OAS a écrit :Diplodocus a écrit : [...]
Je trouve qu'on est en train d'inventer du scénario là.
J'ai pas lu ça nul part mais si vous avez assisté au procès et avez entendu cela, c'est gentil de nous en faire part...
J'aimerais bien avoir une telle certitude; ça m'éviterait bien des questionnements.
C'est certain que si tu accroches sur quelques mots donnés pour illustrer un propos, dans un texte de plus de 60 lignes, les pseudos questionnements vont perdurer.
Pour ce qui d'inventer des scénarios, faut regarder la défense: scénario du bon gars provoqué par la méchante, scénario de troubles mentaux meurtriers, scénario d'intoxication meurtière, scénario de raptus suicidaire meurtrier ....
Voici un bref exemple de ce que ça donne, quand les scénarios se butent aux faits.
20 février. Rien d'anormal. Triste, faché. Une autre visite improviste chez l'ex, gym, travail, club vidéo, chicanes avec ex. Souper.
18h20: Commence à lire (ou relire?) les courriels (qui ne changent strictement rien à ce qu'il sait et vit déjà, la situation, le contexte sont les mêmes)
Vers 19h00, couche les enfants, supposément pour qu'ils soient en forme demain. Donc, "tourné vers l'avenir", pas d'impulsion suicidaire.
Retourne aux courriels jusqu'à 20h09. Non, non, pas faché, triste.
Bang! Apparition d'un raptus suicidaire, c-a-d "une impulsion auto-destructrice brutale – un désir irréfléchi – irrésistible et soudain de se donner la mort".
20h15 Merde! Dérangé dans son raptus irrésistible par le téléphone, décroche et raccroche. Ne m'appelez pas, je suis en mode irréfléchi et irrésistible.
20h27 Décide d'interrompre son raptus irrésistible pour annuler le courtier. "
Je suis en suicide irrésistible, je ne pense plus à l'avenir. Demain, burp, je serai peut-être mort, je ne pourrai pas être au rendez-vous. Merci".
20h30 "Madame la gardienne, je n'aurai pas besoin de vous, pour mes enfants dont j'ai oublié, sous l'emprise de mon raptus à mourrir, qu'ils étaient là".
20h45 Un autre temps d'arrêt demandé contre l'impulsion irrésistible de suicide. Rappeler maman. "Tu m'as appelé? Tu te rends compte, maman, tout ce qu'elle m'a fait? Et Whistler? Oui, oui, les enfants dorment. Profondément. Bonne nuit maman, fait mes adieux à tous, mais ça va aller".
21h40 Retour, une heure et trente minutes plus tard, à l'impulsion irrésistible du raptus suicidaire, qui, comme on le sait, va se métamorphoser en non-suicide et double meurtre enragé.
En quelque part là-dedans, il interrompt encore son raptus suicidaire pour décider de prendre 2 couteaux pour tuer 2 victimes.
Blackout
11h20 Arrivée des policiers. Il se "réveille" et, la seule chose qu'il a oublié c'est qu'il est censé se souvenir de rien puisqu'il était en blackout.
Il se cache sous le lit, aucunement surpris de découvrir qu'il est couvert de sang, aucune question ou inquiétude au sujet des enfants, aucune question sur ce qui s'est passé alors qu'il était supposément en "blackout inconscient" qui l'empêchait d'être conscient de ses gestes
Dès sa prise en charge par les autorités et les intevenants jusqu'à son traitement pour contrer le méthanol, il est lucide, cohérent, manipulateur, négotiateur ... et il s'incrimine à profusion.
Son état de conscience, révélé par un score de Glasgow et les nombreux témoignages de ceux qui l'ont cotoyé, est parfait. Son taux de méthanol dans le sang est en deça du seuil de blackout, et il est ASCENDANT!
Dans les jours qui suivent, tel que confirmé par le psychiatre traitant Talbot, l'accusé exprimait sa grande colère envers sa conjointe. Coincidence, exactement comme à l'hôpital le 21 février 2009 et comme dans les jours et heures précédant les meurtres…
Pour croire l'un ou l'autre des scénarios de défense, les jurés devront conclure que les témoins ont menti, y compris l'accusé.