Ne jamais rien prendre pour acquis
Dany Bouchard
05-06-2010 | 04h00
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© Agence QMI/Stevens LeBlanc
Marie-Mai.
Elle a chanté aux Jeux olympiques et de son propre aveu, l’expérience a ravivé certains rêves enfouis dans son coeur.
À 25 ans, bientôt 26, rien ne peut arrêter Marie-Mai qui s’apprête à remplir le Centre Bell pour une troisième et même une quatrième fois en carrière.
Son troisième rendez-vous au Centre Bell vendredi prochain ne sera pas son dernier: la demande est telle, que la jeune rockeuse foulera à nouveau la scène de l’amphithéâtre le 19 novembre prochain.
«Je trouve qu’on prend des risques chaque fois, et cinq mois après (le spectacle de vendredi), je trouve ça audacieux. Mais câline, j’y crois, et l’équipe y croit », confie-telle, les yeux pétillants.
Dans six jours, la jeune rockeuse a rendezvous avec 7000 fans. «Je ne prendrai jamais pour acquis que je peux remplir le Centre Bell. Pour moi, chaque fois c’est une surprise», dit-elle.
Remplir le Centre Bell est un exploit que peu d’artistes québécois peuvent accomplir.
Marie-Mai l’a déjà fait à deux reprises. «La première fois que je l’ai fait, je trouvais que tout s’était passé tellement vite que j’avais pas eu l’impression de le vivre à 100%. J’étais tellement stressée, et en même temps, j’étais tellement contente de le vivre. Il y avait un trop-plein d’émotion.»
«La deuxième fois, je me suis dit: Là, là, je vais vraiment en profiter à 100 %. Ça fait que j’ai pleuré tout le long. Je voulais tellement le vivre et j’étais tellement au moment présent que j’étais vraiment à fleur de peau. Ç’a donné un spectacle qui était vraiment très émotif. Je me disais: C’est peut-être la dernière fois que je le vis.»
Pour le spectacle de vendredi, Marie-Mai s’est fait une promesse qu’elle veut tenir.
«Pour celui-là, je ne veux pas pleurer. Je veux vraiment en profiter, je veux tripper et je ne veux pas embarquer là-dedans pour avoir besoin d’apporter ma boîte de Kleenex sur scène!»
UN SHOW DIFFÉRENT
Le spectacle au Centre Bell est le premier arrêt à Montréal de la tournée Version 3.0, entamée en janvier dernier.
Marie-Mai proposera évidemment les chansons de son dernier album, mais aussi de ses disques précédents.
«J’ai envie de faire unshow différent, annonce-t-elle. J’ai le goût d’aller plus loin et il y aura un ou une artiste invité, pour une chanson. On peut se gâter et c’est ça qu’on va faire», dit-elle, en avouant ne pas être particulièrement nerveuse.
«Je ne dirais pas que c’est plus stressant, mais c’est un peu plus de travail. Au niveau de la scène, ne serait-ce que juste physiquement, c’est une scène qui est très grande. Juste courir d’un bord à l’autre, ça demande plus d’efforts que dans des salles un peu plus petites. Au niveau des éclairages et du décor, on peut s’amuser un peu, on peut avoir de la pyro. [...] C’est plus de préparation, mais je dirais que je ne suis pas plus stressée à faire un Centre Bell parce que pour moi, que je fasse unshow au Centre Bell, à St-Hyacinthe ou à Coaticook, c’est la même performance. Je veux me donner à 200%, peu importe où je suis.»
Marie-Mai est à même de voir à quel point la salle est grande lorsqu’elle va voir d’autres spectacles, comme ceux de Green Day, de Lady Gaga, de Nine Inch Nails ou des New Kids on the block.
«Ça me donne des frissons chaque fois, dit-elle en parlant des occasions où elle est spectatrice au Centre Bell. Quand on est sur scène, on voit le public, mais on ne le ressent pas de la même façon. Quand t’es assise dans la foule, c’est là que tu vois à quel point c’est grand et à quel point il y a du monde.»
VOYAGER AVEC SA MUSIQUE
Marie-Mai a chanté aux cérémonies de clôture des Jeux olympiques en février dernier, une expérience mémorable à tous points de vue.
«On en revient tranquillement. Ç’a été beaucoup d’émotions. Pour moi, les vraies retombées de cette performance-là, ç’a vraiment été au niveau du public. [...] Le vrai cadeau de cette performance-là, ce sont les centaines et les centaines de messages que j’ai reçus de gens de partout dans le monde. Encore la semaine passée, j’ai signé des autographes pour des personnes en Chine, au Japon, aux États-Unis, au Brésil, en Pologne, et je me dis: c’est formidable d’avoir pu chanter en français, aux olympiques, et d’être allée toucher ces genslà. Pour les trois quarts, ils ne savaient même pas ce que je disais et ils ont aimé ça, et ils m’ont écrit des messages.»
« Ç’a peut-être déterré un peu des rêves que j’avais mis de côté, admet-elle. On dirait que je ne pensais plus à faire un album en anglais et tout d’un coup je me suis dit: peut-être qu’il y aurait moyen de voyager avec ma musique, en français, et en anglais peut-être aussi.»
Marie-Mai sera en spectacle au Centre Bell le 11 juin ainsi que le 19 novembre.
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