Publié le 01 mars 2011 à 11h28 | Mis à jour à 14h21
Quebecor gérera le futur amphithéâtre de Québec
Pierre-André Normandin et Isabelle Mathieu
Le Soleil (Québec)
Quebecor gérera le futur amphithéâtre de Québec en plus d'y apposer son nom pour 25 ans. Le maire Régis Labeaume et le pdg Pierre-Karl Péladeau en ont fait l'annonce mardi après-midi.
Deux scénarios ont été élaborés avec et sans équipe de hockey. Sans équipe, Québécor paiera 33 millions $ pour apposer son nom sur le futur amphithéâtre pour les 25 prochaines années. Il versera également un loyer annuel de 3,15 millions $ pendant la même période.
Québec et Quebecor assumeront ensemble les risques financiers de la gestion de l'amphithéâtre. La Ville remboursera en effet la moitié de tout déficit «jusqu'à concurrence du montant du loyer». En échange, la Ville aura droit à seulement 15 % des bénéfices de l'édifice.
Si une équipe de hockey devait revenir à Québec, Quebecor paierait le nom de l'édifice 63,5 milions $. Le loyer passerait alors à 5 millions $. La Ville recevrait 10% des bénéfices «de l'exploitation des activités de spectacles».
Sans équipe de hockey, la maire Labeaume a évalué que, sur 25 ans, l'amphithéâtre coûtera 57,5 millions $ à la Ville de Québec. Advenant le retour des Nordiques, le remplacement du Colisée ne devrait plus être perçu comme une dépense, mais comme une source de revenu pour la capitale qui toucherait un bénéfice de 12 millions $.
Par une complexe démonstration mathématique, Labeaume en vient à dire que l'amphithéâtre coûtera 600 000 $ par année à la ville de Québec pendant 20 ans si aucune équipe ne vient y jouer. Avec le retour d'une équipe, la Ville dégagera plutôt des bénéfices de 5 millions $ par année.
Pour arriver à ces chiffres, le maire calcule à la fois le loyer de Quebecor, les revenus de la taxe de 4 $ sur les billets - 2,8 millions $ sans équipe, 4 millions $ avec - et les revenus de taxe par la construction d'un hôtel et d'un édifice à bureau près de l'amphithéâtre.
Retour des Nordiques
Le pdg de Quebecor Media cachait difficilement sa satisfaction en annonçant l'entente liant son entreprise à la Ville de Québec pour un quart de siècle.
«Il se passe quelque chose à Québec. Les choses bougent, les projets se succèdent et nous sommes fiers d'en faire partie», a déclaré Pierre-Karl Péladeau.
Quebecor Media dit souhaiter faire de cet amphithéâtre «un lieu phare du spectacle, du sport et de la culture» dont bénéficieront les citoyens de la Ville de Québec et de tout le Québec.
Pierre-Karl Péladeau s'est dit déterminé à ramener les Nordiques à Québec. Il a toutefois bien précisé qu'à l'heure actuelle, il ne dispose d'aucune garantie de la part de la Ligue nationale d'y parvenir.
«Pour y arriver, notre priorité est maintenant de poursuivre le développement d'une relation de confiance avec nos partenaires, dans le plus grand respect des pratiques d'affaires de la Ligue nationale de hockey», a indiqué M. Péladeau.
«En plus d'être une des plus belles villes au monde, Québec est la plus belle ville de hockey», a-t-il ajouté.
L'organisateur de la Marche Bleue Mario Roy et le président du groupe J'ai ma place Mario Bédard ont assisté, réjouis, à l'annonce.
Haute technologie
Pierre-Karl Péladeau a dit vouloir faire de l'amphithéâtre dont il sera le gestionnaire un lieu de haute technologie, suffisamment attirant pour déplacer les gens de Montréal.
«J'ai un bon espoir que les gens qui vivent à l'autre bout de la 20 ou de 40 viendront à Québec pour assister à des événements de nature internationale», a-t-il affirmé.
La négociation avec la Ville de Québec a été «difficile, mais juste», a commenté Pierre-Karl Péladeau.
«Je pense qu'il (Régis Labeaume) est allé chercher la dernière cenne en mettant en concurrence des grands groupes aux poches profondes», a glissé M. Péladeau, provoquant l'hilarité du maire.
Contribution sollicitée à nouveau
Le maire a profité de la conférence de presse pour solliciter à nouveau une contribution du gouvernement fédéral. Régis Labeaume enverra sous peu une série de documents à la ministre Josée Verner pour présenter la participation du privé, ce que les conservateurs réclament depuis l'automne avant de s'engager financièrement.
Une éventuelle participation d'Ottawa viendrait réduire à parts égales les contributions de la Ville de Québec et du gouvernement provincial, qui met 200 millions $ dans la construction.