Publié le 27 septembre 2010 à 07h46 | Mis à jour à 07h46
Occupation double 7
La madame a vu son ombre
Hugo Dumas
La Presse
Les bonnes vieilles traditions n'ont pas été brisées à Occupation double 7, qui se déposait hier soir à Whistler, en Colombie-Britannique: énormes noeuds de cravate chez les candidats, tatouages tribaux sur les épaules, plaquettes d'abdos, lunettes de stars, du mauvais français et quelques séances de pleurnichage (Jimmy a été le roi du Kleenex hier soir).
Et les rôles du soap à gros budget de TVA ont été distribués à la perfection: il y a la méchante (Judith), la trop naïve (Anastasia), la sosie des jumelles Villeneuve (JoÈve), la sosie de la fille des Pussycat Dolls (Magalie), le sosie de Ricky Martin (Terry) et celle au nom étrange qui parle très peu (Kÿlla). Ah oui, le fameux Jimmy, 23 ans, pompier de Varennes, danse au club 281. Hier soir, la rumeur sur son métier d'appoint grondait très fort (insérez ici une blague de tuyau). La photo de Jimmy apparaissait encore sur le site web de ce célèbre bar d'effeuilleurs de la rue Sainte-Catherine Est, au centre-ville de Montréal.
Sinon, ce qui a changé par rapport aux six saisons précédentes, c'est la méthode de sélection employée par «les six célibataires les plus séduisantes du Québec» , dixit l'animateur Pierre-Yves Lord, pour meubler la résidence des messieurs. Sur un tapis rouge arrosé par une forte pluie et enveloppé d'une brume mystérieuse, les filles ont repêché leurs prétendants sans jamais voir leur binette - un écran cachait les gars et ne projetait que leurs ombres.
Par contre, les Hugo et autres Jean-Philippe ont pu vendre leur salade et les demoiselles ont donc dû décrypter des discours ressemblant dangereusement à des exposés oraux de troisième secondaire. «Quand que ça va mal, tsé.»
Cette pêche à l'aveugle contrevient à toutes les règles d'OD, une téléréalité basée uniquement sur les apparences comme la grosseur des biceps et la blancheur des canines. Cinq chanceux ont ainsi décroché leur place et cinq autres ont été laissés sur la touche.
Mais attention, ici: les tigresses en escarpins ont ensuite pu en récupérer trois parmi les rejetés, que la production a alignés comme des pièces de viande à la boucherie. Allez, on sert le numéro 64.
Visiblement, tout le budget d'Occupation double 7 a été pompé dans la maison des filles (qui vaut huit millions) et celle des gars (prix: cinq millions). Alors, pas de Veuve Clicquot ni même de Mumm Napa pour nos nouveaux héros: ils ont tous trinqué au mousseux Henkell Trocken à 14,55 $ la bouteille (code SAQ: 00122689). Ça coûte cher des billets d'avion pour l'Ouest canadien, vous savez, ce paradis du Québécois venu «perfectionner» son anglais entre deux sessions de cégep.
Les huit garçons ont hurlé comme si leur vie en dépendait quand ils ont visité la salle d'entraînement de leur beau chalet. Jersey Shore ne trouvait pas très loin à ce moment-là. Personne n'a été dépaysé, malgré le décalage horaire.
Honnêtement, une chance que Judith, 23 ans, la nouvelle Maripier de 2010, a pimenté cette première d'OD hier soir, car elle aurait été bien fade et sans saveur. La star, c'est elle. Sur le tapis rouge, les autres dames ont mis de longues minutes avant de se dégeler, mais pas Judith, qui a pris le contrôle très rapidement.
Revirement à la toute fin: une septième coloc débarquera ce soir chez les filles. Et ce sont elles-mêmes qui feront entrer la louve dans leur bergerie.
À l'animation, Pierre-Yves Lord, super chic dans son habit griffé Dubuc, a été plutôt discret. On l'aurait souhaité plus présent, plus incisif, question de trancher avec le style de Joël Legendre qui était très placé et très contenu.
Et comme Pierre-Yves Lord a sensiblement le même âge que les candidats les plus âgés du troupeau, on aurait aimé qu'il connecte plus avec eux, qu'il leur arrache des confidences. Mais bon. C'était une première et il lui reste encore plus de deux mois pour attiser les rapprochements.
Cette «plus grande course à l'amour» de TVA rapportera un condo de luxe et deux voitures (on prend une chance ici: des Mazda?) aux tourtereaux vainqueurs. Ce téléroman nouveau genre s'écrira dans vos salons trois soirs par semaine. Virginie n'a qu'à bien se tenir, citron de citron (oups, ça, c'est l'autre Virginie, désolé).
http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/ ... ECRAN1POS1" onclick="window.open(this.href);return false;