MAXIMA a écrit : 8 septembre - sortie de duos Jean-Pierre Ferland -
Et le 9 septembre - spectacle d'ouverture du Festival de la chanson de Granby - Marie-Élaine chantera.
Marie-Élaine Thibert s'amène par la grande porte
Michel Tassé
La Voix de l'Est
(Granby) En 2002, Marie-Élaine Thibert avait assisté à la finale des interprètes du Festival de la chanson. Et elle avait eu un gros coup de coeur pour Cassiopée, qui allait triompher.
«Je l'avais trouvée tellement bonne, tellement belle, explique Marie-Élaine à l'autre bout du fil. Je la regardais et je me disais: «Comment est-ce que je pourrais faire pour être aussi bonne qu'elle?» J'te dis, elle m'avait énormément impressionnée...»
Voyez-vous, la jeune femme, qui avait alors 20 ans, avait en plan de tenter sa chance au festival l'année suivante. Et elle voulait voir à quoi ressemblait le concours de Granby.
«J'ai toujours été fascinée par le Festival de la chanson. Écoute, il y a une tonne de beaux artistes que j'aime qui sont passés par Granby: Lynda Lemay, Isabelle Boulay, Pierre Lapointe, etc. Tu sais, je voulais vraiment tenter ma chance chez vous...»
Mais ce n'est finalement pas chez nous qu'elle a tenté sa chance en 2003. Non, elle a plutôt fait les auditions de Star Académie. Et on n'a pas besoin de vous raconter le reste de l'histoire.
Mercredi, Marie-Élaine sera l'invitée de la soirée d'ouverture du 41e Festival de la chanson. On a salué l'audace de Pierre Fortier lorsqu'il a annoncé la venue de Miss Thibert à Granby.
«J'ai été surpris par l'invitation de Pierre. Écoute, j'ai toujours respecté au plus haut point le Festival de la chanson, mais j'avais l'impression que les Académiciens n'étaient peut-être pas les bienvenus à Granby...»
Elle n'était pas dans le champ, avouons-le. En fait, prononcer les mots Star Académie valait généralement de gros yeux à quiconque osait le faire sur le site du festival. En invitant Marie-Élaine, Pierre Fortier reconnait simplement qu'il y a des artistes de talent qui sont passés par l'usine de fabrication de vedettes de Julie Snyder.
«Je comprends les réticences de certaines personnes par rapport à Star Académie, reprend Marie-Élaine, qui a déjà vendu plus de 500 000 albums depuis le début de sa carrière. Mais en même temps, c'est un concours au même titre que le Festival de la chanson et c'est un concours qui a permis de découvrir des artistes qu'on n'aurait peut-être pas découvert autrement.»
Comme elle, justement. Et honnêtement, il aurait été dommage qu'elle telle voix demeure inconnue du public.
Marie-Élaine... simplement
Marie-Élaine Thibert a remporté la finale féminine de Star Académie il y a six ans. Mais la plus grande victoire de l'interprète venue de LaSalle aura été, justement, de se débarrasser de l'étiquette SA.
«Aujourd'hui, je me sens totalement acceptée des gens de l'industrie, dit-elle. Tu vas rire, mais c'est lorsque j'ai commencé à être invitée par Radio-Canada que j'ai compris que je faisais vraiment partie de la gang. Je ne renierai jamais d'où je viens, je n'oublierai jamais ce que Star Académie a fait pour moi, mais je suis contente d'être devenue simplement Marie-Élaine, je suis contente qu'on ne parle plus de Marie-Élaine, de Star Académie. Cette crédibilité, j'ai travaillé fort pour l'obtenir.»
Elle a travaillé fort pour l'obtenir, mais c'est encore cette voix qui lui a permis de gagner ses galons. Et même les plus féroces adversaires deStar Académie sont obligés d'admettre que Marie-Élaine Thibert a un don particulier.
«Je me considère chanceuse. Au fil des ans, j'ai appris que la ligne qui sépare l'ombre et la lumière est très mince dans ce métier. Il faut avoir un certain talent, c'est sûr, mais il faut aussi être bien entouré, il faut avoir du timing, etc. Oui, je me considère chanceuse...»
Et elle tentera de pousser sa chance jusqu'en Europe avant longtemps. Son quatrième album, qui devrait sortir à la fin de l'hiver prochain, lui servira de carte de visite chez nos cousins français.
«Ça fait longtemps que je rêve à la France. Mais avant de penser à ça sérieusement, il fallait que je sois prête. J'ai pris de l'expérience, je suis beaucoup plus sûre de moi comme chanteuse et comme femme et je pense que je suis maintenant prête pour ce défi-là...»
Plus sûre d'elle, c'est clair. La première fois qu'on avait parlé à Marie-Élaine, c'était en janvier 2005, à la veille de son premier spectacle au Palace. L'auteur de ces lignes se rappelle encore que la chanteuse était accompagnée de son relationniste (pour une entrevue téléphonique!) et que le monsieur était venu à sa rescousse plus d'une fois pendant la conversation.
«Janvier 2005? Me semble que ça fait longtemps, ça! Écoute, j'étais une petite fille gênée qu'on venait de propulser à l'avant-scène, une petite fille gênée qui était loin d'être préparée à ça. Je m'en allais chanter au Palace mais, une couple d'années avant, je rêvais encore de faire le Festival de la chanson...»
Et elle le fera, finalement. Même que, mercredi soir, elle débarquera au festival par la grande porte.