !!!!
le sujet disparait parce que plus personne s,en interesse ,je crois que quand une personne aime un topic et cotinue de l'alimenter , l'interet reste !! mais en meme temps meme si le topic est alimenté regulierement et que moi je n'aime pas le sujet ,je n'y retournerai pas !!
Citation :on devrait avoir un topic spécial un par semaine ou par 15 jours sur un gros dossier.........
hé c'est une bonne idée ca !!! ;)
Citation :on joue aussi à celui ou celle qui propagera la nouvelle le premier......cela donne un petit caractère "in" d'être bien informé.
heu ... ca! j'ai jamais remarqué ca!!
Citation :Il m'est déjà arrivé en vivant ailleurs d'être en recul de l'information et cela me manquait moins dans ce temps-là qu'aujourd'hui mais encore faut-il choisir comment être informé, avec la convergence l'information n'est plus libre......il n'y a que sur Internet que l'on peut lire entre les branches et encore là.......on manipule........
C'est très intéressant ces articles........wow apprendre le 11 sept. 18 mois après l'évènement.......difficile d'imaginer cela ici........mais cela replace certaines choses en perspective........de quoi au juste avons-ns besoin d'être informé...........et qu'est-ce qui est superflu = beau débat, on doit avoir chacun une réponses différente là-dessus.
oui et j'ai bien hate de voir les reponses des autres !!!
c'est vrai que c'est speciale de savoir 18 mois plus tard , quand la majorité des gens sur la planete l'a su à la minute pres !!!!
tuberale a écrit
"on joue aussi à celui ou celle qui propagera la nouvelle le premier......cela donne un petit caractère "in" d'être bien informé. "
je m'excuse, je disais pas cela pour les gens du forum mais juste en général
oui je comprend ce que tu veux dire c'est vrai qu'il ya des gens comme ca !
"on joue aussi à celui ou celle qui propagera la nouvelle le premier......cela donne un petit caractère "in" d'être bien informé. "
je m'excuse, je disais pas cela pour les gens du forum mais juste en général
oui je comprend ce que tu veux dire c'est vrai qu'il ya des gens comme ca !