Mildred Pierce
Publié : sam. août 06, 2011 10:27 pm
- 355913-kate-winslet-compose-tout-nuances.jpg (35.56 Kio) Consulté 1277 fois
PHOTO SUPER ÉCRAN
Mère et fille ennemies à Super Écran
(Montréal) On dit souvent que les filles entretiennent généralement de meil leures relations avec leur père qu'avec leur mère. Les rapports entre le personnage de Kate Winslet et son aînée dans Mildred Pierce, une histoire située au début des années 30, en sont la plus formidable démonstration.
Vingt et une fois en nomination aux prochains Emmy Awards, cette minisérie de HBO en cinq épisodes mérite que vous vous y attardiez. Pour l'histoire, inspirée d'un roman de James M. Cain, mais aussi pour Winslet, qui compose tout en nuances une héroïne aussi fière que fragile. Super Écran diffuse les deux premiers épisodes demain dès 20h avant d'enchaîner avec les deux suivants le dimanche 14 août, et la conclusion, le dimanche 21 août.
Femme au foyer modèle de la classe moyenne, Mildred Pierce vit dans une banlieue de la Californie avec son mari. Ses tartes sont réputées dans le quartier, tout comme ses gâteaux, qu'on lui commande à chaque anniversaire. Cette Bree Van de Kamp des années 30 (pour les habitués de Beautés désespérées) voit son univers basculer quand son mari la quitte pour une autre femme. Comment se débrouiller avec deux enfants sans un mari pour subvenir aux besoins de la famille? Comment y parvenir en toute dignité, sans perdre l'admiration de ses filles de 7 et 11 ans?
À une époque où les emplois se font rares, Mildred décline un poste de gouvernante chez une dame riche et hautaine qui refuse que leurs enfants respectifs se fréquentent. Elle finit quand même par décrocher un emploi de serveuse dans un resto de style diner, où un habitué prend l'habitude de lui pincer une fesse. La reine du foyer a décidément perdu sa couronne.
Pas question de dévoiler cette nouvelle occupation à ses filles, qui supporteraient mal de voir leur mère «s'abaisser» à travailler comme vulgaire serveuse. Particulièrement l'aînée, Veda, intellectuelle avant l'âge, et qui s'adresse déjà à sa mère avec mépris. S'installe entre les deux une relation malsaine, où Mildred tente par tous les moyens de satisfaire Veda, qui joue de chantage affectif pour qu'on lui pardonne ses caprices. La mère voudra regagner le respect de sa fille et sa propre fierté en ouvrant son propre restaurant de poulet et de tartes.
Célibataire, Mildred répond sans conviction aux avances d'un ancien associé de son ex-mari, un pauvre type sans envergure, bedonnant, mais foncièrement bon. C'est avant de rencontrer Monty Beragon, joué par Guy Pearce, séduisant aventurier sans attaches qui l'emmène à Santa Barbara. L'escapade lui coûtera cher, et son absence fortuite pendant qu'un drame se joue dans son propre foyer ne fera qu'envenimer sa relation déjà houleuse avec sa fille aînée.
J'ai éprouvé un peu le même plaisir à regarder Mildred Pierce que j'en ai eu à voir Anne la maison aux pignons verts à l'épo que. Les histoires n'ont rien en commun, mais la reconstitution d'époque, l'entêtement d'une jeu ne femme à préserver sa fierté et son autonomie, et le ton de l'ensemble, un peu naïf et suranné, en font une série qui fait du bien. Ajoutez une histoire d'amour irraisonnée et un parcours rempli d'embûches pour en faire une oeuvre qu'on suit avec intérêt, avec beaucoup d'empathie pour l'héroïne. Tenez la boîte de mouchoirs pas trop loin.
Il faut souligner l'apport de forts personnages secondaires dans l'entourage de Mildred, qui sauront la rassurer et lui donner l'élan qui lui manque : une voisine attentionnée et toujours optimiste et une patronne autoritaire mais généreuse, autant d'occasions d'apporter un peu d'humour dans l'existence misérable de l'héroïne.
Mildred Pierce est en nomination pour l'Emmy de la meilleure minisérie, contre The Kennedys et The Pillars of the Heart, et Kate Winslet, pour celui de la meilleure actrice. La soirée aura lieu le dimanche 18 septembre à FOX, animée cette année par Jane Lynch, qu'on adore détester en entraîneure machiavélique dans la série Glee.
Le trône de fer
Super Écran annonce aussi la diffusion d'une autre prestigieuse série de 10 épisodes, Le trône de fer, pour les amateurs de fantastique. Aussi signée HBO, cette adaptation de l'oeuvre de George R. R. Martin, vendue à plus de sept millions d'exemplaires dans le monde, se situe au Moyen Âge. Pas de magie ni de Hobbit ici, mais des familles qui luttent pour détenir le pouvoir dans un monde cruel et sans pitié. L'oeuvre tournée en Irlande du Nord, en Écosse, au Maroc et à Malte est diffusée dès demain à 22h10, à raison de deux épisodes chaque dimanche, tout de suite après Mildred Pierce
Vraiment, Véda est détestable, une vraie chipie pas de cœur 
